Territoire zéro chômeur : « Procéder à une extension prudente de l’expérimentation à un nombre limité de territoires préparés »

Territoire zéro chômeur : « Procéder à une extension prudente de l’expérimentation à un nombre limité de territoires préparés »

Tribune. L’expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée », lancée début 2017, a pour objectif de créer sur les dix territoires retenus initialement des entreprises à but d’emploi (EBE), dont la finalité est de recruter en CDI à temps choisi l’ensemble des personnes durablement privées d’emploi (objectif d’exhaustivité), pour qu’elles s’engagent dans les activités qu’elles souhaitent, sans qu’elles ne puissent entrer en concurrence avec des activités déjà présentes.

Le modèle économique de l’expérimentation repose pour partie sur une logique d’activation des dépenses passives (les allocations-chômage et les prestations sociales permettent de couvrir en partie le coût des CDI), et pour partie sur le chiffre d’affaires généré par les EBE. Au lancement de l’expérimentation, le ministère du travail a mis en place un comité scientifique d’évaluation composé pour moitié de chercheurs et pour moitié de représentants des institutions, dont j’ai assuré la présidence.

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L’évaluation s’est organisée autour de trois axes complémentaires : le premier axe a consisté à mener une enquête auprès de personnes des dix territoires de l’expérimentation ainsi que de territoires témoins, les plus proches possible sur tout un ensemble de caractéristiques. Un deuxième axe a consisté à mener un travail approfondi de terrain, sur quatre des dix territoires d’expérimentation. Le troisième axe s’est concentré sur le modèle économique de l’expérimentation.

Impact très positif sur les bénéficiaires

Au moment où l’Assemblée nationale et le Sénat examinent une proposition de loi d’extension de l’expérimentation, il me semble important de faire part des premières conclusions de ce comité, dont certaines ont été livrées il y a un peu moins d’un an dans un rapport intermédiaire remis à la ministre, et d’autres vont être diffusées en octobre-novembre dans le rapport final (le travail de terrain est en effet en cours d’actualisation, pour analyser notamment les effets de la pandémie sur les territoires).

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Le premier résultat important de l’évaluation est l’impact très positif sur les bénéficiaires, sur le plan professionnel comme sur le plan personnel. S’agissant des impacts hors travail, l’exploitation en cours de la deuxième vague d’enquête montre notamment que, par rapport à des personnes comparables des territoires témoins, les bénéficiaires ont, un an après leur entrée dans l’expérimentation, moins de problèmes pour financer leur logement ou leur transport, renoncent moins souvent à des dépenses de santé, et ont un sentiment de bien-être significativement supérieur.

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