1er-Mai : les syndicats réinvestissent la rue

1er-Mai : les syndicats réinvestissent la rue

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à l’Elysée, le 29 avril.

Cette année encore, le 1er-Mai est placé sous le signe de la crise sanitaire. Mais, contrairement à l’édition 2020, les traditionnels défilés pour la Journée internationale des travailleurs sont autorisés. La CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires appellent à battre le pavé, samedi, afin de défendre « les droits sociaux et les libertés ». La CFDT, de son côté, propose un temps d’échange sur Facebook avec son secrétaire général, Laurent Berger.

Les mesures prises depuis le début de l’épidémie de Covid-19 ont mis à l’épreuve les syndicats : effritement du lien avec les salariés placés en chômage partiel ou convertis au télétravail, raccourcissement des délais pour consulter les représentants du personnel dans les entreprises, restrictions au droit de manifester et de se rassembler dans l’espace public… « La période a été difficile, car notre action repose sur le contact, la relation, souligne Cyril Chabanier, le président de la CFTC. Il nous a fallu procéder différemment, en l’espace de quelques jours, et nous avons parfois eu un mal fou à le faire. »

« Nous avons fait preuve d’inventivité »

Soudainement soumises à des contraintes inédites, les confédérations ont dû s’adapter. Et elles considèrent qu’elles y sont parvenues. « Nous avons fait preuve d’inventivité », confie Philippe Martinez, le leader de la CGT, en évoquant, par exemple, la mise en place de numéros d’appel gratuits destinés à informer les travailleurs dans ce contexte d’urgence sociale. En interne, il a fallu se familiariser avec les réunions en visioconférence et remanier le fonctionnement des instances « pour que le syndicat ne s’arrête pas », complète Yves Veyrier, le dirigeant de FO.

Même si les troupes sont « un peu rincées », elles ont rempli leur mission, aux yeux de M. Berger. « On a été à la hauteur, on a obtenu des choses qui n’auraient pas été accordées si les organisations de salariés n’avaient pas été là », assure-t-il, en observant que celles-ci se sont « recentrées sur l’essentiel, la vie concrète ». « On s’en sort mieux que je ne le craignais, renchérit François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Dans beaucoup d’endroits, au moins dans les esprits, la situation que nous avons vécue a rapproché les salariés des syndicats : ils ont vu tout le boulot qui était effectué. » M. Martinez, lui, met en exergue les efforts déployés par ses militants pour aller au-devant des salariés des très petites entreprises et des travailleurs des plates-formes numériques. Efforts couronnés d’un certain succès, d’après lui, ce qui prouve que les organisations de salariés « font référence » et « sont utiles ».

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LJD

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