Retraites : le lien entre l’âge légal de départ et le chômage des seniors confirmé par une étude

Retraites : le lien entre l’âge légal de départ et le chômage des seniors confirmé par une étude

Manifestation, au cinquième jour des rassemblements nationaux organisés depuis le début de l’année, contre une refonte des retraites profondément impopulaire, à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 16 février 2023

L’âge légal de départ à la retraite et les règles de l’assurance-chômage ont-ils un impact sur la stratégie des entreprises – parfois partagées par les syndicats et les salariés concernés – pour se séparer des séniors ? Selon une étude de l’Unédic, publiée mecredi 1er mars, cette hypothèse tend à se confirmer.

L’âge légal de départ à la retraite entraîne en effet un pic de ruptures conventionnelles trois ans avant, ce qui correspond à la durée d’indemnisation chômage dont pouvaient bénéficier les plus de 55 ans, selon une étude de l’Unédic.

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Dans cette dernière, l’association observe en 2021 une nette hausse à 59 ans de ces ruptures « d’un commun accord », qui donnent droit au chômage, alors que l’âge légal de départ à la retraite est de 62 ans et que les plus de 55 ans pouvaient être indemnisés pendant trois ans.

Alors que 17 % des ouvertures de droit au chômage à 56 ans le sont à la suite d’une rupture, ce chiffre grimpe à 25 % à 59 ans, un taux « qui remonte au niveau de celui que l’on observe pour les trentenaires, catégorie d’âge la plus concernée par les ruptures conventionnelles », constate l’Unédic. En 2010, alors que l’âge légal de départ était encore de 60 ans, ce pic était atteint autour de 57-58 ans.

Ce pic devrait se décaler à l’avenir sous l’effet des nouvelles règles d’assurance chômage qui ont réduit depuis le 1er février la durée d’indemnisation maximale de 25 % pour les nouveaux entrants au chômage, soit 27 mois au lieu de 36 pour les plus de 55 ans.

Le gouvernement est aussi favorable, dans la réforme des retraites débattue au Parlement, à ce que les ruptures conventionnelles avant l’âge légal de départ soient soumises au même forfait social de 30 % que celles intervenant après alors qu’il n’est pour l’instant que de 20 %.

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Selon l’étude, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans a entraîné entre 2010 et 2022 une hausse de 100 000 du nombre d’allocataires de plus de 60 ans. Parmi ces indemnisés supplémentaires, 65 000 ont 60 ou 61 ans du fait du décalage de l’âge légal. Et 20 000 ont 65 ou 66 ans, du fait du décalage de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans) et de la hausse de la durée de cotisation.

Enfin l’étude s’intéresse à une disposition qui permet, sous conditions, de continuer à être indemnisé par l’assurance-chômage au-delà de trois ans, jusqu’à l’accès à une retraite à taux plein, au plus tard à 67 ans. Fin juin 2022, sur les 72 000 allocataires indemnisés de 62 ans ou plus, 21 000 sont bénéficiaires de ce dispositif.

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Le Monde avec AFP

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