Sur le marché du travail, la grande angoisse du chômage est de retour
Jordan, 27 ans, est ingénieur en automatismes, « un secteur qui ne connaît jamais la crise ». C’est du moins ce dont il était convaincu lorsqu’il a choisi cette voie. « Après le Covid, il y avait du travail à foison à Lyon. Sans trop exagérer, je pouvais quitter mon job et en retrouver un dans la semaine », raconte le jeune homme, qui, comme les autres demandeurs d’emploi interrogés pour cet article, préfère garder l’anonymat. Sûr de sa bonne étoile, il donne sa démission en décembre 2024. Mais il déchante vite. « Depuis, mes recherches ont fait chou blanc. Je propose aussi des missions de consultant dans ma spécialité, mais je ne trouve rien », déplore Jordan, inquiet pour l’avenir.
A Paris, Elisa est chargée de production dans le luxe, un secteur où, pensait-elle, la crise ne passerait pas. Et pourtant. Inscrite à France Travail depuis août 2023, la trentenaire enchaîne les missions ponctuelles. « J’attendais avec impatience la reprise de janvier, espérant qu’avec les nouveaux budgets, les offres d’emploi suivraient, confie-t-elle. Cela a été le cas sur une courte période, mais les annonces se font à nouveau plus rares. » Elle ne compte guère sur l’opérateur public pour trouver une planche de salut. « Je n’ai presque aucun contact avec mon conseiller France Travail, déplore-t-elle. On m’a dit “si vous acceptiez de travailler dans l’industrie agroalimentaire, ce serait plus facile”. Mais dois-je renoncer à mes dix ans d’expérience dans mon métier ? »
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