Transports : l’Ile-de-France introduit davantage de social dans la concurrence

Transports : l’Ile-de-France introduit davantage de social dans la concurrence

Un chauffeur de bus de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), à Paris, le 9 avril 2020.

Changement de cap sur la route qui mène à la mise en place de la concurrence des réseaux de bus de la région parisienne d’ici à la fin de 2024. Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dans la région capitale, a décidé de modifier les règles d’attribution des marchés des bus en vue de renforcer les critères sociaux dans le choix final d’un opérateur. Ile-de-France Mobilités va, en particulier, augmenter le poids relatif de la note sociale. Celle-ci est appelée à passer de 10 % à 15 % de la notation globale des futurs appels d’offres au détriment du critère prix, qui baissera de 45 % à 40 %, le poids de la note technique demeurant inchangé, à 45 %.

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Tout est parti d’une grève de deux mois déclenchée en septembre du côté de Melun (Seine-et-Marne), quelque temps après le démarrage effectif des premiers réseaux de bus issus de l’ouverture à la concurrence. Le mouvement a surpris la direction d’Ile-de-France Mobilités, présidée par Valérie Pécresse, la patronne LR de l’Ile-de-France et candidate du parti de droite à l’élection présidentielle de 2022. La situation a été jugée suffisamment sérieuse pour qu’une mission de médiation soit confiée par IDFM à Jean-Paul Bailly, ancien patron de la RATP et de La Poste, afin de mettre un terme au conflit.

« On ne s’attendait pas à un mouvement aussi long avec autant de souffrance et de motifs de mécontentement, explique Laurent Probst, le directeur général d’Ile-de-France Mobilités. Avec Jean-Paul Bailly, nous avons essayé d’en savoir plus, en rencontrant les syndicats des personnels en grève et nous avons réalisé qu’un opérateur avait beaucoup joué avec le critère social pour emporter ses appels d’offres. »

« Cela commençait à prendre une mauvaise tournure »

L’opérateur en question se nomme Transdev. La grève, qui s’est achevée fin octobre, s’est déclenchée dans quatre de ses dépôts. Les salariés dénonçaient des conditions de travail dégradées, des baisses de rémunération et des disparitions d’avantages. En résumé, du « dumping social » par rapport à la période précédant l’ouverture du marché. Certaines décisions de l’opérateur ont même surpris M. Bailly, comme l’obstination à supprimer les chèques-cadeaux lors de la négociation sur la reprise du travail.

« Cela commençait à prendre une mauvaise tournure, raconte M. Probst. Les autres candidats se sont dit : “Nous aussi, on va pousser le bouchon social un peu loin, sinon on va perdre.” Il y a eu un début d’emballement. » Transdev, filiale de la Caisse des dépôts, est l’un des acteurs de poids du transport public à prendre part à cette bataille de la concurrence en Ile-de-France, avec Keolis, filiale de la SNCF, et RATP Dev, filiale de la RATP.

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