Suivons l’exemple danois « des fondations actionnaires »
Tribune. A l’occasion du voyage d’Etat du président de la République à Copenhague, mardi 28 et mercredi 29 août, mettons en lumière une spécificité méconnue du capitalisme danois : l’importance des fondations actionnaires.
Avec 1 360 fondations actionnaires, le Danemark est un modèle en Europe : les entreprises détenues par des fondations représentent 54 % de la capitalisation boursière, 10 % de la richesse nationale, 18 % de la création de valeur, 25 % des exportations et 60 % du budget de recherche et développement ! Des fleurons industriels (Carlsberg, Novo Nordisk, Velux, Maersk, Danfoss…), mais aussi de nombreuses PME, sont ainsi mieux protégés des effets du court-termisme grâce à un actionnariat stable, au cœur du système économique et redistributif danois. Les seuls dons des fondations actionnaires danoises dépassent le milliard d’euros par an.
Au-delà du Danemark, d’autres pays ont emboîté le pas. Elles sont près de 1 000 en Allemagne (Bosch, Bertelsmann, Playmobil), 1 000 en Suède (Electrolux, SEB…) et nombreuses aussi en Suisse (Rolex, Sandoz…), pour ne citer que ces exemples.
Les Laboratoires Pierre Fabre pionniers
Et en France ? Quelques pionniers font figure d’exception, en particulier les Laboratoires Pierre Fabre, qui appartiennent à 86 % à la fondation du même nom. Mais aucune fondation française ne peut avoir un rôle d’actionnaire aussi actif que dans les pays d’Europe du Nord ni concilier pleinement mission économique et mission d’intérêt général. Certains d’entre nous créent des fonds de dotation actionnaires, déjà plus agiles que les fondations d’utilité publique, mais ils restent dépourvus de toute mission économique explicite au-delà de l’action caritative.
Il est temps de dépasser le clivage entre économie et philanthropie pour inventer un capitalisme nouveau. Nous sommes donc nombreux à attendre la création par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises)…