Pendant la pandémie, les opérations de dépistage du VIH, de la chlamydia ou des hépatites avaient presque toutes été suspendues sur les campus. De retour dans les universités, les professionnels craignent une hausse des cas.
Entretien. Avocate en droit social et spécialiste du harcèlement (moral, sexuel) et des discriminations au travail de longue date, pourquoi avez-vous choisi de donner à votre ouvrage la forme d’une boîte à outils ?
Elise Fabing. Cela fait dix ans que je constate que les salariés méconnaissent cruellement leurs droits au travail. Je suis frappée par les personnes qui viennent me voir et n’ont aucune idée de comment se défendre face à une situation de harcèlement. Parfois, c’est trop tard, elles ont été licenciées et n’ont plus accès aux pièces qui justifient certains agissements. C’est un livre d’éducation populaire pour aider les salariés, afin qu’ils sachent comment se défendre, car l’accès à la justice est parfois compliqué.
Vous vous présentez comme une avocate pro-salariés, que cela veut-il dire ?
Je consacre mon exercice à la défense des salariés, je ne défends que des salariés, par conviction. C’est un engagement sociétal : je suis pour la défense de la partie « faible » du contrat de travail. Je considère que l’équilibre n’est pas bon, on a une justice sociale qui dysfonctionne. Les condamnations pour harcèlement au travail sont trop faibles, 7 100 euros en moyenne en 2019, et pas assez contraignantes ; en plus, les délais de prescription ont été raccourcis : on n’a maintenant qu’un an après la rupture de contrat pour saisir un conseil de prud’hommes.
« Manuel contre le harcèlement au travail », d’Elise Fabing, Hachette Pratique, 240 pages, 17,95 euros.
Ce manuel s’inscrit-il dans le prolongement de la libération de la parole sur les réseaux sociaux, permise par « Balance ta start-up » et d’autres ?
Je soutiens ce mouvement, même si je pense qu’il n’est pas parfait, car le respect de la présomption d’innocence peut poser question. Ça a été une libération pour les victimes, ça a permis de sensibiliser l’opinion publique et les entreprises. C’est un lanceur d’alerte, je sais que ça a pu faire bouger des choses en interne dans certaines entreprises, je pense à la start-up Iziwork. On vit dans une société de la performance, où être victime de harcèlement est encore très tabou. Mais 8 millions de personnes sont concernées par les violences au travail d’après la Dares !
Vous insistez sur le rôle de la preuve dans les cas de harcèlement, de quel type de preuve s’agit-il ?
La preuve c’est toujours le nerf de la guerre. Dans la plupart des dossiers de harcèlement, c’est ce qui manque. Le conseil numéro un que je donne, c’est de susciter l’écrit, ce qui est compliqué dans des situations où l’on a surtout des éléments vécus au bureau. Ce qu’il faut, c’est un commencement de preuve, pour montrer au juge qu’il y a un faisceau d’indices, et ensuite l’employeur devra prouver qu’il n’y en a pas eu. Depuis une jurisprudence de la Cour de cassation sortie en novembre 2020, je suggère d’enregistrer, en particulier dans les cas de harcèlement sexuel.
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Chronique. La pandémie de Covid-19 a fortement aggravé les inégalités économiques entre les femmes et les hommes. Dans la plupart des pays développés, les femmes ont vu le nombre d’emplois et d’heures de travail se réduire davantage que pour les hommes. Dans les pays en développement, c’est encore pire, du fait de la surreprésentation des femmes dans le secteur informel, sans aucun amortisseur social. Le télétravail lui-même a pu accroître ces inégalités. Mais il peut aussi, paradoxalement, limiter ces inégalités.
Deux principales raisons expliquent cette aggravation des inégalités femmes-hommes : les femmes étaient en première ligne des secteurs les plus affectés par la pandémie et les confinements (restauration, hôtellerie, culture) ; la fermeture des écoles et des crèches a forcé l’un des parents – généralement la mère – à réduire ses heures de travail marchand. Les économistes ont même forgé un néologisme, la « fémi-cession », pour désigner une récession affectant plus fortement l’emploi féminin plutôt que masculin (The shecession (she-recession) of 2020 : Causes and consequences, Titan Alon, Matthias Doepke, Jane Olmstead-Rumsey, Michèle Tertilt, VoxEU-CEPR, 22 septembre 2020).
Grandes oubliées des plans de relance
Cette « fémi-cession » touche surtout les femmes précaires, peu éduquées et dont le travail ne peut être effectué à distance, précisent les mêmes auteurs (« From Mancession to Shecession : Women’s Employment in Regular and Pandemic Recessions », 2021, National Bureau of Economic Research). Les femmes gagnent déjà en France 16,3 % de moins en moyenne que les hommes à temps de travail égal, d’après les dernières données de l’Observatoire des inégalités. Et elles sont les grandes oubliées de la plupart des plans de relance. Aux Etats-Unis, par exemple, le plan d’infrastructures de 1 000 milliards de dollars allouera 3 dollars pour un emploi masculin pour chaque dollar alloué à un emploi féminin…
En revanche, les femmes qui peuvent télétravailler, même lorsqu’elles ont des enfants, s’en sortent mieux économiquement.
Pour l’instant. Car si elles ont pu conserver leur emploi, leur productivité a été diminuée par la présence des enfants à la maison. D’après des données néerlandaises analysées par les auteurs, les femmes ont passé les trois quarts de leur temps de télétravail à s’occuper simultanément des enfants, soit30 % de plus que leurs conjoints. Et les enfants les ont interrompues deux fois plus que les pères pendant le télétravail – il suffit d’être mère de famille pour le savoir… Par exemple, la part des autrices dans les articles publiés dans les revues de recherche économique est passée de 20 % à 12 % pendant la pandémie ! (« The Unequal Effects of Covid-19 on Economists’Research Productivity », Noriko Amano-Patiño, Elisa Faraglia, Chryssi Giannitsarou et Zeina Hasna, Document de travail n° 22, Cambridge-INET, 2020).
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« Créé en 2000 par Syntec Recrutement en partenariat avec Le Monde et Sciences Po, le Prix du livre RH est l’aboutissement d’un an de lectures croisées des étudiants en master de management à Sciences Po et de débats avec des DRH et des journalistes du Monde sur la production des maisons d’édition françaises en essais, manuels, enquêtes et autres témoignages sur le monde du travail. » OLIVIER BONHOMME
Que devient le travail au XXIe siècle ? Le contexte particulier de crise sanitaire a offert une opportunité unique de réflexion pour répondre à cette question. Le Prix du livre RH, qui célébre mercredi 6 octobre au Monde sa double édition 2020/2021, s’en est saisie.
Créé en 2000 par Syntec Recrutement en partenariat avec Le Monde et Sciences Po, le Prix du livre RH est l’aboutissement d’un an de lectures croisées des étudiants en master de management à Sciences Po et de débats avec des DRH et des journalistes du Monde sur la production des maisons d’édition françaises en essais, manuels, enquêtes et autres témoignages sur le monde du travail.
Les six nommés des éditions 2020 et 2021
Retrouvez les critiques des trois ouvrages finalistes du Prix du livre RH 2020 :
Les nommés et le lauréat sont sélectionnés parmi une centaine d’ouvrages de l’année précédente sur six critères : l’actualité et la nouveauté du sujet, la qualité de l’argumentation, le fondement scientifique, la lisibilité, l’apport à la réflexion, bien sûr, et enfin la pertinence pour l’action, à laquelle les DRH sont particulièrement attentifs.
L’édition 2020 du prix du livre RH nous raconte les « nouveaux monstres » du monde du travail, produits par la révolution technologique.
Les nommés – Libres d’obéir, de Johann Chapoutot (Gallimard), Le Travail au XXIe siècle, sous la direction d’Alain Supiot (Editions de l’Atelier), et En Attendant les robots, d’Antonio A. Casilli (Seuil) – analysent la déshumanisation des relations interprofessionnelles autour et au sein de l’entreprise. Des transformations qui effraient : l’emploi « tâcheronnisé », désarticulé, atomisé, au service des robots ; des comportements qui éloignent les normes du travail de la civilisation, avec les présumées influences de la période nazie sur le management « flexible » ou « par objectif » ; et en réaction, l’urgente aspiration à la dignité dans le travail.
Des ravages dans la protection sociale
En Attendant les robots. Enquête sur le travail du clic décrit ainsi l’essor de l’intelligence artificielle comme celui d’une « technologie qui a une fonction d’assujettissement politique du travail », la standardisation et l’externalisation des tâches permettant à la fois de rendre une partie du travail invisible et de mieux le contrôler.
Les plates-formes numériques font office d’instrument de récolte des données personnelles et de « captation de la valeur produite par leurs utilisateurs ». L’ouvrage démontre que ce « nouveau monstre » qu’est l’intelligence artificielle ne peut pas se passer d’une composante humaine, mais le tableau dressé est sombre et anxiogène.
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L’usine Tesla de Fremont, en Californie, le 12 mai 2020. BEN MARGOT / AP
C’est un jugement qui pourrait faire date. Un jury californien a condamné, lundi 4 octobre, l’entreprise automobile Tesla à payer à un ancien employé noir près de 137 millions de dollars (environ 118 millions d’euros) de dommages et intérêts, pour avoir fermé les yeux sur le racisme que subissait l’homme dans une usine du groupe.
Engagé via une agence de recrutement, Owen Diaz a travaillé comme opérateur de monte-charge entre juin 2015 et juillet 2016 dans l’usine du constructeur de véhicules électriques de Fremont, en Californie, où il a essuyé des insultes racistes et un environnement de travail hostile, selon des documents judiciaires.
Durant le procès, M. Diaz a expliqué que les Afro-Américains de l’usine, où son fils travaillait aussi, étaient régulièrement victimes de surnoms racistes et de dénigrement. Selon son témoignage, les employés avaient dessiné des croix gammées, ainsi que des graffitis et des dessins racistes autour de l’usine. M. Diaz a affirmé que, malgré des plaintes à la hiérarchie, Tesla n’a pas réagi pour mettre fin au racisme habituel.
« Une façade »
« L’image progressiste de Tesla était une façade cachant le traitement rétrograde et dévalorisant de ses employés afro-américains », selon la plainte.
Le jury du tribunal fédéral de San Francisco a octroyé à M. Diaz 6,9 millions de dollars de dommages et intérêts pour « détresse émotionnelle », et 130 millions de dollars à titre de punition, a déclaré son avocat, Larry Organ, au Washington Post. « Ils ont décidé d’un montant qui pourrait servir de sonnette d’alarme pour les firmes américaines », a-t-il déclaré, mardi, à l’Agence France-Presse. « Ne vous comportez pas de façon raciste et ne laissez pas le racisme perdurer », a ajouté l’avocat.
« Je savais qu’Owen disait la vérité, je devais juste le prouver à huit personnes inconnues », a-t-il raconté, en référence au jury. « Les gens normaux voient clair à travers les conneries qu’affichent les boîtes américaines. »
Du côté de Tesla, la vice-présidente chargée des ressources humaines, Valerie Capers Workman, a reconnu une partie des faits dans un communiqué publié dans la foulée du verdict : « Même si nous croyons fermement que les faits ne justifient pas cette décision du jury de San Francisco, nous reconnaissons qu’en 2015 et 2016 nous n’étions pas parfaits. » Elle mentionne qu’à l’usine de Fremont, d’autres employés ont témoigné qu’ils avaient « entendu régulièrement des insultes racistes », dont le mot nigger (« nègre »). Selon elle, ces salariés ont dit que « la plupart du temps, ils pensaient que ce langage était utilisé de façon “amicale” et en général par des collègues afro-américains ». Elle a expliqué que Tesla avait réagi aux plaintes d’Owen Diaz en congédiant deux contractuels.
« Ils inventent des excuses »
« Notre ligne d’attaque était que Tesla n’assume pas ses responsabilités », a détaillé Larry Organ. « Ils font la même chose maintenant : ils inventent des excuses », a-t-il accusé.
Valerie Capers Workman a aussi souligné que Tesla avait fait des changements depuis la période où Owen Diaz travaillait dans l’usine, en constituant une équipe de ressources humaines qui enquête sur les plaintes des employés. « Nous ne sommes toujours pas parfaits, mais nous avons parcouru beaucoup de chemin en cinq ans », a-t-elle ajouté.
En mai, après un arbitrage, Tesla avait été obligé de débourser plus d’un million de dollars pour des allégations similaires d’un autre ancien ouvrier de l’usine de Fremont. Cet employé avait accusé ses collègues de lui avoir fait subir des insultes racistes, et ses superviseurs d’avoir ignoré ses plaintes.
Dans les associations étudiantes, les mécanismes de transmissions entre promotions ont été entravés par la pandémie. Si certaines font face à des difficultés financières ou organisationnelles, cette rentrée offre l’occasion de faire évoluer les pratiques.
Quelque 6 400 personnes, selon le ministère de l’intérieur – 25 000 selon la CGT –, ont manifesté, mardi 5 octobre, dans la capitale à l’appel des syndicats. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Ils sont venus par milliers, malgré la pluie, porter des revendications sociales et salariales dans les rues de Paris. Quelque 6 400 personnes, selon le ministère de l’intérieur – 25 000 selon la CGT –, ont manifesté, mardi 5 octobre, dans la capitale à l’appel des syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU, ainsi que des organisations de jeunesse FIDL, MNL, UNEF et UNL.
Les mots d’ordre étaient divers pour cette première manifestation interprofessionnelle de la rentrée, comme en témoignait la banderole de tête du cortège parisien : « Retraites, salaires, services publics, assurance-chômage, non à la régression sociale, non au passe sanitaire comme outil de répression ».
Parmi les manifestants de la capitale, des jeunes alertant sur la précarité des étudiants, des personnes sans emploi dénonçant la réforme de l’assurance-chômage, des salariés inquiets de devoir partir à la retraite plus tard, des employés sur le point d’être licenciés, des fonctionnaires déplorant la « casse du service public », ou encore des travailleurs dont le salaire n’assure pas des fins de mois sereines. « Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c’est tous ensemble qu’il faut lutter ! Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c’est tous ensemble qu’on va gagner ! », ont clamé les manifestants, qui ont défilé dans le calme.
Conditions de travail dégradées
Frédérique, 50 ans, professeure en maternelle à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), est surtout venue pour dénoncer ses conditions de travail qui « se dégradent » et les salaires « gelés depuis dix ans » dans la fonction publique. « On entend souvent dire que les services publics ne fonctionnent pas, et on nous accuse nous, fonctionnaires, d’en être responsables, mais personne ne se dit que c’est à cause du manque de moyens », déplore l’enseignante, aux côtés de deux collègues.
« Dans ma classe de petite section, il y a 30 élèves, et plusieurs qui auraient besoin d’aides spécifiques que nous n’avons pas », ajoute Morgane, 44 ans, enseignante dans le Val-d’Oise. Avec respectivement dix-neuf et vingt et un ans d’ancienneté, elles gagnent environ 2 000 euros net par mois. « Et on perd du pouvoir d’achat depuis dix ans à cause du gel du point d’indice », ajoutent ces enseignantes. Les primes annoncées par Jean-Michel Blanquer l’an dernier ne les ont pas concernées. « Je n’ai jamais eu autant l’impression qu’on se moquait de moi en vantant une “revalorisation historique” », s’énerve Morgane. Le ministère de l’éducation nationale dénombrait 4,06 % de grévistes en moyenne parmi les enseignants mardi midi.
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Un rapport sénatorial alerte sur l’activisme de la Chine, qui cherche à remodeler son image, « neutraliser ses ennemis » dans les établissements français et à capter ses données scientifiques.
Façade d’un hôtel parisien, le 6 août 2020. ALAIN JOCARD / AFP
Dans l’hôtellerie française, les clients sont revenus avant les employés. Cela n’est pas sans causer quelques maux de tête aux hôteliers, mais c’est toujours un problème de moins, après plus d’un an de chambres vides et de formulaires remplis pour percevoir les aides publiques.
Le cabinet spécialisé MKG constate que l’hôtellerie française a davantage travaillé tout au long de la crise que ses voisines européennes, même si Paris reste un point noir. Parallèlement, le Conseil d’analyse économique (CAE), dans un rapport publié mercredi 29 septembre, dresse un bilan rassurant de leur trésorerie, au moment où le système d’aides est arrivé à son terme.
Le CAE relève que les TPE et PME de l’hôtellerie-restauration ont une dette nette inférieure à celles des autres secteurs, à une exception près : l’Ile-de-France. Les auteurs de l’étude relèvent une probable « surcompensation » des pertes d’activité par les aides de l’Etat, et notamment des prêts garantis par l’Etat. Dans le secteur hôtelier, leur remboursement ne fait pas particulièrement frémir. Tout le monde n’y a pas touché et un bel été a permis de remplir les caisses.
Les encours bancaires nets analysés par le CAE – qui prennent en compte les emprunts – signalent des entreprises globalement en meilleure santé qu’avant la pandémie, avec une amélioration marquée depuis février. Peu d’établissements ont disparu, beaucoup ont engagé des travaux de rénovation durant leur fermeture, de sorte que le secteur est globalement bien placé pour profiter de la reprise – n’était-ce ce problème persistant du manque d’attractivité pour la main-d’œuvre, sur lequel l’hôtellerie commence à ouvrir les yeux.
La France a mieux résisté
« Depuis mai, nos hôtels dégagent assez de profit pour payer les loyers à nos propriétaires », observe Fabrice Collet, président de la chaîne d’hôtellerie économique B & B Hotels. Au mois d’août, ses établissements ont dégagé un revenu par chambre identique à 2019. En septembre, le groupe atteint 85 % de ses chiffres d’il y a deux ans dans ses quelque 500 structures européennes, malgré l’absence de grands concerts ou d’événements comme l’Oktoberfest à Munich, qui font habituellement monter les prix. « On pense revenir à 100 % d’ici la fin de l’année. Honnêtement, c’est reparti à toute vitesse », reprend M. Collet.
C’est une constante depuis le début de la pandémie : l’important marché domestique français – et l’ouverture quasi permanente des écoles – a permis aux hôtels de mieux résister, en particulier grâce aux vacanciers mais aussi grâce à l’activité du BTP, qui génère des nuitées considérables.
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