Aéronautique : en Occitanie, les sous-traitants bataillent pour recruter

Aéronautique : en Occitanie, les sous-traitants bataillent pour recruter

Branle-bas de combat chez les sous-traitants pour recruter, à l’heure où toute ​la filière aéronautique retrouve des forces, portée par les cadences de production d’Airbus, le principal donneur d’ordres du territoire occitan. Problème, les candidats ne se bousculent pas, et cette difficulté oblige les entreprises​ du secteur, essentiellement concentrées autour de Toulouse, avec près de 90 000 salariés, à repenser leur mode de recrutement.

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C’est le cas de Satys Aerospace, filiale du groupe du même nom, spécialisée dans la peinture et le traitement de surface depuis Blagnac​ (Haute-Garonne), dans la banlieue toulousaine​. « Depuis un an, on vit une époque un peu incroyable, avec une reprise d’activité très forte, se félicite Grégory Mayeur, le directeur général, qui inaugurera une nouvelle salle de peinture le 21 mars. C’est reparti pour une croissance à deux chiffres sur plusieurs années. »

Si ce n’est que le dirigeant observe une pénurie « sans précédent » de peintres et d’étancheurs qualifiés sur le marché. « Les salariés se sont détournés de l’aéronautique, constate-t-il. Conséquence, post-pandémie, le profil des candidats est différent : ils sont sans emploi ou sans formation initiale. » Pour pallier leur manque d’expérience, l’entreprise, qui prévoit jusqu’à 350 recrutements par an jusqu’en 2025 pour ses 45 sites répartis dans le monde, a mis en place​ en 2022​ un processus inédit en interne.

Tuteur et « job dating »

Sur une demi-journée, les candidats potentiels sont soumis à des tests de dextérité manuelle. Leur savoir-être est ​également étudié à la loupe, tout comme leur capacité à travailler en équipe. S’ils sont sélectionnés, ils suivent une formation de six mois, en petits groupes de trois, sous l’égide d’un tuteur.

A 150 kilomètres au sud-ouest, à Tarbes, l’avionneur Daher est à la recherche d’ajusteurs, de drapeurs et de techniciens de contrôle non destructif pour produire son avion TBM de six places. Alors, le 9 mars, en matinée, l’entreprise a organisé un « job dating » dans son usine, avec à la clé 50 postes.

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« Nous sommes le premier employeur privé du département, et il n’est pas évident de trouver des gens à Tarbes. Nous cherchons toutes les idées créatives, reconnaît Jérôme Leparoux, secrétaire général de Daher, qui recrute 170 personnes en 2023 pour le site tarbais. On se dit que voir les avions qui se construisent dans nos hangars et assister à un vol d’essai est un vrai facteur de motivation et de différenciation. »

Après le choc de la crise sanitaire, qui a entraîné la perte de 6 000 postes dans la région Occitanie en 2020 et 2021, la filière est en plein rebond. « Pour assurer la hausse des cadences de production et préparer l’avion de demain, on estime que 3 000 postes sont vacants aujourd’hui. Et, d’ici douze à dix-huit mois, la filière aura besoin de 3 000 supplémentaires », constate Bruno Bergoend, le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie d’Occitanie.

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