Un nouvel audit accable les méthodes de management de Lise Boëll chez Plon

Un nouvel audit accable les méthodes de management de Lise Boëll chez Plon

Le siège du groupe Editis, en avril 2008.

Les conclusions de « l’analyse d’une situation sensible au sein de la maison Plon (groupe Editis) » rédigées par le cabinet d’experts de la santé psychologique au travail Stimulus semblent particulièrement alarmantes sur le management de Lise Boëll. Cette éditrice historique d’Eric Zemmour et de Philippe de Villiers a pourtant été adoubée, vendredi 3 mars, par la direction d’Editis (Vivendi, groupe Bolloré) comme seule et unique patronne à la tête de Plon, en obtenant la préférence face à sa rivale Céline Thoulouze, qui dirigeait l’autre équipe, historique, de la même maison. Depuis dix-huit mois, Plon était scindée en deux (Plon A et Plon B), chaque entité ayant ses équipes, ses locaux et ses auteurs.

Ce document confidentiel – rendu public par Mediapart vendredi 10 mars et que Le Monde a pu consulter – avait en effet été restitué oralement mercredi 1er mars aux membres du comité de pilotage et à Guillaume Dervieux, directeur délégué à la stratégie et à la transformation et directeur de la littérature d’Editis.

Trente-six des trente-sept salariés ont été auditionnés individuellement dans le cadre de cette enquête réalisée à la suite de deux alertes, l’une du comité social et économique d’Editis, l’autre de la médecine du travail. Il en ressort « des facteurs de souffrance identifiés pour les deux équipes (celles de Lise Boëll et de Céline Thoulouze) ayant des retentissements sur leurs conditions de travail et leur santé psychologique ».

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« La Cyril Hanouna de l’édition »

Une première enquête établie par le cabinet Nayan en novembre 2021 sur le management de Lise Boëll et de ses deux adjoints évoquait déjà « des humiliations répétées en public », une « infantilisation », du « dénigrement », une « remise en question des compétences professionnelles », une « absence de clarification sur le management », « une désorganisation du travail », un « management autoritaire et centralisé » ou encore « des demandes formulées dans des délais intenables ». Des accusations graves mais Lise Boëll, qui avait été clairement menacée de renvoi à la réception de ce premier audit, avait été soutenue in extremis par Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi. C’est lui qui l’avait initialement imposée à la tête de Plon.

Les choses n’ont guère changé. Dans la dernière étude, l’équipe historique de Plon (Plon A) de Céline Thoulouze affirme que « cette maison bicéphale génère une concurrence interne incohérente » en termes de lignes éditoriales, mais aussi vis-à-vis des libraires, des salons, des représentants et des auteurs. Ils jugent que Lise Boëll est « en situation de complète impunité », « qu’elle est intouchable », allant jusqu’à être identifiée comme « la Cyril Hanouna de l’édition ». La direction d’Editis est pointée du doigt comme ayant « créé une situation [qui] a fait des dégâts considérables ». Le cabinet note que Plon A a opté pour une stratégie de « protection du collectif », les salariés se soutenant pour faire front face à Plon B, considérée comme une menace.

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