Vaccination : des créneaux spécifiques aux métiers de la « deuxième ligne »
Environ 400 000 travailleurs de plus de 55 ans vont bénéficier d’un accès prioritaire à la vaccination en raison de leur exposition plus grande au nouveau coronavirus. Cette annonce a été faite, mardi 20 avril, par la ministre du travail, Elisabeth Borne, et le secrétaire d’Etat chargé des retraites et de la santé au travail, Laurent Pietraszewski, lors d’une réunion avec des responsables syndicaux et patronaux. Des rendez-vous spécifiques seront organisés à partir du samedi 24 avril pour que les personnes concernées puissent se voir administrer une injection, l’opération devant se dérouler sur « au moins deux semaines ».
Caissières, chauffeurs de bus ou de taxis, agents d’entretien, ouvriers des abattoirs dans l’agroalimentaire, employés des pompes funèbres… Ce sont au total une vingtaine de métiers qui ont été choisis, en partant d’un travail d’analyse que les services de Mme Borne avaient commandé dans le cadre d’une concertation consacrée aux salariés dits « de la deuxième ligne » : grâce à cette expertise, une première liste, regroupant 4,6 millions d’individus, avait été dressée.
Un deuxième tamisage a été effectué en ajoutant trois critères « complémentaires » : accomplir sa tâche en milieu clos ; être placé dans des situations qui compliquent le respect des gestes barrières ; occuper une activité identifiée comme « profession à risque » par une récente étude de l’Institut Pasteur. L’objectif de ces tris successifs était de parvenir à un nombre total de sélectionnés (400 000, donc) qui ait « du sens », selon la formule employée par une source au sein de l’exécutif. Autrement dit, il fallait aboutir à des effectifs d’une taille raisonnable, faute de quoi les intéressés auraient dû prendre leur mal en patience.
Concrètement, les bénéficiaires du dispositif auront droit à des « créneaux » réservés dans des centres de vaccination. Un justificatif leur sera demandé : un bulletin de paye pour les salariés, une carte professionnelle s’agissant des indépendants (une déclaration sur l’honneur pouvant également être présentée, pour ces deux catégories). L’entourage de Mme Borne précise qu’il restera évidemment possible de recevoir une dose par le biais d’un médecin de ville, d’un service de santé au travail ou d’une pharmacie. C’est le vaccin fabriqué par AstraZeneca qui sera utilisé, le recours à ce produit étant recommandé pour les plus de 55 ans par la Haute Autorité de santé. Ayant été à l’origine de plusieurs cas de thrombose, il inspire toutefois de la méfiance chez une partie de la population, ce qui pourrait avoir une incidence sur la réussite de l’opération.
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