Paris 2024 : une niche pour l’emploi cadre, très parisienne et pas vraiment pour les jeunes
Près de 1 500 offres d’emploi associées aux Jeux olympiques et paralympiques ont été publiées par le secteur privé sur le site de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) de 2019 à 2023. C’est une niche sur le marché cadre – 2,5 millions d’annonces ont été diffusées sur apec.fr en 2023 – avec des caractéristiques bien à elle. L’« offre JO 2024 » compte en effet essentiellement des contrats courts, révèle l’étude APEC « L’impact des JOP 2024 sur l’emploi cadre » parue le 4 juillet.
56 % des emplois cadres proposés en 2023 pour l’événement sont en CDD. Ce qui paraît logique pour un événement est très atypique pour la population cadre : c’est dix fois plus que pour l’ensemble des offres habituellement proposées. La part des emplois temporaires est toutefois très variable selon les secteurs : elle varie de 22 % pour la fonction commerciale, commerce et ventes, à 80 % voire plus pour les fonctions communication, création et culture, et logistique et transports.
La brièveté des contrats n’est pas pour autant compensée par une hausse du niveau de rémunération. Le salaire brut annuel médian proposé dans les offres d’emploi « JO » est de 42 000 euros brut, contre 43 000 pour l’ensemble des annonces adressées aux cadres. Avec des premiers niveaux de rémunération inférieurs à la norme, à 22 500 euros au lieu de 28 000 dans la communication, et 28 000 au lieu de 30 500 pour les fonctions commerciales. Les premiers niveaux de salaires sont en revanche mieux-disants en ingénierie, informatique et dans la logistique, où ils marquent le plus grand écart : 37 500 euros annuels contre 32 000.
Les embauches de cadres pour préparer et organiser les Jeux se concentrent en 2023 sur quelques fonctions : 23 % des offres concernent les commerciaux, 14 % l’informatique et les systèmes d’information et 11 % les études, la recherche et développement. « Les profils techniques ont davantage été sollicités en amont de l’événement », précise l’APEC. Et dans la dernière ligne droite ce sont les offres dans la communication, la création et la culture qui ont augmenté, pour représenter 11 % du total, contre 5 % l’année précédente.
La priorité est donnée aux plus expérimentés. En effet, cette niche d’opportunités, concentrées à 80 % en Île-de-France, n’accueille pas tout le monde. Les jeunes diplômés n’étaient pas vraiment attendus pour encadrer l’événement : seules 22 % des offres publiées sur la période 2019-2022 ont été ouvertes à ces profils, contre 31 % pour l’ensemble des offres. Un choix de candidats expérimentés que l’APEC explique par « la complexité des opérations à coordonner » pour un événement à si « grande échelle » que les Jeux olympiques. Pour les employeurs, c’est avant tout une bonne carte de visite pour « attirer et recruter des cadres afin de les garder pour d’autres missions », estime l’APEC.