L’édition 2021 du Prix du livre RH chasse les « nouveaux monstres » du monde du travail

L’édition 2021 du Prix du livre RH chasse les « nouveaux monstres » du monde du travail

« Créé en 2000 par Syntec Recrutement en partenariat avec Le Monde et Sciences Po, le Prix du livre RH est l’aboutissement d’un an de lectures croisées des étudiants en master de management à Sciences Po et de débats avec des DRH et des journalistes du Monde sur la production des maisons d’édition françaises en essais, manuels, enquêtes et autres témoignages sur le monde du travail. »

Que devient le travail au XXIe siècle ? Le contexte particulier de crise sanitaire a offert une opportunité unique de réflexion pour répondre à cette question. Le Prix du livre RH, qui célébre mercredi 6 octobre au Monde sa double édition 2020/2021, s’en est saisie.

Créé en 2000 par Syntec Recrutement en partenariat avec Le Monde et Sciences Po, le Prix du livre RH est l’aboutissement d’un an de lectures croisées des étudiants en master de management à Sciences Po et de débats avec des DRH et des journalistes du Monde sur la production des maisons d’édition françaises en essais, manuels, enquêtes et autres témoignages sur le monde du travail.

Les six nommés des éditions 2020 et 2021

Retrouvez les critiques des trois ouvrages finalistes du Prix du livre RH 2020 :

En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic (Seuil, 2019), d’Antonio A. Casilli.

Le Travail au XXIe siècle (Editions de l’Atelier, 2019), sous la direction d’Alain Supiot.

Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd’hui (Gallimard, « NRF Essais », 2020), de Johann Chapoutot.

Retrouvez les critiques des trois ouvrages finalistes du Prix du livre RH 2021 :

Le monde du travail est devenu fou ! (Cherche Midi, 2020), de Marielle Dumortier.

Le Nouvel Esprit du salariat (PUF, 2020), de Sophie Bernard.

Les Dépossédés de l’open space. Une critique écologique du travail (PUF, 2020), de Fanny Lederlin.

Les nommés et le lauréat sont sélectionnés parmi une centaine d’ouvrages de l’année précédente sur six critères : l’actualité et la nouveauté du sujet, la qualité de l’argumentation, le fondement scientifique, la lisibilité, l’apport à la réflexion, bien sûr, et enfin la pertinence pour l’action, à laquelle les DRH sont particulièrement attentifs.

L’édition 2020 du prix du livre RH nous raconte les « nouveaux monstres » du monde du travail, produits par la révolution technologique.

Les nommés – Libres d’obéir, de Johann Chapoutot (Gallimard), Le Travail au XXIe siècle, sous la direction d’Alain Supiot (Editions de l’Atelier), et En Attendant les robots, d’Antonio A. Casilli (Seuil) – analysent la déshumanisation des relations interprofessionnelles autour et au sein de l’entreprise. Des transformations qui effraient : l’emploi « tâcheronnisé », désarticulé, atomisé, au service des robots ; des comportements qui éloignent les normes du travail de la civilisation, avec les présumées influences de la période nazie sur le management « flexible » ou « par objectif » ; et en réaction, l’urgente aspiration à la dignité dans le travail.

Des ravages dans la protection sociale

En Attendant les robots. Enquête sur le travail du clic décrit ainsi l’essor de l’intelligence artificielle comme celui d’une « technologie qui a une fonction d’assujettissement politique du travail », la standardisation et l’externalisation des tâches permettant à la fois de rendre une partie du travail invisible et de mieux le contrôler.

Les plates-formes numériques font office d’instrument de récolte des données personnelles et de « captation de la valeur produite par leurs utilisateurs ». L’ouvrage démontre que ce « nouveau monstre » qu’est l’intelligence artificielle ne peut pas se passer d’une composante humaine, mais le tableau dressé est sombre et anxiogène.

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