Réformer le système de mutation des enseignants améliorerait l’école

Il y a celui qui a demandé sa mutation, celui qui l’a obtenue, celui qui attendra un an de plus. La « mut » des enseignants occupe, chaque printemps, les conversations dans les salles des professeurs. Dans le jargon de l’éducation nationale, le « mouvement » désigne le dispositif de répartition de ceux qui souhaitent changer de poste.
Dans le second degré (collège et lycée), il s’opère d’abord d’une académie à une autre, puis entre les établissements ; dans le premier degré (école maternelle et élémentaire), il a lieu entre départements. Les chances d’obtenir satisfaction dépendent du nombre de points de l’enseignant, qui, eux, relèvent de son ancienneté, de certains critères individuels et de la difficulté du poste qu’il veut quitter.
Ces chances dépendent aussi, et surtout, d’un cruel jeu d’offre et de demande, car les enseignants ont tendance à être affectés en début de carrière dans des académies peu demandées (Amiens, Versailles, Créteil), et à chercher ensuite à rejoindre les académies de l’Ouest ou du Sud. Le déficit de personnel dans les académies peu attractives génère chez ceux qui y sont affectés le sentiment d’être piégés indéfiniment. A l’inverse, ceux qui ont obtenu satisfaction ont tendance à rester là où ils se trouvent.
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