Télécoms : Scopelec, la plus grande coopérative française, passe entre les mains du groupe Circet

Télécoms : Scopelec, la plus grande coopérative française, passe entre les mains du groupe Circet

Le logo de la société Scopelec sur la façade de leurs bureaux à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), le 19 septembre 2022.

La fête n’aura pas lieu. Alors que Scopelec devait célébrer, en janvier 2023, son cinquantième anniversaire, la plus grande société coopérative et participative française (SCOP), spécialisée dans le déploiement de réseaux télécoms, tombe entre les mains de Circet, numéro européen du secteur. La décision a été annoncée, mercredi 28 décembre, par le tribunal de commerce de Lyon, appelé à statuer sur l’avenir de l’entreprise placée en redressement judiciaire depuis le 26 septembre. Selon le jugement, Circet s’engage à reprendre 1 049 salariés sur les 2 212 que comptaient encore Scopelec et sa principale filiale Setelen, incluse dans l’offre.

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Les activités à la Réunion, à Mayotte et dans le sud-est de la métropole ne sont pas concernées par cette reprise. Leur sort n’est pas encore tranché. Mais la partie sud-est pourrait revenir ultérieurement au groupe Solutions 30, qui avait déposé une offre en ce sens auprès du tribunal de commerce de Lyon. En plus de Circet et de Solutions 30, trois autres sociétés s’étaient également portées candidates pour une partie des actifs de la coopérative originaire du Tarn. Un sixième repreneur potentiel s’était désisté au dernier moment.

Devant les juges, Circet s’est engagé « à faire ses meilleurs efforts, auprès de certaines régions concernées, pour une mise en place des mesures d’accompagnement pouvant être proposées aux salariés non repris afin de faciliter leur retour à l’emploi ». Il a aussi promis de « ne pas procéder à des licenciements pour motif économique de salariés repris pendant une période de douze mois, sauf autorisation spéciale du tribunal ». Sollicitée par Le Monde, la direction de Circet n’a pas souhaité commenter le jugement du tribunal de commerce de Lyon.

Chez Scopelec, on accueille cette décision avec dépit. « C’est une triste fin pour la première SCOP de France », réagit Carlos Verkaeren, nommé président du directoire de Scopelec le 1er septembre, avec pour mission de sauver le statut coopératif du groupe. Il avait monté en quelques semaines une offre de reprise portée par une nouvelle SCOP, baptisée Newscope. Elle promettait de reprendre 1 413 salariés, soit près de 400 de plus qu’avec le plan de Circet, ce qui lui avait permis d’obtenir les faveurs du comité social et économique de Scopelec.

« Solidité financière » de Circet

Mi-décembre, dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, les salariés de la SCOP, soutenus par plusieurs politiques, notamment la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS), et le député François Ruffin (Nupes), avaient exhorté le président de la République à se positionner en faveur d’un projet garantissant « que les fruits du travail des femmes et des hommes de Scopelec ne [soient] pas reversés à des actionnaires en France ou à l’étranger, mais à leurs salariés et à leurs sociétaires sur [le] territoire ». Créé en 1993, Circet a connu plusieurs changements d’actionnaires financiers ces dernières années. Il est détenu depuis octobre 2021 par le fonds d’investissement britannique Intermediate Capital Group (ICG).

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