Compte épargne-temps universel : l’U2P et les syndicats s’entendent sur un texte
Les prolongations jouées par l’Union des entreprises de proximité (U2P) et les syndicats ont porté leurs fruits. L’organisation patronale – qui défend les commerçants, les artisans et les professions libérales – et les organisations de salariés se sont entendues sur un projet d’accord au sujet du compte épargne-temps universel (CETU) à l’issue d’une séance de négociation, mardi 16 avril après-midi. La rencontre avait été organisée à la demande de l’U2P après l’échec des discussions entre partenaires sociaux « pour un nouveau pacte de la vie au travail », qui se sont terminées mardi 9 avril.
Alors que le CETU figurait à l’ordre du jour des tractations, le dispositif avait été d’emblée écarté par le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), le jugeant comme une usine à gaz qui poserait de nouvelles contraintes aux entreprises. Les deux organisations ont d’ailleurs refusé de participer au rendez-vous de mardi.
Le CETU, réclamé de longue date par la CFDT et promesse de campagne d’Emmanuel Macron, vise à accorder des temps de pause aux travailleurs au cours de leur carrière. Chaque salarié aurait un compte ouvert qu’il pourrait abonder de jours de congés payés, dans la limite d’une semaine par an. Et l’U2P considère qu’il peut jouer en faveur de l’attractivité des sociétés de petite taille.
« Le projet d’accord ne bougera plus »
Le compromis avec les syndicats était attendu puisqu’un premier texte avait déjà été discuté. Il fallait cependant revoir certains détails, notamment à la demande de la CFDT. Le sujet a été réglé en à peine trois heures, signe que les positions n’étaient pas très divergentes. « Les modifications qu’on demandait ont été apportées, s’est félicité Isabelle Mercier. On a été plutôt entendu. » Selon la négociatrice de la centrale cédétiste, « le projet d’accord ne bougera plus ».
Anne Chatain, de la Confédération française des travailleurs chrétiens, a également fait part de sa « satisfaction à l’égard de cette négociation, alors qu’on n’avait pas eu l’occasion d’en discuter » lors des pourparlers « pour un nouveau pacte de la vie au travail ». Bien que Force ouvrière ait souvent exprimé son scepticisme sur le sujet, sa représentante, Hélène Fauvel, estime que « du moment que ça ne détruit pas des droits existants, pourquoi pas ». « Certains y tiennent absolument, nous n’avons pas l’intention de les gêner », a-t-elle ajouté.
Les changements apportés au texte concernent principalement la durée d’ancienneté nécessaire pour pouvoir utiliser son CETU. Il n’y en a aucune s’il est mobilisé pour aider un proche, mais elle a été fixée à douze mois dans le cas d’un engagement citoyen ou d’une reconversion, et trente-six mois pour toutes les autres raisons.
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