Pour 2023, Emmanuel Macron mise tout sur la carte « travail »

Pour 2023, Emmanuel Macron mise tout sur la carte « travail »

Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français, adressés depuis l’Elysée, le 31 décembre 2022.

Derrière l’appel à l’unité de la nation, antidote supposé face aux soubresauts de l’époque, un mot a rythmé les vœux d’Emmanuel Macron, samedi 31 décembre 2022. Dix-sept fois, le président de la République a utilisé le terme « travail » ou sa déclinaison « travailler ». « Il nous faut travailler davantage », a ainsi insisté le chef de l’Etat au moment de se féliciter de la réforme de l’assurance-chômage ou de rappeler l’absolue nécessité, selon lui, de la réforme des retraites. Un champ lexical décliné de multiples façons, avec un leitmotiv : la France sera transformée « par notre travail et notre engagement ». A huit reprises, M. Macron a utilisé cette expression pour lister ses ambitions : « refonder une France plus forte », « refonder les services publics », « bâtir une société plus juste », réindustrialiser le pays, « augmenter les moyens des forces de sécurité intérieures »… Selon l’Elysée, la réussite de ce second quinquennat sera déterminée par la question du travail.

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Cette rhétorique n’a pas été choisie au hasard. Omniprésente lors de la campagne présidentielle, elle a fait son retour dans l’expression macroniste depuis l’automne 2022, après un été consacré au pouvoir d’achat. « Je crois dans une France du travail et du mérite », avait ainsi affirmé M. Macron, le 26 octobre, lors d’une émission diffusée sur France 2. Alors que beaucoup de parlementaires de la majorité s’interrogeaient en septembre sur le sens à donner à son second mandat et s’inquiétaient du flou présidentiel, la valeur travail est apparue comme un axe possible.

Lors de plusieurs réunions de la majorité à l’Assemblée nationale, mais aussi autour du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, les responsables macronistes ont convenu d’en faire l’arc d’un second quinquennat qui cherche toujours son rythme et son récit. L’objectif est d’essayer de créer un lien entre les différentes réformes en cours ou à venir (assurance-chômage, retraites, réforme du lycée professionnel, etc.). Avec une ambition : le plein-emploi, c’est-à-dire moins de 5 % de chômage.

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« Pour que la France puisse redevenir ou rester une puissance industrielle, c’est par le travail que l’on va s’en sortir collectivement, traduit Charles Rodwell, député (Renaissance) des Yvelines. Cela crée un arc entre les réformes, mais aussi avec le premier quinquennat, où l’on a créé 1,3 million d’emplois, où on a baissé les charges salariales et patronales, où on a réformé l’apprentissage. Il y a une cohérence et c’est vraiment l’identité d’Emmanuel Macron depuis le début. Sans oublier qu’il y a une vraie divergence idéologique entre la Nupes [Nouvelle Union populaire écologique et sociale] et nous sur ce sujet. »

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