Trop-perçus de l’aide aux travailleurs précaires : les syndicats appellent à la « clémence »

Trop-perçus de l’aide aux travailleurs précaires : les syndicats appellent à la « clémence »

Les syndicats CFDT et FO ont alerté, lundi 22 février, sur des « dysfonctionnements » dans le versement de l’aide exceptionnelle, destinée aux 400 000 travailleurs précaires et devant leur garantir un revenu mensuel de 900 euros net.

Annoncée pour les demandeurs d’emploi ayant alterné les périodes d’emploi et de chômage en 2019, la CFDT note, dans une lettre ouverte au directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, que « malgré les alertes des conseillers indemnisation sur les risques de versements erronés, il s’avère que 40 000 demandeurs d’emploi auraient finalement perçu à tort tout ou partie de cette prime ». Une estimation que Pôle emploi n’a pas confirmée.

Face à ces couacs, la direction de certaines régions aurait demandé aux conseillers de récupérer les sommes versées par erreur, selon le syndicat. Ce dernier demandant « solennellement de ne pas procéder au rattrapage de ces trop-perçus » auprès de personnes « qui rencontrent déjà des difficultés financières importantes ». Dans cette même lettre, la CFDT note également que d’autres demandeurs d’emploi n’ont pas perçu l’aide exceptionnelle, alors qu’ils pouvaient y prétendre.

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Un couac « relativement mineur » face aux 400 000 bénéficiaires

Dans un communiqué à part, Force ouvrière « en appelle à la clémence de la ministre du travail afin que soient abandonnées les procédures en cours pour les trop-perçus ». « La situation de ces demandeurs d’emploi est déjà dramatique, il serait particulièrement malvenu de les accabler encore davantage », ajoute le syndicat.

Pôle emploi verse automatiquement l’aide aux demandeurs d’emploi remplissant les critères fixés par un décret du 30 décembre. L’opérateur souligne, de son côté, que certains dossiers envisagés comme des trop-perçus peuvent encore être considérés comme éligibles après vérification. Il indique aussi que, face aux 400 000 bénéficiaires de l’aide exceptionnelle, le nombre de trop-perçus est « relativement mineur ». D’après les informations du Parisien, en réalité, 3 à 4 % des dossiers pourraient faire l’objet d’une régularisation, soit environ 15 000 personnes.

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La ministre du travail, Elisabeth Borne, a annoncé, la semaine dernière, la prolongation de cette aide pour trois mois supplémentaires jusqu’à fin du mois de mai. La décision de demander ou non le remboursement des trop-perçus n’est pas du ressort de Pôle emploi mais relève de l’exécutif.

Le Monde avec AFP

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