« Une solution de livraison plus responsable » : Just Eat change de modèle et passe au salariat

« Une solution de livraison plus responsable » : Just Eat change de modèle et passe au salariat

Un livreur Just Eat, à Nice, le 16 février.

Petite révolution dans le monde de la livraison de repas aux particuliers depuis que Just East a annoncé, fin janvier, le recrutement en contrat de travail à durée indéterminée (CDI) de 4 500 livreurs d’ici à fin 2021. Quand la quasi-totalité des autres plates-formes du secteur ne font appel qu’à des autoentrepreneurs aux conditions très précaires, la société britannique, rachetée en 2019 par le néerlandais Takeaway.com, entend proposer « une solution autre de livraison, plus responsable ».

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« Tous les livreurs sont payés à l’heure et non à la course, qu’ils soient sur le terrain ou non, ce qui leur assure une garantie de revenus quelle que soit leur activité journalière », souligne l’entreprise. « Just Eat se positionne en chevalier blanc, observe Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des livreurs autonomes de Paris. Mais, à moyen ou long terme, redoute-t-il, on risque de se retrouver avec une minorité à temps plein et des tas de petits contrats, voire de l’intérim, parce qu’il faudra quand même de la flexibilité » pour s’adapter à la demande.

Just Eat affirme avoir reçu 20 000 candidatures à Paris, où les recrutements ont débuté en novembre 2020, et 1 000 à Lyon, où elle est opérationnelle depuis le 17 février 2021. Au total, plus de 700 personnes ont été embauchées, selon la société. Plutôt que d’être autoentrepreneur, « avoir un CDI en 2021 c’est intéressant, ne serait-ce que pour trouver un logement, par exemple », note Ludovic Rioux, qui vient de décrocher un contrat de dix heures par semaine à Lyon. Membre du collectif national CGT des livreurs, il relève que l’entreprise « prétend respecter le code du travail, ce qui est déjà un point » . « On sera vigilants sur son application », dit-il.

« Absorber les pics d’activité potentiels »

Au Syndicat national des transports légers (employeurs), Antoine Cardon, délégué général, se dit « ravi » d’apprendre pareille nouvelle : « Cela fait longtemps que nous dénonçons le modèle des plates-formes de livraison avec des autoentrepreneurs. Il crée une concurrence déloyale vis-à-vis de nos adhérents, qui, eux, ont des livreurs salariés à 99 %. » Just Eat, qui dépend de la convention collective nationale des transports routiers et activités auxiliaires, recrute en CDI « temps plein » (soit trente-cinq heures par semaine) ainsi qu’en en CDI « temps partiel » pour le week-end (à partir de dix heures de travail par semaine).

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