Paris 2024 : des difficultés de recrutement persistantes à trois mois des Jeux
Le dernier forum « Les Jeux recrutent », organisé mardi 23 avril à l’Adidas Arena, à Paris, donne la couleur : 11 500 offres d’emploi étaient à pourvoir dans cet événement coorganisé par France Travail et le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO). Si la sécurité privée représentait la majorité des postes disponibles (7 500), le transport et la logistique étaient en quête de 2 000 personnes, et l’hôtellerie-restauration, de 1 000 candidats. A trois mois des Jeux, le chantier du recrutement des saisonniers est loin d’être terminé.
D’après le baromètre du cabinet de conseil Kyu, publié jeudi 25 avril, les offres d’emploi ont été multipliées par plus de deux entre décembre 2023 et mars 2024 dans plusieurs secteurs d’activité : hôtellerie-restauration, sécurité, transport, propreté, spectacle. Les besoins devraient encore augmenter dans les prochains mois, avec un pic en juin. Selon le COJO, l’événement devrait mobiliser 181 000 emplois, dont 95 000 dans ces secteurs-clés, confrontés bien avant les Jeux à des problèmes de recrutement.
La sécurité privée est clairement le domaine qui en pâtit le plus. Alors que le COJO affirme que « 98 % des besoins sont d’ores et déjà contractuellement couverts », le Groupement des entreprises de sécurité (GES), principal syndicat patronal, estime qu’il manque au contraire 8 000 personnes, soit près de la moitié du minimum nécessaire pour la bonne tenue des JO (18 000).
« Le salaire de base reste insuffisant »
Les TPE, qui sont majoritaires dans le secteur, ont dû s’adapter à cette forte demande : alors même que l’événementiel représente déjà 90 % de son chiffre d’affaires, la société Aca Sécurité (Boulogne-Billancourt) est par exemple passée de 10 à 30 salariés en un an dans ses bureaux. Quant aux effectifs d’agents vacataires, souvent en CDI et qui réalisent en plus des CDD pour arrondir leurs fins de mois, « on en avait 150 il y a un an, là on en a fait travailler 400 pour les habituer aux événements, et pendant les Jeux, on en fera travailler 1 000, jusqu’à 650 le même jour, illustre le dirigeant Thibault Dublanchet. Depuis septembre [2023], je ne fais que des ressources humaines ».
Les pouvoirs publics ont certes créé un certificat de qualification professionnelle dédié aux événements sportifs de grande ampleur, permettant d’obtenir en trois semaines (au lieu de cinq) la carte professionnelle d’agent de sécurité. En Île-de-France, 20 000 formations en sécurité privée ont été réalisées, et 5 000 nouvelles places ont été ouvertes. Et France Travail n’a pas ménagé ses efforts pour inciter les demandeurs d’emploi à rejoindre les rangs. Plus de 150 000 ont été sollicités depuis un an et demi.
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