Transco, un dispositif de reconversion qui n’a pas encore trouvé son public

Transco, un dispositif de reconversion qui n’a pas encore trouvé son public

Une aide-soignante à la maison Les Papillons de Marcelle, à Arles (Bouches-du-Rhône), le 9 mai 2023.

C’est un premier bilan instructif sur un dispositif régulièrement mis en avant dans les discours publics depuis deux ans, Transitions collectives ou Transco, qu’a publié, jeudi 14 décembre, l’association Transitions Pro Ile-de-France (ancien Fongecif), structure chargée de la gestion des projets de reconversions des salariés, composée de représentants syndicaux et patronaux.

Transco vise à mettre en lien des entreprises qui anticipent des réductions d’effectifs (liées à une baisse d’activité, ou à leur disparition), avec d’autres qui ont, au contraire, des difficultés à recruter, l’idée étant de faire basculer des salariés grâce à un dispositif de reconversion sécurisé. Le maintien de leur rémunération et les frais de la formation sont totalement ou partiellement pris en charge par l’Etat, selon la taille de l’entreprise.

Lancé en janvier 2021, Transco a parfois été présenté comme un remède à chaud pour des structures voyant leur activité compromise par les confinements dus à la pandémie de Covid-19. Alors que le dispositif a, en fait, été pensé avant la crise sanitaire par les partenaires sociaux, sous l’impulsion du ministère du travail, comme une réponse structurelle aux mutations provoquées par la transition écologique ou l’essor du numérique.

84 bénéficiaires en Ile-de-France

Au total, en 2021 et 2022, en Ile-de-France, 84 salariés ont bénéficié de Transco (48 ont été interrogés pour l’étude). Une paille si on compare aux 5,3 millions d’actifs de la région parisienne. D’autant que 66 d’entre eux sont issus de deux grands groupes, l’un dans la grande distribution (des caissiers et caissières), l’autre dans le nettoyage (des agents d’entretien). Des secteurs très féminisés, ce qui montre le profil global des bénéficiaires : des femmes à 87 %, âgées de 35 à 54 ans pour les deux tiers, près de la moitié avec un niveau inférieur au bac.

Ces deux firmes ont engagé un partenariat avec un acteur du secteur sanitaire et médico-social manquant d’aides-soignants et avec un grand groupe de crèche privée à la recherche d’auxiliaire de puériculture. Le reste des bénéficiaires sont issus de TPE et de PME de secteurs très affectés par la crise sanitaire (commerce, tourisme, événementiel).

Finalement, 44 % des participants interrogés ont déjà intégré leur entreprise d’accueil ou une nouvelle société. Les autres sont toujours en formation (27 %) ou sont retournés dans leur structure d’origine (23 %). Mais que ce soient ces salariés, leurs représentants syndicaux, les entreprises de départ, celles d’arrivée, une très grande majorité d’entre eux se disent extrêmement satisfaits de ce dispositif « gagnant-gagnant ».

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LJD

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