Réindustrialisation : Macron veut célébrer « l’attractivité dans les territoires »

Réindustrialisation : Macron veut célébrer « l’attractivité dans les territoires »

Exit la galerie des Glaces et ses grands patrons en transit pour Davos. C’est à Chalampé, village du Haut-Rhin qui revendique « presque 1 000 habitants », qu’Emmanuel Macron devait annoncer, lundi 17 janvier, l’un des projets d’investissements étrangers attendus en 2022 dans l’Hexagone. Sans décliner, comme il y a cinq ans, une liste de grands noms de multinationales de la tech ou de la finance américaine, en parlant de « territoires » que « l’attractivité sert justement à réindustrialiser, et à revitaliser », selon l’Elysée. Comme ce projet du groupe de chimie allemand BASF à Chalampé, qui compte bâtir une usine de production d’hexaméthylènediamine (HMD), un composant utilisé dans la fabrication du Nylon. Un investissement de 300 millions d’euros qui créera une cinquantaine d’emplois.

De quoi faire une photo de famille sensiblement différente de celle des dernières éditions du sommet Choose France, célébration de l’attrait de la France, qui se tenait depuis quatre ans à Versailles, devant un parterre de chefs d’entreprise venus du monde entier. La crise des « gilets jaunes » et celle liée au Covid-19 sont passées par là : l’attractivité n’est plus seulement une déclinaison de la puissance économique sur la scène internationale, mais un « levier majeur pour [la] réindustrialisation », selon l’Elysée. Le sommet, reporté sine die pour des raisons sanitaires, a été ramené à une simple « séquence sur l’attractivité ». Et, pour le chef de l’Etat, à un exercice « d’équilibre pas totalement simple à trouver, entre le Macron qui vante la souveraineté industrielle et le patriotisme économique, et Macron l’Européen, le partisan d’une intégration de la France dans la mondialisation », résume Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).

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Etre loin de Versailles ne devrait néanmoins pas l’empêcher de vanter le bilan de son quinquennat en matière d’investissements étrangers. Les chiffres des quatre derniers sommets sont prêts : « Depuis 2018, 55 projets d’investissements étrangers se sont concrétisés en France pour 8 milliards d’euros et la création ou le maintien de 13 300 emplois », indique-t-on à l’Elysée. Auxquels s’ajoutent donc, en 2022, une vingtaine de projets pour un total de 4 milliards d’euros, et environ 10 000 emplois créés sur plusieurs années (dont la moitié par le groupe turc Getir, spécialisé dans la livraison d’épicerie ultrarapide). Parmi ceux-ci, un chèque de 850 millions d’euros signé par le groupe américain Eastman, dont le patron était reçu à l’Elysée lundi matin, pour un projet d’usine de recyclage moléculaire des plastiques, qui doit créer 350 emplois à l’horizon 2025. Ou 520 millions d’euros par Pfizer, sur cinq ans, notamment pour renforcer ses capacités de production, par le biais d’un accord avec Novasep, qui produira le principe actif du Paxlovid, son médicament anti-Covid sur son site de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques).

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LJD

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