Saturnisme sur le chantier de l’Opéra royal de Versailles : « Même au XXIᵉ siècle, on dénie toujours la dangerosité des produits toxiques qui nous entourent, en particulier au travail »

Saturnisme sur le chantier de l’Opéra royal de Versailles : « Même au XXIᵉ siècle, on dénie toujours la dangerosité des produits toxiques qui nous entourent, en particulier au travail »

Une « défaillance majeure », une « faillite collective qui n’exonère cependant aucun prévenu de ses responsabilités » : la procureure de la République avait demandé au tribunal judiciaire de Versailles de condamner tous les prévenus poursuivis pour blessures involontaires par violation délibérée d’obligations de sécurité, mise en danger d’autrui et, pour certains, subornation de témoins.

Le tribunal a rendu le 13 mai un jugement exemplaire, condamnant l’ensemble des prévenus à des peines de six mois à deux ans d’emprisonnement avec sursis, auxquelles s’ajoutent des amendes allant jusqu’à 150 000 euros.

Entrée du château de Versailles.

L’audience a eu lieu en février, à quelques pas seulement du lieu de l’infraction : le splendide Opéra royal, inauguré en 1770 sous Louis XV au sein du château de Versailles, l’un des monuments historiques les plus visités en France. Lors d’importants travaux de rénovation dont l’Opéra royal a fait l’objet en 2009, plusieurs ouvriers ont subi de sévères intoxications par le plomb contenu dans les anciennes peintures du prestigieux monument. Ce pourrait être une banale procédure liée au non-respect des conditions légales de travail sur un chantier. Ce fut au contraire un procès historique, et le jugement qui vient d’être rendu l’est tout autant.

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LJD

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