Sanofi conduit ses réorganisations en France
Le groupe pharmaceutique envisage de suspendre quelque 270 emploi net dans son organisation de recherche et développement. Il perçoit stopper la recherche interne en cardiologie.
La barre des mille postes retirés est actuellement franchie par Sanofi en France. Les aménagements syndicaux ne savent plus où céder de la tête, tant les réaménagements se succèdent sur le territoire dans les différentes abstractions du groupe. Mercredi 19 juin, dans l’après-midi, le laboratoire devait dévoiler un plan de réaménagement et de départs, dans son concept de recherche et développement (Sanofi-Aventis R&D). Il se découlera du troisième plan de suspension de postes dès le début de l’année.
Quelque 299 emplois vont décéder, 200 seront transportés du site francilien de Chilly-Mazarin (Essonne) vers Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ou Montpellier, et 30 conçus. Le tout, sans licenciement économique ni fermeture de sites. Et aucune externalisation n’est évoquée, contrairement à 2018, lorsque Sanofi avait cédé à l’allemand Evotec deux établissements à Toulouse et à Lyon. Pour les salariés, « il n’y aura pas de mobilité géographique contrainte hors du bassin d’emploi, assure une source. Sauf en région parisienne, où les transferts seront bien contraints ».
Pour 2019, environ 1 200 postes sont déjà annulés
Mardi 18 juin, la direction de Sanofi se limitait à certifier la tenue d’une réunion, le lendemain, avec le comité social et économique central de Sanofi-Aventis R&D, ayant pour ordre du jour « un projet d’organisation des activités de R&D en France ».
Pour 2019, quelques 1 200 postes sont déjà annulés. En mars, les services supports ont mettre au point une rupture conventionnelle collective soutenant sur le départ de 700 personnes. Une semaine plus tard, quelque 232 commerciaux ont été aussi remerciés lors d’un plan de sauvegarde de l’emploi.
« Sanofi, c’est une vraie essoreuse ! », se distille une élue syndicale. Et encore, mercredi, le groupe doit aussi lancer des réorganisations en Allemagne. « Aux Etats-Unis, ils le font aussi, mais pas besoin de mettre en place ce type de plan collectif et codifié. Ils paient et les gens partent », récapitule un élu de Sanofi, qui garantit que les investissements se portent dorénavant en Chine, où les effectifs de recherche progressent. Actuellement, quelque 15 000 travaillent pour la R&D dans le monde, dont 4 200 en France, avant le dernier plan de départs.
« Cela doit être le cinquième plan social en six ans »
« Pour la recherche, cela doit être le cinquième plan social en six ans », remarque Thierry Bodin, de la CGT. « On les voit défiler, sans pour autant apercevoir de projet de recherche très défini », déclare Chantal Drouet-Petre, de la CFDT. « C’est une vraie catastrophe de se priver de ces emplois stratégiques », ajoute M. Bodin, non sans rappeler que Sanofi « perçoit, chaque année, 150 millions d’euros de crédit d’impôt recherche ». « Depuis 2012, environ un tiers des postes ont été supprimés ou externalisés », témoigne Christophe Picot, de la CFE-CGC.