Sortie de route pour Foodora. Dans la course sans merci que se livrent les sociétés de livraison de repas, difficile de garder le rythme. L’allemande Delivery Hero en fait l’amère expérience. A l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, elle a annoncé, jeudi 2 août, sa décision de se retirer des marchés français, italien, néerlandais et australien. Sa filiale française est donc officiellement à vendre. Reste à savoir si elle trouvera preneur…
En 2016, l’entreprise belge Take Eat Easy avait déjà déclaré forfait, contrainte à l’abandon faute de carburant financier. Rayée de la carte après son dépôt de bilan. Quant à la nancéienne Fetch, elle vient de baisser le rideau. Autant d’exemples qui prouvent que le marché de la livraison de repas à domicile ou au bureau est en pleine phase de consolidation. Une évolution très rapide pour ces start-up de la « food tech » prisées des investisseurs.
Delivery Hero, elle, a décroché le pactole en juin 2017. En réussissant son entrée en Bourse, elle a empoché un milliard d’euros. Un an plus tard, elle se vante d’une croissance de ses revenus de 60 % au premier semestre, à 357 millions d’euros. Delivery Hero a même réévalué sa prévision de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année, comprise désormais entre 760 et 780 millions d’euros. Mais elle doit le reconnaître : elle n’atteindra pas le point d’équilibre financier qu’elle s’était fixé pour la fin 2018 et sur l’ensemble de l’exercice 2019.
L’Hexagone, un marché très concurrentiel
C’est cette difficulté à rentabiliser le modèle qui a conduit l’entreprise à se désengager de certaines de ses filiales. Déjà, elle était sortie du marché brésilien en cédant son activité à iFood. En France, elle fait travailler environ 2 000 livreurs qui ont le statut d’autoentrepreneur mais portent son dossard. Le nombre de ses salariés, lui, est beaucoup plus limité – une soixantaine environ.
Lancée dans une course coûteuse aux parts de marché, elle…
Alors qu’une nouvelle réforme des retraites se profile à l’horizon, le service des statistiques du ministère du Travail (Dares) et l’Insee se sont opportunément penchés sur la situation de l’emploi chez les seniors. Ces deux organismes ont livré leurs analyses, parues à quelques jours d’intervalle en juillet. Et font le même constat : l’emploi des seniors explose, alors que cette classe d’âge connaît toujours autant de difficultés à retrouver un travail – stable de surcroît. Paradoxal ? En apparence seulement.
La difficulté à retrouver un emploi reste plus importante chez les 55-64 ans que chez les autres catégories d’âge
Premier constat : entre 2007 et 2014, le taux d’emploi des 55-64 ans a bondi de plus de 10 points, passant de 35,4 % à 47,4 %, relève le service des statistiques du ministère du Travail dans un document d’études (lien vers PDF) publié le 24 juillet dernier. Bémol : cette augmentation est due non pas à une augmentation des recrutements des profils seniors, mais à la « diminution relative du nombre de départs », selon la Dares ; en clair, à leur maintien dans l’entreprise qui les emploie.
C’est la conséquence des multiples réformes engagées par les gouvernements successifs visant à maintenir les seniors en activité. En tête de liste, « l’extinction progressive des préretraites et [le] durcissement des conditions de départ en retraite », souligne le service des statistiques du ministère du Travail.
La difficulté à retrouver un emploi reste plus importante chez les 55-64 ans que chez les autres catégories d’âge. Pour preuve, « la part des seniors dans les mouvements de main-d’œuvre est sensiblement inférieure à leur part dans l’emploi », pointe l’étude. Alors que cette classe d’âge occupe à elle seule 28 % des emplois, les plus de 50 ans représentent seulement 15 % des mouvements de main-d’œuvre en 2014 dans le secteur privé (hors agriculture et intérim).
Pour Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, c’est « un petit frère de Florange » qui se prépare, avec des « licenciements cachés par une liquidation insidieusement déguisée en rachat ». Les 77 salariés du McDonald’s Saint-Barthélémy, dans les quartiers Nord de Marseille, vivent dans la hantise du chômage depuis l’annonce de la transformation de leur établissement en « halal asiatique ».
Avec le refus du tribunal de grande instance de Marseille, vendredi 3 août, de prolonger le délai de consultation du comité d’entreprise au-delà de mardi minuit, la fin de ce « McDo » inauguré en 1992 semble imminente. Mais les salariés sont loin de désarmer. « Cette décision n’enlève pas son caractère frauduleux au projet de cession (…) et nous finirons par obtenir l’annulation de la vente devant la justice », assurent-ils dans un communiqué.
« Cette reprise, c’est du vent, McDonald’s veut juste éviter de payer un plan social », s’insurge auprès de l’Agence France-Presse Kamel Guemari, sous-directeur du restaurant et secrétaire départemental adjoint FO de la restauration rapide. « En attendant, c’est nous qui avons les salariés en pleurs à 1 heure du matin. Le numéro vert de la cellule psychologique, c’est bidon, il n’y a jamais personne au bout du fil », accuse-t-il, vidéo à l’appui.
Selon Jean-Pierre Brochiero, actuel franchisé du McDonald’s Saint-Barthélémy, à 50-50 avec McDonald’s France, ce restaurant des quartiers Nord est déficitaire, avec 3,3 millions d’euros de perte depuis 2009. Et ce malgré les 404 000 euros touchés en 2014 en compensation des travaux de la L2, une rocade de contournement de Marseille en chantier depuis dix ans, qui longe le restaurant.
Des chiffres récusés par Christophe Lomonaco, ex-directeur du McDonald’s de Saint-Barthélémy, aujourd’hui à Plan-de-Campagne, un des cinq autres « McDo » de M. Brochiero qui vont rester sous l’enseigne américaine, mais avec un autre franchisé : « McDonald’s a touché 500 000 euros par an pour la L2, si on en tient compte Saint-Barthélémy est positif ».
Une reconversion vers le halal qui ne convainc pas
Zora, 47 ans, divorcée et mère de deux enfants, est une des 77 salariés menacés. En CDI à plein temps, comme 55 de ses collègues. Une rareté dans un modèle McDo qui fonctionne largement avec des temps partiels, souvent étudiants. « Le soir, on n’arrive pas à dormir. Et si on dort, on fait des cauchemars », raconte-t-elle.
« McDo veut se débarrasser du dernier village gaulois », accuse Salim Grabsi, professeur dans le quartier et membre du Syndicat des quartiers populaires de Marseille (SDQPM) : « Sinon pourquoi refuser de reclasser ces salariés dans les autres McDo marseillais ? »
Ce McDo est le deuxième employeur privé des quartiers Nord, derrière un hypermarché Carrefour. D’où sa mobilisation, et la visite sur place de Jean-Luc Mélenchon ou du secrétaire départemental du Parti communiste.
Si M. Brochiero parle de « projet de la dernière chance », soulignant les 500 000 euros de travaux prévus par Hali Food, le repreneur, et les 70 emplois préservés dans ce tournant vers « la restauration ethnique », « au cœur d’un quartier à forte concentration musulmane », peu croient à cette reconversion vers le halal.
« Le jour de l’Aïd, tous les gamins viennent au McDo au lieu d’aller manger le couscous de la grand-mère », assure Karima Berriche, du SDQPM : « C’est la cantine du quartier, ça remplace même la cantine scolaire quand ils sont en grève ! »
« Le poumon du quartier »
« C’est le poumon du quartier », insiste Aïcha, 49 ans, chez McDo depuis vingt-cinq ans. « Notre deuxième maison », lâche Cécile, 55 ans, « équipière polyvalente » depuis vingt-quatre ans : « Ici j’ai fêté l’anniversaire de tous les enfants du quartier ».
Des gamins au parcours parfois difficile. « Une trentaine de jeunes sortis de prison sont passés ici pour se recaser », estime Kamel Guemari, chez McDo depuis 1998, à 16 ans : « Le juge d’application des peines jouait le jeu avec nous ». « Mais il n’y a pas que ça », insiste Farida, une cliente venue avec ses enfants : « Le quartier, sans le McDo, ce sera le désert. Quand on veut se donner un rendez-vous, c’est ici. Il n’y a rien d’autre… »
A quelques mètres, le mini-centre commercial du quartier n’attend plus que d’être rasé. Et les rideaux de fer sont baissés sur la boulangerie, la boucherie et le salon de coiffure.
L’automne prochain ne sera pas la saison du répit, pour la ministre du travail, Muriel Pénicaud, et les membres de son cabinet. Après avoir été absorbée, durant une année, par deux réformes majeures (la réécriture du code du travail, en 2017, puis la loi « avenir professionnel », adoptée définitivement mercredi 1er août), l’ex-DRH de Danone va s’atteler, à partir de la rentrée, à un autre dossier sensible : la négociation d’une nouvelle convention Unédic sur les règles de l’assurance-chômage.
Ce chantier résulte d’un souhait exprimé, le 9 juillet, par Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles. Un souhait totalement inattendu pour deux raisons. D’abord, les partenaires sociaux s’étaient entendus, en 2017, sur les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi dans une convention qui devait s’appliquer jusqu’en octobre 2020. En outre, le projet de loi « avenir professionnel » prévoyait, initialement, que les branches devaient discuter de mécanismes pour combattre la précarité – l’exécutif se réservant la possibilité, en cas d’échec des tractations, de créer un bonus-malus ayant pour effet d’augmenter les cotisations des entreprises où les CDD prolifèrent.
Le bonus-malus n’est pas cité explicitement
Ce plan de marche a donc été entièrement revu, durant l’examen au Sénat du projet de loi « avenir professionnel ». Le gouvernement a, en effet, déposé un amendement au texte, le 10 juillet, le lendemain du discours de M. Macron. Il indique que, « après concertation » avec les partenaires sociaux, un « document de cadrage » est transmis à ces derniers afin qu’ils négocient une nouvelle convention Unédic. Le but est de faire évoluer les règles de manière à « lutter contre la précarité et [à] inciter les demandeurs d’emploi au retour à l’emploi ». Le bonus-malus n’est pas cité explicitement, mais l’exécutif attend du patronat et des syndicats qu’ils trouvent des solutions à la hauteur du problème. Sinon, prévient-on…
Après un jour et demi de fermeture, la « dame de fer » rouvrira finalement ses portes vendredi matin à 9 heures, ont annoncé jeudi 2 août dans la soirée syndicats et direction. Ils signent ainsi la fin du mouvement social lié aux conditions d’accueil des visiteurs, et qui avait commencé mercredi à 16 heures.
Au cœur du conflit, les conditions d’accueil des touristes munis de billets horodatés, qui permettent d’accéder à la tour à des créneaux prédéfinis. Ces billets représentent depuis début juillet 50 % des tickets vendus (contre 20 % auparavant).
Les syndicats déploraient le choix de réserver un pilier d’entrée sur deux à ces visiteurs. Une décision qui entraîne selon eux « des files d’attente interminables » en pleine chaleur estivale, aux horaires les plus demandés, ou au contraire des ascenseurs montant « presque à vide » les quelque 300 mètres de la tour, – et qui pourraient donc selon eux transporter davantage de visiteurs spontanés –, aux créneaux les moins demandés.
L’accord conclu jeudi entre les syndicats et la direction de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) prévoit de tester un nouveau dispositif à partir du 6 août. « Il y aura une file prévente dans chacun des deux piliers, où les gens entreront en priorité et on complétera le contenu de l’ascenseur avec des ventes sur place, ce qui permettra d’avoir une homogénéité dans la gestion des flux entre les deux piliers », a détaillé à France Info Stéphane Dieu, délégué syndical CGT.
Au creux de l’été, dernier jour de la session extraordinaire, l’Assemblée nationale a définitivement vidé de sa substance l’une des promesses électorales d’Emmanuel Macron. Candidat, il s’était engagé, tout au long de sa campagne présidentielle, à faire de l’assurance-chômage un droit « universel ».
L’ensemble de mesures, adoptées par l’Assemblée nationale le 1er août, apparaît en contradiction avec cette promesse. L’ambition de créer une « protection chômage pour tous les actifs » et d’ouvrir les droits « aux salariés qui démissionnent » y est en effet largement revue à la baisse. Décryptage.
1. Le droit au chômage pour les salariés qui démissionnent
CE QU’AVAIT PROMIS M. MACRON
« Nous ouvrirons les droits à l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent », lit-on dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Il y est, par ailleurs, précisé que ce droit ne serait utilisable « qu’une fois tous les cinq ans ».
« Tous les cinq ans, chacun y aura droit, s’il choisit de démissionner pour changer d’activité ou développer son propre projet professionnel. Ceci incitera les entreprises à investir pour améliorer la qualité de vie au travail afin de conserver leurs salariés, dont nous renforçons ainsi le pouvoir de négociation. »
POURQUOI L’ENGAGEMENT N’EST PAS TENU
Une fois en place, le gouvernement a rapidement tempéré cette promesse pour éviter de possibles dérives financières du système. La liste des critères érigée dans l’accord avec les partenaires sociaux, conclu le 22 février, validée ensuite par la ministre du travail, Muriel Pénicaud, est particulièrement restrictive. Voici les principales conditions que les salariés démissionnaires devront respecter pour pouvoir être éligibles :
avoir été affilié à l’assurance-chômage de manière « ininterrompue » pendant au moins cinq ans (les partenaires en voulaient sept, mais la ministre a préféré maintenir la durée de cinq ans promise par Emmanuel Macron) ;
avoir un « projet d’évolution professionnelle » qui soit une reconversion nécessitant de nouvelles formations ;
ce projet doit avoir été jugé comme « réel et sérieux », avant la démission, par la commission paritaire régionale compétente. Pour cela, il doit notamment répondre« raisonnablement aux besoins du marché du travail ».
La ministre du travail déclare escompter« entre 20 000 et 30 000 » bénéficiaires de ce nouveau droit par an. Un chiffre qui témoigne de la portée très limitée de la réforme. En pratique, il existait déjà auparavant des cas restreints de démissions considérées comme « légitimes » et ouvrant des droits au chômage, par exemple pour non-paiement des salaires ou dans certains cas de changement de résidence (la liste des critères est détaillée sur le site de l’Unédic).
Vingt-cinq mille démissions considérées comme « légitimes »ont ainsi donné droit au chômage en 2016, selon l’Unédic, auxquelles s’ajoutaient entre 20 000 et 30 000 demandes qui « ouvrent un droit suite à examen à quatre mois ». Soit 50 000 personnes concernées par an environ.
En résumé, l’« ouverture » du droit au chômage aux démissionnaires promise par Emmanuel Macron concernera moins de personnes que les dispositifs préexistants – auquel elle s’ajoutera. Concrètement, on passerait d’environ 50 000 auparavant à entre 70 000 et 80 000 démissionnaires indemnisés par Pôle emploi chaque année… soit moins de 10 % des démissions (on en comptait un million en 2016).
L’esprit de la réforme détaillé dans le programme du candidat, qui consiste à « [inciter] les entreprises à investir pour améliorer la qualité de vie au travail afin de conserver leurs salariés », y a également laissé des plumes. Le gouvernement pourra certes instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales, avec un taux « minoré ou majoré » selon le « nombre de fins de contrat » donnant lieu à une inscription à Pôle emploi, mais ce bonus-malus est appelé à varier selon les secteurs d’activité.
« Nous permettrons à tous les travailleurs d’avoir droit à l’assurance-chômage. Les artisans, les commerçants indépendants, les entrepreneurs, les professions libérales, et les agriculteurs disposeront, comme les salariés, de cette protection. »
Sur son site de campagne, il ajoutait :« Lorsqu’on est successivement salarié et indépendant, ou parfois les deux en même temps, la protection ne peut plus dépendre du statut comme dans le monde d’hier. L’assurance-chômage universelle couvrira tous les actifs — salariés, artisans, commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs — et facilitera les transitions d’un statut à un autre. »
POURQUOI L’ENGAGEMENT N’EST PAS TENU
Dans les faits, les députés ont bien validé une indemnisation pour les indépendants en perte d’activité, mais elle ne concernera que les indépendants placés en liquidation judiciaire. Des décrets doivent encore fixer les seuils de durée et de revenus d’activité minimaux ouvrant droit à une indemnisation, ainsi que le montant de cette dernière.
Mais les arbitrages du ministère, au printemps, faisaient état d’un bénéfice minimum de 10 000 euros par an et d’une allocation de 800 euros par mois pendant six mois. S’il s’agit bien d’une avancée pour certains, on est loin de la promesse de campagne d’une « assurance-chômage universelle » et indépendante du statut.
Parmi les dossiers qui restent en attente sur le bureau de la ministre du travail à la rentrée, la négociation par les partenaires sociaux d’une nouvelle convention, avec la possible création d’une allocation chômage de longue durée pour les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits, surprise réservée aux parlementaires par Emmanuel Macron lors du congrès les réunissant le 9 juillet.
Alors que la France subit actuellement une vague de fortes chaleurs, comment le droit du travail protège-t-il les salariés ? Bien que le problème apparaisse se poser désormais de manière récurrente, le code du travail se montre peu explicite sur les précautions que doit prendre l’employeur vis-à-vis de ses employés en cas de canicule.
L’article L4121-1 impose à l’entreprise d’adopter les mesures « nécessaires » pour protéger la santé des travailleurs. Elle doit informer les salariés sur les précautions à prendre et mettre en place une organisation du travail adaptée, ainsi que des mesures préventives. Mais peu de précisions sont apportées concrètement sur les mesures à prendre en cas de fortes chaleurs.
Le code du travail indique seulement que « dans les locaux fermés où les travailleurs sont appelés à séjourner, l’air [soit] renouvelé » de façon à éviter les élévations exagérées de température (article R4222-1), mais n’impose pas de climatisation. L’employeur est également tenu de mettre à la disposition des travailleurs de l’eau potable (article R4225-2).
Des recommandations de bon sens
Un décret de 2008 apporte quelques précisions supplémentaires quant aux travailleurs « exposés à des conditions climatiques particulières », comme les salariés du BTP. Il prévoit que « les travailleurs disposent soit d’un local permettant leur accueil dans des conditions de nature à préserver leur santé et leur sécurité en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles d’y porter atteinte, soit d’aménagements de chantiers les garantissant dans des conditions équivalentes ».
L’entreprise doit notamment « prévoir des pauses régulières et, si nécessaire, veiller à aménager les horaires de travail »
Face à ce flou juridique, le plan canicule mis en place en 2017 et reconduit en 2018 par le gouvernement vient apporter quelques précisions. L’entreprise doit notamment « prévoir des pauses régulières et,..
Livre. Un grain de sable est une particule d’importance en apparence négligeable. Il mesure entre 0,063 et 2 mm, et vit dans l’anonymat le plus total. Il peut être fin ou grossier, rond ou anguleux, blanc, rouge ou noir et si on l’observe de très près, on s’aperçoit qu’il est infiniment plus varié qu’on ne le croit, comme nous tous finalement. Matière mouvante, tantôt solide, tantôt liquide, le sable illustre parfaitement « le rôle de poil à gratter joué par l’individu dans l’entreprise, où il est tantôt perçu comme sa principale ressource, et tantôt comme sa pire difficulté » estime Laurence Bourgeois.
Geignard, Gétouvu, Girouette, Glandu, Grand chef, Grobêta, Grognon
Son ouvrage, La Théorie du grain de sable, creuse dans les bacs à sable, ces lieux de luttes de pouvoir où se nichent les specimen les plus représentatifs des salariés en entreprise : ceux qui vous gâchent la vie au bureau. Quels modes de fonctionnement caractérisent ces individus insupportables ? Comment composer avec leurs travers ? Comment s’en protéger ? Comment passer le moins de temps possible à les canaliser et à arbitrer les conflits ?
Geignard, Gétouvu, Girouette, Glandu, Grand chef, Grobêta, Grognon : en plus de vingt années d’expérience dans les métiers du marketing et des ressources humaines, la diplômée en sciences de gestion identifie sept profils de grains de sable retors. Dans son livre, elle donne les clés pour les identifier et, surtout, les astuces managériales pour les neutraliser efficacement.
Comportements délétères
Face à Grognon par exemple – ce collaborateur à l’affût de toute situation qui prête le flanc à la critique –, l’auteur propose d’adopter la stratégie de la toile cirée : l’écouter, tout en prenant la distance nécessaire, en appliquant la recommandation de l’écrivain et philosophe américain Elbert Hubbard : « Pour échapper à la critique, ne rien faire, ne rien dire, n’être rien. »
Après plus de deux mois de débats et plus de 2 500 amendements examinés, le controversé projet de loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel » est désormais sur les rails. Le Parlement a définitivement adopté, mercredi 1er août, par un ultime vote de l’Assemblée nationale, ce que l’exécutif entend être l’acte II de la « rénovation du modèle social ».
Le texte a été adopté par 137 voix contre 30. La majorité LRM-Modem a voté pour, la droite et la gauche contre.
Un an après la réforme du code du travail par ordonnances qui a donné plus de souplesse aux entreprises, et au dernier jour de la session extraordinaire, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a défendu un texte d’« émancipation sociale », qui réforme la formation professionnelle, l’assurance-chômage et l’apprentissage « dans un monde en profonde mutation ».
Parmi les mesures phares : extension de l’allocation chômage, sous conditions, à certains démissionnaires, mue du compte personnel de formation (CPF), nouvelles règles pour l’apprentissage. Tour d’horizon des principales mesures.
Démissionnaires : indemnisation, sous conditions, s’ils ont démissionné avec un projet de reconversion ou de création ou reprise d’entreprise. Il faudra en principe avoir travaillé cinq ans.
Indépendants : allocation forfaitaire (800 euros par mois pendant six mois) en cas de liquidation judiciaire et de départ dans le cadre d’un redressement judiciaire.
Précarité : le gouvernement pourra instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales, avec un taux « minoré ou majoré » selon le « nombre de fins de contrat » donnant lieu à une inscription à Pôle emploi. Le bonus-malus pourra tenir compte du « secteur d’activité de l’entreprise ».
Nouvelle assurance-chômage : négociation à la rentrée par les partenaires sociaux d’une nouvelle convention, avec la possible création d’une allocation-chômage de longue durée pour les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits.
Indemnisation : règles négociées par les partenaires sociaux en respectant un « document de cadrage » gouvernemental fixant notamment une « trajectoire financière » et un « délai » de négociation.
Financement : suppression des cotisations salariales, compensées par des recettes fiscales. Les cotisations patronales subsistent.
Pendant dix-huit mois, à partir de juin 2019, à titre expérimental dans certaines régions, les demandeurs d’emploi devront, pour rester inscrits à Pôle emploi, renseigner chaque mois « l’état d’avancement de leur recherche d’emploi ».
L’offre raisonnable d’emploi, qu’un chômeur ne peut refuser qu’une fois, sera définie en concertation entre le demandeur d’emploi et son conseiller.
Compte personnel de formation (CPF) alimenté non plus en heures mais en euros, dans des conditions fixées par décret. Le gouvernement a annoncé 500 euros par an (800 pour les salariés non qualifiés), dans la limite de 5 000 euros (8 000). Les salariés à mi-temps auront les mêmes droits que ceux à temps plein.
Elargissement de l’éventail de formations pouvant être suivies grâce au CPF et création d’un « service dématérialisé gratuit » pour accéder aux « informations sur les formations éligibles », s’inscrire et payer les formations.
Le CPF des travailleurs handicapés sera majoré (montant défini par décret).
Reconversions : suppression du congé individuel de formation (CIF), remplacé par un dispositif similaire intégré au CPF.
Mécanisme de certification des organismes de formation (critères de qualité définis par décret).
Les opérateurs paritaires collecteurs agréés (OPCA), rebaptisés « opérateurs de compétences », toujours gérés par les partenaires sociaux, ne collecteront plus les cotisations formation ; rôle qui sera assuré par l’Urssaf (conditions à venir dans une ordonnance).
« France compétences » : création d’une agence gérée par l’Etat, les régions et les partenaires sociaux fusionnant trois instances actuelles (Copanef, Cnefop et FPSPP), notamment chargée de réguler la qualité et le coût des formations.
Apprentissage
Limite d’âge portée de 25 ans à « 29 ans révolus ».
Apprentis mineurs : temps de travail maximal porté de 35 à 40 heures par semaine et de 8 à 10 heures par jour, pour certaines activités.
Création d’une nouvelle classe de troisième « prépa métiers » pour préparer l’orientation des collégiens, notamment vers l’apprentissage.
Suppression du passage obligatoire aux prud’hommes pour licencier un apprenti pour faute grave ou inaptitude.
Centres de formation d’apprentis : les centres de formation d’apprentis (CFA) seront financés au contrat, c’est-à-dire selon le nombre d’apprentis qu’ils accueillent. Obligation pour CFA et lycées professionnels de rendre publics chaque année leurs taux d’obtention des diplômes et d’insertion.
Création d’une aide unique, remplaçant trois aides et un crédit d’impôt, destinée aux entreprises de moins de 250 salariés employant des apprentis. Montant fixé par décret (6 000 euros la première année, 3 000 la seconde, selon la ministre).
Travail détaché
Sanctions financières portées de 2 000 à 4 000 euros par salarié détaché illégalement, de 4 000 à 8 000 euros en cas de récidive.
« Name and shame » (« Nommer et couvrir de honte ») : publication quasi systématique, pendant un an au maximum, des condamnations pour travail illégal sur un site dédié.
Handicap
L’obligation d’emploi de salariés handicapés, fixée à 6 % (qui reste un taux plancher), sera révisée tous les cinq ans selon la part de travailleurs handicapés dans la population active.
Obligation de résultats en matière d’égalité salariale entre les sexes dans les entreprises d’au moins 50 salariés, assortie de possibles pénalités financières (au terme d’une période de trois ans pour se mettre en conformité).
Expérimentation de la possibilité de remplacer plusieurs salariés absents par un seul CDD.
Plates-formes
Possibilité, pour les plates-formes comme Uber et Deliveroo, d’établir une « charte » définissant droits et obligations à l’égard des travailleurs, et réciproquement.
L’accès à la tour Eiffel, un des sites les plus visités de Paris avec plus de six millions de visiteurs par an, a été fermé mercredi 1er août à partir de 16 heures en raison d’un mouvement social.
INFO DE DERNIÈRE MINUTE : En raison d’un mouvement de grève, la tour Eiffel est fermée à partir de 16h00.
Visiteurs… https://t.co/dg4Ndpute4
— LaTourEiffel (@La tour Eiffel)
Selon la direction, cela fait suite à la suspension des négociations avec les syndicats en début d’après-midi. Les visiteurs déjà présents à l’intérieur de la tour ont cependant pu rester, le monument n’étant pas évacué.
Les syndicats CGT et FO dénoncent « des files d’attente parfois monstrueuses », générées selon eux par l’accueil des visiteurs munis de billets vendus en prévente, permettant d’accéder à la Tour à des créneaux horaires spécifiques.
Ils ne contestent pas la décision de monter à 50 % la proportion de tickets ouverts à la réservation par créneau horaire (contre 20 % précédemment), mais déplorent que le choix de la direction de réserver l’un des deux piliers d’entrée à l’accueil de ces visiteurs engendre des files d’attente « souvent totalement déséquilibrées » : jusqu’à trois heures pour les billets classiques et une heure pour les billets horodatés à certains créneaux horaires, selon la CGT.
De son côté la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), revendique « 10 000 » billets horodatés vendus chaque jour et assure que « le temps d’attente est très faible ». « Pour les visiteurs sans billet, le temps d’attente aux caisses au pied de la tour Eiffel reste identique à l’année dernière alors que le nombre de visiteurs a augmenté », affirme-t-elle.
Les agents d’accueil « à bout »
« Ce dispositif a été accompagné d’un important renfort d’effectifs », selon la SETE, qui parle d’une « trentaine d’emplois » et assure avoir« impliqué ses collaborateurs » dans la mise en place du dispositif.
Les représentants du personnel ont, de leur côté, constaté que l’ascenseur « dédié » aux visiteurs munis de billets acquis en prévente montait presque à vide lors de certains créneaux – soirée et début d’après-midi – ou était, au contraire, incapable d’absorber le flux aux horaires les plus demandés.
« Au-delà du gâchis généré en termes d’efficacité, insatisfaction des visiteurs (…) les agents d’accueil sont à bout », fustige la CGT, qui propose de permettre à tous « d’accéder aux deux piliers », avec « une file prioritaire » pour les billets achetés en prévente.
La tour Eiffel a accueilli 6,2 millions de visiteurs en 2017. Elle a été à plusieurs reprises touchée par des grèves : en octobre dernier, elle avait été fermée au public en raison d’un arrêt de travail de ses salariés, et en septembre elle avait été partiellement fermée dans le cadre d’une manifestation nationale contre la réforme du code du travail.