Situation préoccupante pour l’usine LSI, ex-GM&S à La Souterraine

Situation préoccupante pour l’usine LSI, ex-GM&S à La Souterraine

C’était le premier dossier chaud que Bruno Le Maire avait trouvé sur son bureau en devenant ministre de l’économie et des finances, en 2017 : la fermeture annoncée de l’équipementier automobile GM&S de La Souterraine (Creuse) contre laquelle ses salariés se battaient avec acharnement depuis des mois. Une lutte très médiatisée, dans le contexte de la campagne présidentielle. Au terme de nombreux rebondissements, elle avait trouvé son épilogue dans une reprise par le leader français de l’emboutissage, le groupe GMD, avec des engagements de commandes des constructeurs Renault et PSA, le renfort d’aides publiques, et des promesses d’investissements. Mais la suppression de 157 des 277 emplois.

D’une campagne à l’autre, à quelques mois de la fin du quinquennat, voilà de nouveau le sous-traitant automobile, rebaptisé « LSI », dans une situation préoccupante. Ses salariés ont donné l’alerte à la suite d’une réunion avec Bercy, mercredi 8 décembre. « On va droit au dépôt de bilan, résume Patrick Brun délégué CGT. La raison, elle est simple : les promesses n’ont pas été tenues. Les constructeurs n’ont pas respecté les engagements signés devant Bruno Le Maire en juillet 2017 ! Et, depuis, la trésorerie fond à vue d’œil. »

« Les promesses n’ont pas été tenues. Les constructeurs n’ont pas respecté les engagements signés devant Bruno Le Maire en juillet 2017 ! Et, depuis, la trésorerie fond à vue d’œil », Patrick Brun délégué CGT

Une situation qui n’est pas soudaine et dont Bercy a connaissance. Des réunions de suivi ont lieu toutes les six semaines depuis le début de l’année, et se sont accélérées dernièrement, à toutes les trois semaines. Tempérant les déclarations des salariés, sur un dépôt de bilan rapide, le ministère confirme cependant leur analyse et estime leur inquiétude légitime.

D’abord parce qu’en effet, les engagements de commandes, obtenus sous la pression de Bercy en juillet 2017 – pour 12 millions d’euros par PSA, devenu Stellantis ; pour 10 millions par Renault – n’ont en effet été que partiellement tenus.

La situation n’a fait que se dégrader lentement

Et ce, dès la reprise : en janvier 2018, les salariés apprenaient lors d’une réunion du comité de suivi à Bercy, qu’ils n’auraient pas les 22 millions d’euros de commandes prévus pour l’année, mais seulement de 15 millions à 16 millions. Depuis, la situation n’a fait que se dégrader lentement, comme l’avaient craint les salariés. « Aujourd’hui, on est à moins de 2,7 millions d’euros pour Stellantis, et moins de 5 millions d’euros pour Renault », souligne M. Brun.

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LJD

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