Plusieurs centaines de salariés d’Aéroports de Paris manifestent contre un projet impliquant des baisses de salaire

Plusieurs centaines de salariés d’Aéroports de Paris manifestent contre un projet impliquant des baisses de salaire

Le siège de Groupe ADP à l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, à Tremblay-en-France, le 11 avril 2019.

« ADP = rentabilité faire + avec  », « Non aux suppressions des primes » : près de 700 manifestants ont défilé sur les routes de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) à Roissy, vendredi 18 juin, pour demander le retrait d’un plan impliquant des baisses de salaire pour faire face à la crise sanitaire. Les manifestants ont défilé dans le calme jusque devant le siège d’ADP, perturbant momentanément l’accès à des terminaux. Une centaine de personnes étaient également rassemblées à l’aéroport d’Orly.

Les manifestants répondaient au préavis de grève déposé par deux syndicats de Groupe ADP, la Confédération générale du travail (CGT) et la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), pour le week-end du 18 au 20 juin, avant une nouvelle mobilisation prévue du 1er au 5 juillet, premier grand week-end de départs de l’été.

Les salariés mobilisés sont essentiellement des opérationnels, mais d’autres appartiennent aux services administratifs ou d’ingénierie. « La direction nous fatigue psychologiquement et financièrement », déplore Ramesh Monsard, 44 ans, qui a géré pendant vingt ans les parkings de la plate-forme sur des horaires décalés. « Ils se servent du Covid pour essorer la masse salariale. Ils veulent nous dégoûter : si on ne signe pas [l’avenant au contrat de travail], on est dehors », abonde sa collègue, Eva Leroi, 46 ans.

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Baisses de revenus et mobilités contraintes

Le « plan d’adaptation des contrats de travail » de la direction prévoit de supprimer certaines primes, comme l’indemnité kilométrique, ce qui aboutirait à des baisses de salaire allant de 4 à 8 %, selon la direction. En cas de refus, le salarié s’expose à un licenciement par le biais d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

Les organisations syndicales évoquent, elles, des baisses de revenus pouvant aller jusqu’à « un mois de salaire » et des mobilités géographiques contraintes. Le 21 mai, le comité social et économique d’ADP s’est prononcé contre le projet. De son côté, la direction justifie ces mesures par la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de pandémie qui a considérablement affecté l’activité du groupe, dont l’Etat est actionnaire majoritaire.

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« Ce n’est pas justifié. L’entreprise se porte bien, le trafic aérien va reprendre… On sait que ce qu’ils préparent derrière, c’est la privatisation », lâche Pascal Durieux, responsable proximité CGT chez les pompiers d’ADP, veste jaune « fire rescue » sur le dos.

La direction a déjà signé en décembre avec tous les syndicats représentatifs – CGT, CFE-CGC et Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) – un accord pour une rupture conventionnelle collective qui prévoit 1 150 départs en 2021, dont 700 non remplacés.

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Le Monde avec AFP

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