Archive dans 2024

Comment tombent les jours fériés et les ponts en 2024 ?

Au minimum sept, au maximum dix : c’est le nombre de jours fériés qui tombent hors week-end chaque année, sur les onze que compte le calendrier français. Et 2024 est une année faste, avec dix jours qui seront chômés. Bonne nouvelle, ce sera aussi le cas en 2025.

Rareté du calendrier, en mai 2024, on pourra profiter de deux jours fériés consécutifs : le mercredi 8 mai (victoire de la guerre 39-45) et le jeudi 9 mai (Ascension). Les élèves et enseignants profiteront même d’un très grand pont puisque les écoles seront fermées le vendredi 10 et le samedi 11 mai.

Des années avec dix jours fériés hors week-end

Le calendrier ne se montre pas toujours clément pour les salariés : quatre fois tous les cent ans environ, le 8 mai, anniversaire symbolique de la capitulation de l’Allemagne nazie, est aussi le jour de l’Ascension. Ce fut le cas en 1975, 1986, 1997 et 2008. Qu’on se rassure, la prochaine séquence n’est pas prévue avant 2059, elle aura lieu ensuite en 2070, puis en 2081 et 2092.

Répartition des jours fériés selon le jour jusqu’à

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Méthodologie

Sur les onze jours fériés que compte la France, huit sont facilement prévisibles, car leur date est fixe (Jour de l’an, 8-Mai, Toussaint, etc.).

Le dimanche de Pâques (et donc le lundi qui suit) est en revanche variable selon les années et détermine à la fois les dates de l’Ascension et de la Pentecôte. Son calcul a été fixé en 325 par le concile de Nicée : « Pâques est le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune, qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. »

Depuis la fin du XIXe siècle, la méthode de Meeus permet de calculer cette date sous la forme d’un algorithme, par exemple en Python.

De cette date découlent donc ensuite le lundi de Pâques (+ 1 jour), l’Ascension (+ 39 jours) et la Pentecôte (+ 50 jours).

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Bernard Thibault : « Pour les Jeux 2024, notre objectif est de démontrer que les grands événements ne sont pas incompatibles avec des droits sociaux élevés »

Le coprésident du Comité de suivi de la charte sociale des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Bernard Thibault, lors d’une conférence de presse, à Paris, le 19 juin 2018.

L’ancien secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, copréside, depuis 2018, le Comité de suivi de la charte sociale, signée par les organisations syndicales, patronales, et les collectivités impliquées dans l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Il siège au sein du Comité d’organisation des Jeux et au conseil d’administration de la Solideo, l’établissement public chargé des infrastructures construites.

La Solideo a annoncé que 84 % des chantiers des JOP devaient être terminés au 31 décembre. Quel bilan faites-vous de cette première phase de réalisation ?

Les syndicats sont plutôt satisfaits de la coopération avec la Solideo sur la conduite des chantiers puisqu’ils ont pu s’y rendre régulièrement, être force d’alerte, et nos messages pris en compte. La Solideo avait affiché deux priorités : la sécurité, dans une filière BTP qui compte un mort par jour de travail ouvré, et la lutte contre le travail illégal.

Selon le dernier décompte, il y a eu 464 accidents dont vingt-cinq accidents graves. C’est trop. Mais si l’on rapporte au nombre d’heures effectuées, cela représente quatre fois moins d’accidents que sur les autres chantiers en France.

La Solideo a porté un message simple auprès des majors du BTP : vous avez la responsabilité de la sécurité pour tous les personnels travaillant dans votre périmètre, y compris les sous-traitants et les intérimaires. Ce n’est pas une pratique courante.

Les inspecteurs du travail ont par ailleurs été beaucoup plus présents. En moyenne, un inspecteur est passé chaque jour sur l’un des chantiers. Cette expérience devrait servir à repenser la sécurité sur les chantiers et à diminuer un taux de mortalité excessivement important.

On a quand même vu des travailleurs sans-papiers occuper certains chantiers.

Le travail illégal est un facteur d’accidentologie important. On a agi ensemble pour mettre fin aux situations de travail sans papiers dont on a eu connaissance, en obtenant des régularisations. Dans le débat actuel, ce n’est pas négligeable.

Il y avait des objectifs en matière d’insertion. Cela se traduira-t-il par des emplois post-Jeux ?

Dix pour cent des heures travaillées devaient être réservées à un public éloigné de l’emploi. A ce jour, 3 644 personnes ont pu avoir un contrat de travail de 714 heures en moyenne. Ce sont pour moitié des personnes au chômage depuis plus d’un an et pour moitié résidentes de la Seine-Saint-Denis. Il va falloir mesurer le nombre de personnes en insertion pouvant, si elles le souhaitent, rester durablement dans le bâtiment. C’est trop tôt pour l’évaluer.

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Thibaut Guilluy, un fidèle de Macron à la tête de France Travail

Thibaut Guilluy, à Marseille, le 15 novembre 2023.

Pouvait-il vraiment en être autrement ? Le choix n’a en tout cas pas surpris grand monde. Architecte de la transformation du service public de l’emploi depuis dix-huit mois, Thibaut Guilluy a pris la tête de Pôle emploi, le 21 décembre 2023, devenu France Travail, lundi 1er janvier. Celui qui était jusque-là haut-commissaire à l’emploi a quitté le faste de l’hôtel du Chatelet, qui abrite le ministère du travail, dans lequel il occupait un bureau sans âme à la lumière blafarde, pour la moins clinquante porte des Lilas, dans le 20e arrondissement de Paris, où se situe le siège de l’opérateur public.

Sa nomination, annoncée en conseil des ministres le 12 décembre, relevait de l’évidence, tant le nom de Thibaut Guilluy est associé à la création de France Travail qu’il a dessinée et pilotée. La transformation du service public de l’emploi fait partie des leviers sur lesquels compte le gouvernement pour atteindre son objectif de plein-emploi – autour de 5 % de chômage, contre 7,4 % aujourd’hui – d’ici à 2027.

Son arrivée à la tête de France Travail vient concrétiser un parcours et un engagement qui ne se sont jamais éloignés du social. « J’ai le sentiment d’avoir les moyens de mieux servir la mission que je sers depuis vingt-cinq ans », confie le nouveau directeur général au Monde. Fondateur d’un grand nombre d’entreprises ou d’associations, toutes en lien avec le secteur social et celui de l’insertion, le quadragénaire a déjà derrière lui une carrière presque boulimique d’entrepreneur. « Cofondateur multirécidiviste », se présente-t-il sur LinkedIn, idiome « start-up nation » de rigueur.

« Sentiment de responsabilité »

« J’ai toujours monté plein de projets, je suis un créateur d’entreprises », revendique-t-il, façon homme pressé toujours paré d’un costume cravate soigné. Une soif d’entreprendre qu’il tient de son passage à l’Ecole supérieure de commerce de Paris, dont il sort diplômé en 1999. Mais dès ses études, il s’investit auprès d’Emmaüs ou des Apprentis d’Auteuil. Une attention pour les plus démunis qu’il considère détenir de son héritage familial. Issu de la bourgeoisie d’Etaples (Pas-de-Calais), dans une famille où l’on est médecin de campagne de père en fils, Thibaut Guilluy ne tire pas de cette ascendance confortable un « sentiment de culpabilité », mais plutôt un « sentiment de responsabilité ». « Le mérite ne fait pas tout », juge-t-il, il faut que « ceux avec qui la vie a été généreuse se mobilisent pour ceux avec qui elle l’a moins été ».

Reste que diriger France Travail, établissement de 55 000 agents à la dimension éminemment politique, est une mission d’une tout autre ampleur que ce qu’il a déjà connu. Plusieurs responsables du Medef, sans vouloir le dire officiellement, doutent de ses capacités à diriger un tel navire. Un scepticisme que ne partage pas le vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, Eric Chevée : « Il a montré qu’il avait les qualités pour cette mission, on doute plus de la nouvelle machine que de l’homme. » Président de l’Assemblée des départements de France, François Sauvadet, loue son « pragmatisme », son « courage » et son « sens de l’écoute ». « C’est bien que celui qui a conçu France Travail en prenne la direction, c’est même un exemple de ce qu’il faut faire », complète le président de la Côte-d’Or.

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Emmanuel Macron crée France Travail pour atteindre l’objectif de plein-emploi en 2027

Nouveau nom, nouveau logo, nouveau directeur général et nouvelles missions. Le changement est total pour Pôle emploi, officiellement devenu France Travail, le 1er janvier. Une transformation du service public de l’emploi censée permettre au gouvernement d’atteindre le plein-emploi – autour de 5 % de chômage, contre 7,4 % aujourd’hui –, l’objectif du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les pistes d’Olivier Dussopt pour le plein-emploi

L’ambition de France Travail est de mieux coordonner tous les acteurs de l’emploi : les missions locales, qui accompagnent les jeunes, Cap Emploi, qui s’adresse aux personnes handicapées, ainsi que les services de l’Etat et les collectivités territoriales. Le nouvel opérateur doit ainsi tenir lieu de porte d’entrée unique pour tous les publics, et l’ensemble des demandeurs d’emploi seront désormais inscrits – d’ici à 2025 au plus tard – à France Travail. Y compris les 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Comme cela a été entériné par la loi sur le plein-emploi adoptée en novembre, ces derniers devront s’acquitter « d’au moins quinze heures » d’activité hebdomadaires pour toucher leur allocation.

Nouveau régime de sanction

Tous les demandeurs d’emploi signeront un « contrat d’engagement » dans lequel sera défini le suivi individualisé de la personne. En cas de non-respect du contrat, la personne risquera une radiation de France Travail. Pour les bénéficiaires du RSA, un nouveau régime de sanctions a été mis en place, afin de suspendre temporairement le versement de l’allocation. La somme pourra être versée rétroactivement si la situation est régularisée, dans une limite de trois mois. Une première étape avant une possible suppression totale ou partielle de la prestation. C’est dans ce cadre que le ministre du travail, Olivier Dussopt, a annoncé, le 15 décembre 2023, dans Les Echos, le renforcement des « contrôles » de recherche d’emploi. « Je souhaite qu’on double au moins le nombre de contrôles », a-t-il expliqué, alors qu’il en existe 500 000 aujourd’hui.

Lire aussi le portrait : Article réservé à nos abonnés Thibaut Guilluy, un fidèle de Macron à la tête de France Travail

La mue de l’opérateur public, désormais dirigé par Thibaut Guilluy, devrait coûter entre 2,3 milliards et 2,7 milliards d’euros sur la période 2024-2026.

Le smic augmentera de 15 euros à partir du 1ᵉʳ janvier 2024

Comme tous les ans, le smic sera revalorisé au 1er janvier pour tenir compte de l’inflation. Le salaire minimum de croissance passera donc de 1 383,08  euros en net mensuel (pour 35 heures de travail) à 1 398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros (+ 1,13 %). Le montant brut du smic s’élèvera lui à 1 766,92 euros, comme le précise un décret paru le 20 décembre au Journal officiel. La question rituelle, en chaque fin d’année, est de savoir si l’exécutif choisira, comme il en a la possibilité, de donner un « coup de pouce » à cette revalorisation légale. Pour l’édition 2024, les augures ne semblent pas favorables, malgré l’impact du choc inflationniste sur les ménages les plus fragiles en 2022 et 2023.

Dans son rapport annuel publié le 28 novembre 2023, le groupe d’experts sur le smic, présidé par Gilbert Cette – nommé fin octobre à la tête du Conseil d’orientation des retraites –, « recommande de s’abstenir de tout coup de pouce sur le smic au 1er janvier 2024 ». En effet, selon le comité, « les seuls mécanismes de revalorisation automatique préservent le pouvoir d’achat du smic au regard de la hausse de l’indice des prix à la consommation ».
Le smic, seule rémunération légalement indexée sur l’inflation, a de fait été revalorisé à sept reprises entre le 1er janvier 2021 et le 1er mai 2023. Au total, il a augmenté de 13,5 % sur cette période.

Un coup de pouce, a expliqué M. Cette, « n’est pas efficace pour lutter contre la pauvreté ». Celle-ci est davantage due au « faible nombre d’heures travaillées et à la configuration familiale » des catégories les plus modestes de la population, estime le groupe d’experts. Près de six personnes au smic sur dix sont des femmes (57 %) et, selon la Dares, plus d’une femme sur quatre (26,7 %) était en 2022 employée à temps partiel.

Des rémunérations distancées

Les syndicats, eux, pointent plutôt le fort tassement des rémunérations autour du salaire minimum : au 1er janvier 2023, plus de 17 % des salariés français étaient rémunérés sur la base du smic, contre 14,5 % un an plus tôt. « 3,1 millions de salariés sont payés au smic, contre 2,5 millions l’année dernière », a ainsi déclaré Sophie Binet à l’AFP après la publication du rapport. Et la secrétaire générale de la CGT de plaider pour un smic à 2 000 euros brut.

L’exécutif laisse entendre qu’un coup de pouce risquerait d’accentuer encore le « rattrapage » dont sont victimes nombre de salariés qui étaient payés juste au-dessus du smic, et qui se retrouvent aujourd’hui au même niveau de rémunération que leurs collègues moins qualifiés, ou bénéficiant de moins d’ancienneté qu’eux. Autre conséquence, les rémunérations minimales fixées dans les conventions collectives de branche se trouvent de plus en plus distancées par le smic. Selon le ministère du travail, aujourd’hui 34 branches professionnelles (sur 170) affichent des salaires minimums en dessous du smic. Une partie d’entre elles seront reçues au ministère du travail début 2024 pour tenter de remédier à cette situation.