A la SNCF, les syndicats s’inquiètent des répercutions psychologiques et sociaux de la réforme

A la SNCF, les syndicats s’inquiètent des répercutions psychologiques et sociaux de la réforme

Une affiche contre la réforme ferroviaire, dans les rues de Toulouse, le 22 mai 2018.
Une affiche contre la réforme ferroviaire, dans les rues de Toulouse, le 22 mai 2018. Alain Pitton / NurPhoto/AFP

Une manifestation unitaire aura lieu mardi 4 juin à Paris contre l’abstraction de la réforme ferroviaire choisie il y a un an et ses suites en matière de peine au travail.

Y a-t-il un symptôme France Télécom à la SNCF ? Un an après la cooptation de la réforme ferroviaire qui s’apprête à modifier en profondeur, à partir du 1er janvier, la compagnie nationale des chemins de fer, les syndicats de cheminots tirent le signal d’alarme sur des conditions de travail fortement dégradées, une hausse des risques psychosociaux, et un climat social de plus en plus lourd.

Les cheminots prennent de plein fouet un choc culturel et un arrangement au pas de course de l’entreprise. La réforme prédit, en effet, qu’au 1er janvier 2020 – dans un peu plus de six mois – les établissements publics constituant la SNCF soient modifiés en sociétés anonymes, que l’embauche des cheminots au statut s’arrête, le tout sur fond de rivalité ferroviaire en préparation.

Dans ce contexte, et face aux désarrois qui restent sur l’attention de la réforme ferroviaire, les quatre syndicats de cheminots remarquables du groupe public ferroviaire (CGT, UNSA, SUD et CFDT) appellent à une manifestation nationale unitaire mardi 4 juin à Paris, la première depuis les grandes grèves du printemps dernier contre la réforme. Des préavis de grève en ordre dispersé (plus de 200 au total) ont également été déposés. La SNCF prévoit des perturbations de circulation bornées sur l’ensemble du réseau mardi. Le trafic devrait être normal à l’exception des TER dans les Hauts-de-France (un train sur deux) et dans le Centre-Val-de-Loire (un train sur cinq).

Plusieurs suicides

« Nous avons la confirmation que la réforme est basée sur un mensonge », déclare Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe ferroviaire.

« Ce qui était annoncé n’a pas été tenu. Des petites lignes ferment, la convention collective de haut niveau promise ne verra pas le jour, les régions dévalent leurs contributions. Le système ferroviaire est pris dans un étau et la seule variable d’ajustement est la productivité. »

« Le malaise social est profond, déclare M. Brun. On sabre dans les effectifs des gares où 1 000 emplois d’agents ont été supprimés en neuf mois. On raye d’un trait de plume des postes de vendeurs, de contrôleurs. » Suivant lui, 4 000 cheminots sont inscrits en attente d’une simulation dans les Espaces Initiatives Mobilité (EIM), sortes de Pôle emploi interne à l’entreprise. « Ils sont peut-être même un peu plus de 5 000, dont beaucoup de cadres, ajoute Roger Dillenseger, secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire. Les changements sont rapides et très importants – nous allons par exemple passer de 480 métiers ferroviaires à 80 – et la direction a tendance à en sous-estimer les conséquences. »

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LJD

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