Télétravail : la pause-café virtuelle laisse froid les employés

Télétravail : la pause-café virtuelle laisse froid les employés

Le « petit noir » en mode pixel, Cédric Watine l’a tenté. « Un café, c’est plus sympa de le boire en vrai avec quelqu’un », reconnaît le dirigeant de Fogepack, une entreprise d’une trentaine de salariés. Alors que la moitié de son équipe se retrouve en télétravail lors du premier confinement, au printemps 2020, Cédric Watine tente une idée calquée sur les Web-apéros : mettre en place un rendez-vous informel en visio tous les jours vers 9 h 30 pour parler de tout et de rien. « Au début, il y avait un vrai engouement, raconte Cédric Watine. Mais avec le temps, ça s’est un peu étiolé. » Des membres de son équipe déclinent son invitation, faisant valoir un manque de temps ou la nécessité de s’occuper de leurs enfants.

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A l’instar de Cédric Watine, nombreux sont les employeurs qui ont mis en place des espaces de réunion, ouverts toute la journée, ou des groupes de bavardage sur les messageries en ligne, avec des succès divers. Afin de lutter contre l’isolement et maintenir le collectif en travail à distance, des prestataires, comme Powell Software ou Wazo, ont mis au point des « machines à café virtuelles ». Dans une de ces versions, des personnes sont tirées au sort par le logiciel pour discuter via écrans interposés. Une tentative de recréer en ligne les rencontres fortuites qui ont lieu devant la machine à café de l’entreprise.

Manque de spontanéité

Mais les moments de convivialité instaurés par l’employeur ne sont pas toujours bien perçus par les salariés. Cédric Watine, qui est aussi l’auteur du podcast « Les Outils du manager », a ouvert un sujet sur son site pour parler de sa tentative. De nombreux internautes ont réagi, faisant des retours contrastés sur leur propre expérience. « Après quelques semaines consécutives de télétravail et de café virtuel qui marche bien, je me suis rendu compte qu’on voyait toujours les mêmes membres de l’équipe », réagit cette internaute. « Au début, c’était très bien. Mais ça s’est transformé petit à petit, plus sérieux, plus cadré », raconte cet autre participant.

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« En soi, c’est une bonne chose, mais il n’y a pas la même qualité de confidentialité, la même spontanéité en digital que lors d’un échange physique », est d’avis Loïc Le Morlec. Du point de vue de cet ancien cadre supérieur de grands groupes, auteur de Fake Management (éd. Ems), à paraître en mai 2022, la machine à café du bureau ne sert pas seulement à créer du lien social : « C’est aussi le moment où l’on engrange des informations importantes sur l’entreprise : ses travers, ses failles… toutes ces choses qu’on ne dit pas en ligne. »

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