Un préavis de grève déposé par tous les syndicats à France 24

Un préavis de grève déposé par tous les syndicats à France 24

Près de deux ans après la motion de défiance votée contre cinq membres de la direction et la grève historique de six jours qui avait secoué France 24, la sérénité ne semble toujours pas inscrite à l’agenda de la chaîne d’information internationale de l’audiovisuel public.

La réforme des plannings de la rédaction, voulue par la direction et censée s’appliquer dans les prochains jours, a rallumé la mèche : un préavis de grève a été déposé, mercredi 5 octobre, par tous les syndicats (CFDT, CGT, SNJ, CFTC, FO), pour un mouvement reconductible à partir du 11 octobre. Une réunion entre les organisations syndicales et la direction devrait toutefois se tenir vendredi.

« La direction nous avait annoncé que la réforme allait améliorer le bien-être des salariés, alors qu’il n’est question que d’optimisation et de réduction », résume un élu du personnel. Afin de remédier à un manque chronique d’effectifs, plusieurs fois dénoncé par le passé, la direction de France 24 a en effet proposé une modification d’ampleur des cycles de travail, soumise à un processus d’information-consultation des instances qui doit s’achever le 12 octobre.

Mais une expertise commandée par les élus est venue démontrer que le remède proposé serait, quoi qu’il arrive, insuffisant à soigner le mal. « Même si les personnels permanents en contrat de travail sur chaque métier ne sont jamais absents [les congés et les RTT étant déjà déduits], il manque l’équivalent de 48,63 ETP [équivalent temps plein] », pointe par exemple le document consulté par Le Monde. Un chiffre qui monte à 65 (sur 156 ETP) « si l’on prend en compte l’absentéisme », note encore le cabinet. Or à France 24, l’absentéisme serait particulièrement élevé.

« On ne s’occupe pas du fond »

Lancé par les organisations syndicales, un sondage interne est venu confirmer l’ampleur des craintes suscitées en interne par la réforme. « On a reçu un tel taux de réponse qu’on sentait que les gens étaient remontés », confesse Laurence Amiot, déléguée syndicale CGT. Convoqués en assemblée générale (AG), mardi 3 octobre, 113 salariés sur 134 votants ont répondu « oui » à la question de savoir s’ils souhaitaient qu’un préavis de grève soit déposé en vue d’obtenir la suspension du projet. La direction de la chaîne se dit « évidemment ouverte à la poursuite du dialogue pour répondre à toutes les questions et débattre des différentes options engagées », fait-elle savoir au Monde mercredi soir.

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Mais à France 24, les inquiétudes ne se limitent pas au strict cadre de l’organisation du travail. « Pendant qu’on s’attaque au planning, on ne s’occupe pas du fond », a ainsi souligné un journaliste au cours de l’AG. Les incertitudes qui pèsent sur l’entreprise publique, dont le mode de financement n’est assuré que jusqu’à fin 2024, « créent un sentiment d’insécurité, un saut dans l’inconnu, et l’impression d’un manque de considération », résume une représentante syndicale.

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