Rapport Racine sur les auteurs : comment transformer l’essai ?

Rapport Racine sur les auteurs : comment transformer l’essai ?

Ils sont tous venus. De l’Union nationale des peintres illustrateurs à la Guilde française des scénaristes, du syndicat des éditeurs à celui des photographes. Le grand salon de la rue de Valois est comble pour entendre les propositions que Franck Riester, le ministre de la culture, doit annoncer à la suite du rapport Racine sur « L’auteur et l’acte de création ». Le ministre est en retard… « Y a un suspense de dingue. J’ai jamais vu un rapport qui fasse autant de boucan, s’amuse un briscard de ce genre d’exercice. Sauf peut-être le rapport Lescure… Et il n’en est presque rien resté. »

Le mois dernier, la publication du rapport Racine, du nom de l’ancien patron de la Bibliothèque nationale de France, a su, en effet, canaliser la colère qui grondait depuis quelques années – et notamment au dernier festival de la bande dessinée d’Angoulême – en épousant la cause des « artistes-auteurs ». En 140 pages et 23 propositions, le document, touffu, tentait de dresser une ligne directrice entre des métiers souvent éloignés les uns des autres (plasticiens, écrivains, musiciens…) mais réunis par deux mots (la création et les difficultés économiques), et avait au passage suscité l’ire des éditeurs qui se sentaient stigmatisés.

Autant dire que c’est à un travail d’équilibriste que s’attend, ce mardi 18 février, le ministre – jusqu’ici plus salué pour son travail sur l’audiovisuel que par le monde de la culture – et, derrière lui, tout son cabinet mobilisé sur le sujet, devant une audience aux aguets. Franck Riester va ainsi dérouler un long plan d’action en quatre axes : garantir les droits sociaux, faire évoluer les modèles économiques, donner aux artistes-auteurs les moyens d’être mieux représentés, et enfin, au niveau du ministère, se doter d’outils d’analyse et de suivi.

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Une nouvelle mobilisation possible

Sur le premier point, alors que le gouvernement est en pleine redéfinition des régimes spéciaux de retraite, le ministre fait justement valoir qu’il a gagné des arbitrages et a su manœuvrer pour défendre ses ouailles. Mais entamer sa démonstration par sa volonté d’élargir le statut d’auteur aux directeurs de collection, qui est une demande de longue date des éditeurs, suscite déjà des agacements du côté des auteurs. L’ensemble du discours va être à cette aune. Acquiescements lorsqu’il annonce une aide financière accordée aux festivals pour payer les séances de dédicaces et les intervenants, mines épanouies quand il promet la mise en place d’outils de suivi que tout le monde appelle de ses vœux, ou la nomination au sein de son cabinet d’un conseiller en charge de ces questions (dont le nom n’est pas encore connu), sourires lorsqu’il annonce des assises nationales d’artistes-auteurs : « Je serai attentif à la question du financement des organisations représentatives. Défendre les intérêts des artistes-auteurs, cela demande du temps et des moyens. »

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LJD

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