Problème d’Ascoval persiste malgré les promesses de Macron
Les anciens syndicalistes Edouard Martin et Joël Decaillon révoque, la manque de stratégie industrielle durable pour le site d’Ascoval, et demandent à Bruno Le Maire d’instaurer une vraie concertation.
Ascoval et ses 270 poste d’emploi directs est en passe de devenir le « sparadrap » du président de la République, comme Gandrange avait été celui de Sarkozy et Florange celui de Hollande. Rappelons-nous de Nicolas Sarkozy, casque sur la tête, qui avait promis aux travailleurs de Gandrange que, « lui président », l’aciérie ne clôturerait pas : l’usine a fermé fin 2008. Puis cela a été au tour de François Hollande de faire la promesse du sauvetage de Florange et qui a laissé fermer les hauts-fourneaux de manière « temporaire » en refusant leur nationalisation… temporaire.
Macron a fait la promesse en juin 2015 de sauver l’aciérie de Saint-Saulve (Nord) cédée par Vallourec à Ascométal et renommé Ascoval. Ascométal en faillite, pour cause de fonds d’investissement impécunieux en novembre 2017, sera reprise par le groupe sidérurgique suisse Schmolz & Bickenbach specialiste dans les aciers spéciaux début 2018… mais sans Ascoval ! Décidément les relations des présidents de la République avec la sidérurgie sont une suite de rendez-vous manqués qui ont déçu et meurtri les populations sur place. Jalonnées de ruines, elles illustrent les problèmes industrielles et humaines vécues par les travailleurs et les régions industrielles depuis plus de dix ans.
Une « politique de Gribouille »
Mais, les années se suivent et les épisodes de la série sont tout le temps plus mauvais. A l’automne 2018, le fonds d’investissement franco-belge Altifort est choisi par le tribunal de Strasbourg pour sauver l’usine et ses emplois. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire y croit. Mais, ce petit groupe, vorace en achats d’entreprises en difficultés, est complètement novice en sidérurgie.
Or la sidérurgie nécessite d’avoir les reins financiers solides : après le refus des banques, exit Altifort et son « projet industriel », au demeurant baroque. Arrive ensuite British Steel, détenue depuis 2016 par le fonds d’investissement Greybull, lequel emprunte pour payer chaque opération et met en ruine les entreprises qu’il contrôle dès que l’activité décline (la chaîne de magasins Comet, la compagnie d’aviation Monarch, et maintenant British Steel).
Cette fois, avec British Steel, les salariés d’Ascoval avaient un spécialiste de l’acier, mais ils n’ont pas eu d’argent : une baisse des prix de vente conjuguée à une augmentation du prix des matières premières (effet Brexit et crise des barrages au Brésil) a fait que British Steel a cédé après avoir vendu tout ce qu’elle pouvait, y compris les quotas de CO2 fournis gratuitement. Au point qu’une fois l’échéance venue, British Steel a obtenu du gouvernement britannique 80 millions de livres sterling pour les payer trois fois plus chers !