Archive dans mai 2024

Accusé par Scarlett Johansson d’avoir copié sa voix, OpenAI suspend l’utilisation d’une tonalité de ChatGPT

Scarlett Johansson, à Cannes, le 24 mai 2023.

Certains fans qui s’imaginaient discuter avec Scarlett Johansson seront déçus. OpenAI a annoncé, lundi 20 mai, la suspension de « Sky », l’une des tonalités qui interagit vocalement avec les internautes dans ChatGPT, après que l’actrice a accusé l’entreprise américaine et son directeur général, Sam Altman, d’avoir sciemment copié sa voix à son insu.

« Nous avons entendu les interrogations sur la manière dont nous avons choisi les voix pour ChatGPT », a souligné OpenAI sur le réseau X. Par conséquent, « nous travaillons à suspendre l’utilisation de Sky pendant que nous y répondons », précise l’entreprise. « La voix de Sky n’est aucunement une imitation de celle de Scarlett Johansson », a cependant assuré OpenAI dans un article posté sur son blog, assurant qu’elle avait été développée en s’appuyant sur la voix de différentes actrices.

Mais l’actrice a expliqué le processus qui l’a conduit à engager un avocat afin d’obtenir la modification de la voix. « En septembre [2023], j’ai reçu une offre de Sam Altman, qui souhaitait m’embaucher pour être la voix de l’actuel système ChatGPT 4.0 », dit-elle dans un communiqué publié lundi en fin de journée. « Il a dit qu’il pensait que ma voix réconforterait les gens », a-t-elle détaillé, soulignant avoir alors « décliné l’offre ».

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« Mes amis les plus proches ne pouvaient pas faire la différence »

« Quand j’ai entendu la démo publiée, j’ai été choquée, en colère et incrédule que M. Altman ait mis au point une voix qui ressemblait si étrangement à la mienne que mes amis les plus proches et les médias ne pouvaient pas faire la différence », raconte l’actrice. Elle ajoute que « M. Altman a même insinué que la similitude était intentionnelle, en tweetant un seul mot, “her” ». Scarlett Johansson avait en effet incarné la voix du système d’intelligence artificielle dans le film Her (Elle), dont les créateurs de ChatGPT n’ont pas caché s’inspirer.

L’actrice explique avoir alors « été obligée d’engager un conseiller juridique, qui a écrit deux lettres à M. Altman et OpenAI (…). Par conséquent, OpenAI a accepté à contrecœur de supprimer la voix Sky ».

« A une époque où nous sommes tous aux prises avec les “deepfakes” et la protection de notre propre image, de notre propre travail, de notre propre identité, je pense que ces questions méritent une clarté absolue », a-t-elle encore déploré, disant attendre « avec impatience » que soit adoptée « une législation appropriée pour contribuer à garantir la protection des droits individuels ».

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OpenAI a de son côté détaillé la manière dont elle a travaillé, avec des acteurs professionnels, afin de créer plusieurs voix numériques, qu’elle a appelées Breeze, Cove, Ember, Juniper et, donc, Sky.

Départ d’un cofondateur d’OpenAI

Cette annonce intervient quelques jours après qu’OpenAI a annoncé dissoudre son équipe dont la mission était d’atténuer les éventuels dangers à long terme d’une IA trop intelligente. L’annonce avait été marquée par le départ d’un des cofondateurs de l’entreprise, Ilya Sutskever, ainsi que du responsable de l’équipe, Jan Leike.

« OpenAI doit devenir une entreprise qui place la sécurité de l’IA générale avant toute autre considération », avait écrit M. Leike vendredi sur X. Sam Altman avait exprimé son regret de le voir partir, ajoutant : « [Jan Leike] a raison, nous devons faire plus, c’est notre objectif. »

Le Monde

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L’entreprise a présenté lundi la nouvelle version de son produit-phare, avec GPT-4o, aux performances améliorées et au comportement qui se veut plus proche des humains, la rendant par ailleurs gratuite pour tous les utilisateurs. « A l’avenir, vous devez vous attendre à disposer d’encore plus d’options car nous comptons ajouter des voix à ChatGPT pour mieux répondre aux intérêts divers et aux préférences des utilisateurs », a ajouté OpenAI sur son blog.

Le Monde avec AFP

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Assurance-chômage : la réforme pourrait affecter jusqu’à un tiers des allocataires

Une femme dans une agence nationale pour l’emploi France Travail, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), en avril 2024.

Les contours de la réforme de l’assurance-chômage ne sont pas encore connus mais ses conséquences potentielles commencent à être évaluées. Vendredi 17 mai, l’Unédic, l’organisme copiloté par les partenaires sociaux qui gère le régime, a présenté à ses administrateurs une étude qui tente de cerner l’incidence de plusieurs scénarios. Selon le document, que Le Monde s’est procuré, jusqu’à près d’un tiers des allocataires pourraient être affectés, dans les hypothèses les plus défavorables, avec un report de la date d’ouverture des droits.

L’expertise dévoilée vendredi passe en revue des options que le gouvernement a déjà évoquées dans les grandes lignes, mais sans préciser jusqu’où les curseurs seraient poussés. Seule certitude : les mesures en question se traduiront par un durcissement des conditions mises pour verser une allocation aux chômeurs et par de moindres dépenses pour le régime.

L’une des pistes privilégiées aujourd’hui par l’exécutif consisterait à accroître la « durée d’affiliation » – c’est-à-dire le temps de travail nécessaire pour être éligible à l’assurance-chômage. A l’heure actuelle, il faut avoir exercé une activité de six mois sur une « période de référence » de vingt-quatre mois pour être indemnisé.

Le premier paramètre pourrait être modifié : s’il passait à sept mois, 11 % des allocataires seraient pénalisés (avec une entrée plus tardive dans le régime), ce qui engendrerait, à terme, une économie de 400 millions d’euros par an. S’il était relevé à douze mois, 31 % des personnes seraient touchées, tandis que l’Unédic, elle, verrait sa facture s’alléger de 2,3 milliards d’euros. Autre solution, aux effets encore plus puissants : raccourcir la « période de référence » en la ramenant de vingt-quatre à dix-huit mois. Dans cette éventualité, 32 % des allocataires seraient « impactés » et les économies atteindraient le montant colossal de 7,5 milliards d’euros par an.

« Ramener de l’argent »

Parmi les critères susceptibles d’évoluer figure également la durée pendant laquelle les demandeurs d’emploi sont couverts : si elle était fixée à douze mois (contre dix-huit, aujourd’hui, pour les personnes de moins de 53 ans), le régime économiserait environ 6 milliards d’euros.

L’étude diffusée vendredi montre également que la réforme n’a pas les mêmes retombées suivant les curseurs qui sont actionnés. Une augmentation de la durée d’affiliation frappe particulièrement les moins de 25 ans ainsi que les individus s’inscrivant au chômage après un CDD ou une mission d’intérim. Les profils seraient très différents s’il était décidé de réduire la durée d’indemnisation : selon l’Unédic, il y aurait davantage de personnes d’au moins 25 ans ou ayant mis fin à leur contrat de travail après une rupture conventionnelle ; ceux qui perçoivent des allocations au-dessus de la moyenne seraient également plus nombreux.

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« Il existe un classement officieux des cabinets de conseil qui épouse la hiérarchie des grandes écoles : les ’Big 3’ sont réservés strictement à HEC, l’Essec, et l’ESCP»

Le logo du cabinet de conseil McKinsey.

Diplômé d’HEC, Sébastien Stenger est l’auteur du livre Au cœur des cabinets d’audit et de conseil. De la distinction à la soumission (PUF, 2017), qui analyse le fonctionnement élitiste à l’œuvre au sein des Big Four (Deloitte, EY, PwC et KPMG), les quatre plus grands groupes mondiaux d’audit et de conseil. S’il reconnaît une concurrence croissante entre les cabinets et des secteurs comme la tech ou la finance pour capter les diplômés des grandes écoles, il rappelle que le conseil reste une voie prisée, synonyme de début de carrière prometteur.

Les cabinets d’audit et de conseil multiplient les initiatives pour attirer et retenir les jeunes diplômés, et le font savoir. Sont-ils réellement en perte de vitesse ?

Je pense qu’il faut relativiser ce « désamour ». Certaines prises de position très médiatisées d’étudiants « bifurqueurs » ou déserteurs d’AgroParisTech, HEC Paris ou Centrale Nantes ont pu laisser penser à une évolution au sein des jeunes générations. Mais lorsque l’on regarde les chiffres, on constate une inertie dans les choix d’orientation faits par les étudiants issus des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Selon l’enquête menée chaque année par la Conférence des grandes écoles, une tendance se dégage : entre un quart et un tiers de ces diplômés choisissent le conseil, une proportion stable.

L’affirmation de convictions (écologiques, sociales, etc.) par les jeunes ne se traduit donc pas par des changements dans le choix du premier emploi. Ceux qui se tournent vers le secteur associatif, l’économie sociale et solidaire, la fonction publique restent peu nombreux. Autre illustration : les gros cabinets de conseil figurent régulièrement en haut du classement annuel Universum des entreprises préférées des étudiants. Sur le fond, il y a bien une quête de sens mais, en pratique, cela ne pousse pas les jeunes diplômés à se détourner du conseil. A la sortie de l’école, ils donnent la priorité aux perspectives de carrière et à la rémunération.

Pourquoi font-ils ce choix ?

Parce que les cabinets de conseil continuent de jouer un rôle central dans la formation des élites économiques. Pour les diplômés des écoles de commerce et d’ingénieurs, passer quelques années dans un cabinet de conseil, c’est comme effectuer un troisième cycle, un peu à la manière de l’internat pour les étudiants en médecine. C’est une étape dans leur apprentissage qui permet d’améliorer significativement leur valeur sur le marché du travail et d’accélérer leur carrière, en acquérant les codes du monde des affaires et en se constituant un réseau pour la suite. Ils n’entrent pas dans un cabinet en ayant en tête de devenir associé, mais pour acquérir du capital symbolique, culturel, des connaissances, qui leur procurent une crédibilité, une surface reconnue par leurs pairs et leur permettent d’accéder à des positions sociales supérieures dans les directions des grandes entreprises.

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Grève du mardi 21 mai dans les transports d’Ile-de-France : les raisons d’un mouvement qui s’annonce très suivi

A la gare du Nord, à Paris, le 21 mars 2024.

Ce sera un mardi noir. Les voyageurs franciliens sont prévenus. Avant le week-end, la SNCF les encourageait déjà à privilégier le télétravail au lendemain du lundi de Pentecôte. SUD-Rail pronostique un taux de grévistes de 70 % dans les RER et Transiliens, voire de 90 % sur les lignes D et J. SNCF Voyageurs gère en Ile-de-France tous les trains de banlieue, les RER C, D et E, et une partie des RER A et B.

SUD-Rail, mais aussi la CGT-Cheminots, l’UNSA-Ferroviaire dans certains établissements ou encore FO appellent à débrayer la veille du 22 mai, date d’une « réunion de convergence » sur les conditions de travail et, surtout, les primes pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre).

A deux mois du début des Jeux, il y a encore du travail. Selon l’UNSA-Ferroviaire, deuxième organisation syndicale de l’entreprise derrière la CGT, les salariés ne connaissent toujours pas le mode de report des congés qui ne pourront pas être pris par les cheminots devant assurer la circulation de 4 500 trains supplémentaires. Il y a pourtant eu six tables rondes, avec des réunions bilatérales préparatoires, la dernière prévue en avril ayant été repoussée à mai, à la demande des syndicats.

Un message à la droite

La RATP, elle, a terminé les discussions. Douze accords ont été négociés, métier par métier. Six ont été signés par des syndicats majoritaires, fait savoir un porte-parole, et six sont de simples relevés de conclusions. La prime moyenne s’établit à 1 000 euros pour les 30 000 agents mobilisés − 19 000 chaque jour pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) − et peut monter au maximum à 2 500 euros pour les conducteurs de métro qui travaillent sur les lignes les plus sollicitées et seront présents tous les jours d’épreuves, après avoir accepté de reporter leurs congés.

Aux représentants des syndicats qu’il a réunis mercredi 15 mai, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a fait comprendre que l’entreprise publique, scrutée de toutes parts depuis la polémique politique autour de l’accord de fin de carrière signé le 22 avril, n’irait pas au-delà de la prime maximale de 1 900 euros accordée par le ministère de l’intérieur aux forces de l’ordre. « Mille neuf cents euros en moyenne », font mine de comprendre certains délégués, qui ne découvriront les propositions de la direction que lors de la réunion de convergence.

Redoutant que la direction ne mette la barre trop bas et que cela oblige à tenir d’autres réunions et à ne terminer la négociation qu’au début de juillet, dans la précipitation et au moment des départs en vacances, SUD-Rail et la CGT veulent, par cette grève, envoyer un message clair à la fois à leur patron, à l’Agence des participations de l’Etat et au gouvernement. Cette fois, le premier ministre, Gabriel Attal, son ministre des transports, Patrice Vergriete, et le ministre des finances, Bruno Le Maire, ne pourront pas feindre de ne pas être au courant ou de vouloir changer de PDG après les Jeux… C’est déjà fait.

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« Il faut instituer un nombre minimal de soignants par patient hospitalisé et s’en donner les moyens financiers »

Le droit à la santé est un droit fondamental inscrit dans la Constitution. L’accès en temps utile à des soins de santé d’une qualité suffisante et d’un coût abordable doit être garanti pour la population. Or, la dégradation actuelle du système hospitalier est telle qu’elle atteint cette promesse républicaine d’égalité et de fraternité.

Entre le 15 janvier 2023 et le 15 janvier 2024, le Collectif inter-hôpitaux a recensé plus de deux mille articles de la presse quotidienne régionale sur les difficultés hospitalières, trois cent cinquante-cinq articles signalaient des fermetures de services hospitaliers, notamment d’urgence, ces fermetures étant toujours liées à des pénuries de personnel.

Parmi les carences les plus profondes, la pédopsychiatrie est sinistrée : quand 1,6 million d’enfants présentent un trouble psychique caractérisé et ont des besoins de soins associés, seuls de 750 000 à 800 000 d’entre eux les obtiennent, dans des conditions souvent dégradées.

Ces chiffres brossent le portrait d’une catastrophe sanitaire à l’œuvre dans notre pays : la psychiatrie est laissée à l’abandon, les services des urgences ferment les uns après les autres, ce sont près de la moitié des équipes qui manquent à Grenoble, à Orléans, à Saint-Etienne, etc.

Soigner à moindre coût

Pourquoi cette catastrophe ? Car, depuis vingt ans, l’organisation du travail à l’hôpital a été pensée pour être plus « efficiente », autrement dit pour soigner à moindre coût. Les deux tiers du budget des hôpitaux étant les salaires du personnel, la stratégie a été d’intensifier le travail pour le personnel soignant, selon les injonctions du Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins hospitaliers (Copermo) pour l’ouverture de tout nouveau bâtiment ou suivant les « boîtes à outils » produits par l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La question de la gouvernance hospitalière doit être repensée »

Concrètement, c’est davantage de malades par médecin, par infirmière, par aide-soignante, une réduction des temps d’échange entre soignants et patients, une vision productiviste du soin avec une chasse aux temps morts.

Ces choix politiques ont eu pour résultat un accroissement du turnover et la fuite du personnel soignant, bien avant l’épidémie due au Covid-19. Aujourd’hui, 30 % des postes de médecin hospitalier ne sont pas pourvus, les infirmières et les aides-soignantes s’en vont écœurées après cinq ans d’exercice à l’hôpital.

Le cercle vicieux est enclenché : en raison de la pénurie de personnel, le travail s’intensifie pour le personnel soignant restant en poste, ce qui génère des départs, et détériore l’attractivité des métiers du soin pour les jeunes diplômés. A la fin, les services ferment.

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Le chômage se stabilise au premier trimestre, un léger répit pour le gouvernement

Accalmie sur le marché de l’emploi. Le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail – définition plus stricte que celle des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail – est resté stable au premier trimestre de l’année, à 7,5 % de la population active. Selon une note diffusée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 17 mai, on recense 6 000 chômeurs de plus en France (hors Mayotte) comparé au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes désormais.

Nul doute que le gouvernement verra d’un bon œil cette stabilisation tant les projections s’annonçaient plus négatives. Depuis que le chômage a atteint son niveau le plus bas depuis 1982 au premier trimestre de 2023 (7,1 %) il n’a fait qu’augmenter (+ 0,4 % sur un an). C’est d’ailleurs pour enrayer cette hausse et ne pas perdre de vue son objectif de plein-emploi – autour de 5 % de chômage – que l’exécutif a annoncé une nouvelle réforme de l’Assurance-chômage avec un durcissement des conditions d’indemnisation des chômeurs.

Le projet devait être présenté à la presse vendredi, mais la situation en Nouvelle-Calédonie et l’attaque d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure, mardi 14 mai, ont changé les plans du premier ministre. La réforme pourrait ainsi être dévoilée en fin de semaine prochaine.

Taux d’emploi en hausse chez les seniors

Dans le détail, la situation est différente selon les catégories d’âge. La seule mauvaise nouvelle concerne les jeunes, puisque le taux de chômage des 15-24 ans augmente de 0,6 point au cours du trimestre, à 18,1 %. Il est en revanche stable pour les seniors (+ 0,1 point, à 5,1 %), similaire à celui du dernier trimestre de 2023 et d’un an auparavant. Pour les 25-49 ans, il a diminué de 0,2 point sur le trimestre, à 6,8 %, et se situe 0,4 point au-dessus de son niveau du premier trimestre 2023.

Alors que l’emploi des seniors est un enjeu crucial pour le gouvernement après la réforme des retraites, ce dernier pourra se satisfaire de l’augmentation du taux d’emploi des 50-64 ans. Il augmente de 0,5 point sur le trimestre (+ 1,2 point sur un an) pour atteindre 67,7 %, son plus haut niveau depuis que l’Insee a commencé à le mesurer en 1975.

Pour les personnes âgées de 55 à 64 ans, le taux d’emploi est en hausse également (+ 0,7 point sur le trimestre, + 1,9 point sur un an) et se rapproche de 60 % (59,6 %). Après l’échec de la négociation « pour un nouveau pacte de la vie au travail » entre les partenaires sociaux, l’emploi des seniors doit être au cœur d’une future loi sur le travail, l’exécutif visant un taux d’emploi de 65 % pour les 55-64 ans.

Le taux de chômage en France stable à 7,5 % au premier trimestre 2024

Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) s’est stabilisé à 7,5 % de la population active au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, a annoncé l’Insee vendredi 17 mai.

Dans le détail, 6 000 chômeurs supplémentaires ont été enregistrés au cours du dernier trimestre écoulé, portant leur nombre dans la France entière (hors Mayotte) à 2,3 millions selon ce mode de calcul qui permet les comparaisons internationales.

Le taux de chômage, que le gouvernement veut ramener à 5 % en 2027, avait atteint fin 2022 début 2023 son niveau le plus bas depuis 1982, à 7,1 % de la population active. A 7,5 %, il demeure inférieur de 3 points de pourcentage à son pic de mi-2015.

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Au dernier trimestre, le taux de chômage augmente de 0,6 point pour les 15-24 ans, à 18,1 %, en hausse de 1,5 point sur un an. Il se replie de 0,2 point pour les 25-49 ans à 6,8 %, et est quasi stable pour les 50 ans et plus à 5,1 % (+0,1 point).

Le taux de chômage diminue légèrement (-0,1 %) pour les femmes à 7,3 % et augmente légèrement (+01 %) pour les hommes, à 7,7 %.

Le halo autour du chômage, constitué des personnes considérées comme inactives par le BIT parce qu’elles souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas disponibles, diminue légèrement de 16 000 personnes et concerne désormais 1,9 million de personnes.

Le taux de chômage de longue durée, c’est-à-dire les demandeurs d’emploi en recherche depuis au moins un an, est stable à 1,8 % de la population active. Le nombre de ces chômeurs diminue de 23 000 par rapport au dernier trimestre 2023, à 549 000 personnes.

Le Monde avec AFP

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Chez Rougier & Plé, des grévistes menacés de licenciement

Quatre salariés impliqués dans deux journées de grève, suivies par la majorité du personnel pour la deuxième, ont été convoqués, les 3 et 6 mai, pour des entretiens préalables à leur licenciement : tel est le premier bilan du conflit social qui agite le magasin parisien Rougier & Plé du quartier République, à Paris, une enseigne bien connue des amateurs de loisirs et d’arts créatifs comptant une douzaine de points de vente hors franchisés.

L’employeur dispose d’un délai d’un mois après les entretiens pour notifier ses décisions.

A l’origine de ce mouvement qui fait tanguer le vaisseau amiral réparti sur quatre niveaux, les conditions de travail. Les grévistes font valoir que la direction a refait la façade du plus grand magasin de l’enseigne dans la capitale… en négligeant tout le reste. Photos à l’appui, ils pointent des infiltrations d’eaux usées au sous-sol qu’ils affirment avoir dû nettoyer eux-mêmes en mars, faute d’intervention d’une entreprise dans des délais raisonnables ; des trous dans les plafonds et des fissures dans les murs ; une installation électrique peu sûre. Un ascenseur trop souvent en panne oblige le personnel et les clients à emprunter l’escalier ou le monte-charge.

L’employeur invoque des fautes

Par ailleurs, les vingt-trois salariés en équivalent temps plein (ETP) du magasin République se plaignent d’une charge de travail excessive. « La direction ne renouvelle pas les partants. Elle privilégie les CDD, les heures supplémentaires », relate Sam Jumilla, vendeuse dans ce magasin et représentante de la section syndicale SUD. Autant de critiques que réfute la direction par écrit : « Il n’existe aucune réserve sur la salubrité et la sécurité de ce magasin qui n’ait été suivi d’effets de la part de nos services techniques (…). Le personnel de vente n’a pas été sollicité pour nettoyer les dégâts des eaux (…). Le magasin du 13-15, boulevard des Filles-du-Calvaire a aujourd’hui le même nombre de salariés depuis des années. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le manageur et le gréviste

Faut-il voir un lien entre ces deux jours de grève et l’enclenchement de procédures de licenciement ? « Les convocations (…) n’ont, bien évidemment, aucun rapport avec ce mouvement social ni avec une quelconque appartenance syndicale », répond la direction de Rougier & Plé. La loi interdisant de licencier pour ces motifs, l’employeur invoque des fautes ou des insuffisances professionnelles : retards, manque d’amabilité avec la clientèle, harcèlement de collègues ou de supérieurs hiérarchiques, erreurs d’étiquetage, tout y passe…

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Plusieurs milliers de pompiers ont manifesté à Paris pour réclamer une prime JO

Un pompier brandit un drapeau et un fumigène lors de la manifestation des sapeurs-pompiers pour réclamer une prime JO, jeudi 16 mai 2024, à Paris.

Des milliers de pompiers, encadrés par d’importants effectifs des forces de l’ordre, ont défilé jeudi 16 mai après-midi dans les rues de Paris, pour obtenir une prime pour les Jeux olympiques (JO). Neuf syndicats avaient appelé à une journée de mobilisation pour ce jour, avec des préavis de grève en France et un cortège à Paris.

Partis de la place de la République, les manifestants sont arrivés sous un déluge de claquements de pétards et de fumigènes place de la Nation, où ils ont déployé une banderole : « Suicides pompiers, SDIS coupables #Silence sous mon casque ». « C’est fini. Maintenant on arrête de faire du bruit, on rentre », a lancé dans un mégaphone un pompier pour ordonner la dissolution du cortège.

Quelques tensions sont survenues avant le départ du cortège, lorsque des pompiers ont lancé quelques gros pétards. Les forces de l’ordre sont intervenues pour extraire des manifestants. Sollicitée sur ces tensions, la préfecture de police de Paris n’a pas répondu dans l’immédiat.

Les sapeurs-pompiers professionnels territoriaux et les personnels des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) exigent davantage d’embauches, un suivi médical adapté et une prime pour leur implication dans les JO de Paris.

« L’une de nos préoccupations immédiates est l’égalité dans le traitement par rapport à la prime JO. On veut être traités comme les policiers et les gendarmes », a dit Sébastien Delavoux, représentant syndical de la CGT SDIS. « Les forces de l’ordre ont obtenu des primes allant de 1 500 à 1 900 euros. On demande la même chose », a poursuivi le syndicaliste.

Le Monde avec AFP

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L’offre de rachat de Royal Mail par Daniel Kretinsky au Royaume-Uni : le nouveau coup d’« un investisseur opportuniste ou d’un industriel de long terme »

Des boîtes postales de Royal Mail, devant une succursale du bureau de poste de Swindon, dans l’ouest de l’Angleterre, le 22 janvier 2024.

Daniel Kretinsky aime les centrales à charbon et le gaz, qui lui ont permis d’asseoir sa fortune. Il aime aussi le lignite et l’acier (ThyssenKrupp), les médias (Elle, TF1, TNT française…) et l’édition (Editis), sans oublier la grande distribution (Metro, Fnac Darty…).

Le milliardaire tchèque jette souvent son dévolu sur des entreprises malades, sous-valorisées (Casino, Atos…) et, parfois, à contre-cycle. Non sans réussir de jolis coups, comme dans les énergies fossiles, redevenues stratégiques en raison de la guerre en Ukraine et des lenteurs de la transition écologique en Europe.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment Daniel Kretinsky s’est implanté en France depuis 2018

C’est bien ce qu’il fait avec la poste britannique, privatisée en 2013 et aujourd’hui très mal en point. Il en possède déjà 27 %, et après un premier échec, sa société EP Group a déposé une offre améliorée de 3,5 milliards de livres (4,1 milliards d’euros) pour en détenir 100 %. Le conseil d’administration d’International Distributions Services, maison mère de Royal Mail, également propriétaire du logisticien GLS, va la « recommander » à ses actionnaires, a-t-il fait savoir, mercredi 15 mai.

Investissements tous azimuts

Une opération politiquement délicate à quelques mois des élections générales prévues d’ici à janvier 2025, et soumise à plusieurs conditions : sauvegarde du service public et du siège au Royaume-Uni, délivrance du courrier six jours sur sept, maintien des droits des 150 000 postiers et des syndicats, hostiles à cette vente à une société étrangère de l’« une des plus prestigieuses institutions britanniques ».

Avant même la guerre russo-ukrainienne, et surtout après, la holding EPH de l’homme d’affaires de 48 ans a dégagé d’énormes profits, qu’il réinvestit tous azimuts. « Roi du charbon », « baron de l’acier », « tycoon des médias » et « géant de la distribution », il se veut tout cela à la fois.

Puissant en République tchèque, bien implanté en Allemagne, en Europe centrale et au Royaume-Uni, ce francophile francophone a fini par se faire une place au soleil du capitalisme hexagonal. Sans que l’on sache encore si ce détenteur d’une fortune estimée à 9 milliards d’euros par le magazine Forbes est un investisseur opportuniste ou un industriel de long terme. Ce qu’il fera de Royal Mail et de Casino apportera une partie de la réponse.