L’Etat promet à conserver les « tiers lieux » dans les territoires

L’Etat promet à conserver les « tiers lieux » dans les territoires

La ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 15 mai.
La ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 15 mai. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Pour stimuler les territoires, le gouvernement entend donner un coup d’accélérateur aux « tiers lieux », ces espaces de « living lab », « coworking », « fab lab », et autre « makerspace » qui prospèrent depuis quelques années. Lundi 17 juin, Julien Denormandie, ministre de la ville et du logement, et Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires, avec  pas moins de quatre de leurs homologues (enseignement supérieur,  numérique, travail, culture), ont enfin dévoilé un plan « Nouveaux lieux, nouveaux liens » pour renforcer et déployer ces espaces, promis en septembre 2018 lors de la remise d’un rapport sur le sujet.

Ce plan, qui vise à solutionner la rupture territoriale, surtout dans les quartiers populaires et les zones rurales, se veut aussi une réponse au mouvement des « gilets jaunes ». « Les tiers lieux peuvent répondre au sentiment de solitude, de déclassement de certaines populations, parce qu’ils sont des lieux de rencontre, de travail, de lien social, de culture, et de discussion tout simplement », déclare Mme Gourault.

Pratiquement, le gouvernement va lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour admettre 300 « fabriques de territoire », dont 150 dans les quartiers prioritaires. Il peut s’agir de tiers lieux déjà existants comme de nouveaux projets. L’Etat les accompagnera avec une subvention comprise entre 75 000 et 150 000 euros sur trois ans.

Au total, 45 millions d’euros vont être affectés à cet accord. « Dans le contexte budgétaire actuel, cela montre à quel point nous en faisons un choix de politique publique », déclare Julien Denormandie. Le plan gouvernemental bénéficie aussi du soutien d’Action Logement, qui va libérer 50 millions d’euros pour soutenir l’investissement des tiers lieux dans le foncier et les infrastructures.

Accroître les lieux d’accueil d’entourage

Le fonds Amundi, de son côté, va mettre 50 millions d’euros pour conduire ceux qui ont besoin de fonds propres afin de développer leur projet. « Nous espérons ainsi lever deux obstacles à la création des tiers lieux : le coût d’investissement [achat et location de bureaux ou d’ateliers], et l’amorçage [se faire connaître, recruter du personnel…] », ajoute le ministre.

Pour répliquer au besoin d’échange d’expérience formulé par les acteurs de ces espaces hybrides et multiformes, un conseil national des tiers lieux est créé

L’Etat discerne par ailleurs maintenir l’amélioration de ces espaces de proximité en les utilisant pour y accroître des activités d’intérêt général qui leur assurera des revenus. Il va s’appuyer sur les tiers lieux pour déployer le Pass numérique en finançant leur intervention dans l’accompagnement des Français en complication face au digital, comme pour former les chômeurs de longue durée et les jeunes éloignés de l’emploi, dans le cadre du Plan d’investissement des compétences (PIC) mené par la ministre du travail. Ou encore pour déployer l’objectif de 1 000 « Micro-Folies » en cinq ans, ces nouveaux lieux culturels qui assemblent musée virtuel, espace scénique, médiathèque et « fab lab », que le ministère de la culture aspire à développer. Des tiers lieux pourront aussi devenir l’une des maisons France Service que l’Etat entend installer dans chaque canton en vue d’accroître les lieux d’accueil de proximité.

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LJD

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