Politique industrielle : la Cour des comptes critique l’empilement des dispositifs

Politique industrielle : la Cour des comptes critique l’empilement des dispositifs

Emmanuel Macron ne résistera sans doute pas à la tentation de le rappeler lors de son intervention télévisée, mercredi soir : depuis 2017, la France recrée des emplois industriels alors qu’elle en détruisait depuis au moins dix ans. Le chef de l’Etat le répète dès qu’il en a l’occasion, comme à l’été, devant les salariés de l’usine CAF, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). « On est en train de conjurer ce qui apparaissait comme une fatalité dans notre pays, s’est-il enthousiasmé, évoquant le déclin de l’industrie textile et les délocalisations ayant frappé la région. Nous pouvons redevenir une grande nation industrielle. » Il n’est pas le seul, ni le premier, à le promettre. Presque tous les candidats défendent, ces jours-ci, les vertus d’une politique industrielle offensive, pourvoyeuse d’emplois bien rémunérés et gardienne d’une souveraineté. Les vingt mois de pandémie ont, en tout cas, replacé cette thématique au cœur de la campagne.

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Le sujet, lui non plus, ne date pas d’hier. Les tentatives successives des pouvoirs publics pour freiner le phénomène de désindustrialisation, qui a frappé plus durement la France que d’autres pays similaires depuis les années 1970, ont conduit à un empilement de plans et de dispositifs pas toujours bien articulés, pointe la Cour des comptes dans une note parue mardi 14 décembre. Au risque de nuire à leur efficacité et à leur diffusion dans le tissu productif. « Au cours de la dernière décennie, tous les deux à trois ans, les pouvoirs publics ont annoncé des plans et des stratégies industrielles, en se référant, selon les cas, à des objectifs de souveraineté ou d’indépendance nationale, d’autonomie stratégique, de remédiation des failles de marché, d’accompagnement des restructurations industrielles et de leur impact territorial », écrit la Cour.

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A l’arrivée, les moyens publics engagés sont colossaux : chiffrés entre 17 et 20 milliards d’euros par an en 2019 par France Stratégie, ils sont encore supérieurs aujourd’hui avec les mesures adoptées depuis deux ans (baisse des impôts de production, plan de relance, France 2030). Sans qu’il soit pour autant possible d’en évaluer finement l’efficacité, ces objectifs étant « associés à des indicateurs de moyens », mais « rarement à des indicateurs de résultats », juge la Cour. Ainsi, malgré les sommes mobilisées, il n’existe pas de document budgétaire recensant l’effort financier au titre de la politique industrielle de façon exhaustive, l’information étant dispersée dans une dizaine de programmes différents.

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LJD

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