Réforme des retraites : vers un « conflit social majeur » en janvier, selon les syndicats

Réforme des retraites : vers un « conflit social majeur » en janvier, selon les syndicats

Lors de la manifestation contre la vie chère et l’inaction climatique, à Paris, le 16 octobre 2022.

Les syndicats sont « prêts » pour la bataille contre la réforme des retraites. Dans un communiqué commun diffusé au cours de la soirée, lundi 5 décembre, huit organisations de salariés et cinq mouvements de défense de la jeunesse réaffirment leur « volonté » de passer à l’action « ensemble » si le gouvernement maintient son projet de reporter à 64 ou à 65 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension. Aucune date précise n’est arrêtée pour l’instant, mais les protagonistes expliquent qu’il faut s’attendre à des « grèves et manifestations » en janvier 2023, dans l’hypothèse où les intentions de l’exécutif sont mises en œuvre. L’affrontement paraît inexorable, les deux camps ayant des positions inconciliables sur ce dossier ultrasensible.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Réforme des retraites : les syndicats préparent la riposte

Le texte unitaire a été diffusé quelques minutes après une réunion de l’intersyndicale, qui a eu lieu au siège de la Fédération syndicale unitaire (FSU), aux Lilas (Seine-Saint-Denis). Y ont participé les cinq confédérations représentatives à l’échelon interprofessionnel (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, Force ouvrière) ainsi que la FSU, Solidaires, l’UNSA et des organisations défendant les étudiants et les lycéens (FAGE, FIDL, MNL, UNEF, VL).

Contexte « particulièrement difficile »

Leur démarche survient alors que les grandes lignes de la réforme doivent être présentées avant le début des congés de Noël, aux alentours du 15 décembre. Les treize organisations expliquent d’ailleurs dans leur déclaration collective, qu’elles se rencontreront à nouveau le jour où les annonces gouvernementales seront faites, afin d’enclencher le mouvement de protestation. Si ce scénario se confirmait, c’est le pouvoir en place, qui, « en s’entêtant, porterait l’entière responsabilité d’un conflit social majeur », préviennent les signataires du communiqué, en rappelant le contexte « particulièrement difficile » dans lequel une part « croissante » de la population est plongée (envolée des prix de l’énergie et de nombreux autres produits et services, risques de coupures de courant…).

Au passage, les treize coalisés critiquent la communication gouvernementale, qu’ils jugent outrageusement alarmiste, dans le but de légitimer une mesure « paramétrique ». « Le gouvernement instrumentalise la situation financière du système de retraites », écrivent-ils, en ajoutant que celle-ci « n’est pas en danger ». Une appréciation qui vise clairement à répondre à Elisabeth Borne : dans l’entretien qu’elle a accordé au quotidien Le Parisien daté du 2 décembre, la première ministre avait dit que les régimes de pension seraient mis « en péril » si aucune disposition n’était prise pour combler les déficits.

Il vous reste 39.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.