Les zones périphériques, un terrain d’établissement d’emplois industriels

Les zones périphériques, un terrain d’établissement d’emplois industriels

 Après 40 ans de désindustrialisation poursuit, les premiers signes de relance de l’activité se font sentir. Une récente carte de la production industrielle se dessine.

Durant les quatre dernières décennies, l’espace industriel a enregistré, en France, une érosion continue. Alors que l’industrie embauchait 6 millions de personnes en 1975 et était le premier servant d’emplois du pays, elle en occupait 3,3 millions en 2014, soit 12,5 % du total. Le secteur industriel est désormais dans le quatrième rang, derrière le public, le tertiaire résidentiel (à destination des ménages) et le tertiaire productif (à destination des entreprises). Néanmoins, depuis 2015, les premiers signes d’une réindustrialisation se font sentir. En 2017, le solde entre le nombre d’ouvertures et de fermetures d’usines a été positif pour la première fois depuis 2008 (+ 28 en 2017, + 18 en 2018), l’industrie a recréé de l’emploi et le résultat industriel a augmenté.

 

 

La situation industrielle française a connu, dans le même temps, une vraie recomposition. Même si le nord et l’est de la France, incluant Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, accumulent toujours une part essentiel de l’emploi industriel (61 %), celle-ci s’est clairement amoindrie (73 % en 1975). L’industrie est actuellement répartie de manière plus homogène qu’elle ne l’était dans les années 1970.

Une évolution importante

Synthèse géographique mais aussi recomposition spatiale. Les petits pôles urbains sont les territoires où l’industrie pèse le plus strictement, même s’ils ne représentent que 7,1 % de l’ensemble des emplois industriels sur le plan national : 20,5 % de l’emploi total, contre 16,4 % dans les pôles moyens et 10,5 % dans les grands pôles. La part des emplois industriels touche 18,4 % dans les espaces à dominante rurale, contre 11,5 % sur le reste du territoire. Les espaces périurbains, eux, accueillent aujourd’hui près du quart des emplois industriels, alors qu’ils ne focalisent que moins d’un cinquième de l’emploi total.

 

De ce fait s’est produite, au cours des dernières décennies, une modification majeure, note l’Observatoire des territoires du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) dans un exposé de novembre 2018, « L’industrie dans les territoires français : après l’érosion, quel rebond ? » : l’industrie s’est déconcentrée des grandes aires urbaines vers le reste du territoire. En quarante ans, leur part dans l’emploi industriel est passée de 84,2 % à 78,6 %, ce qui reste élevé, mais indique que le périurbain constitue un potentiel vivier d’emplois industriels, pour peu que l’Etat se donne les moyens de conduire et de forcer son développement.

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LJD

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