Paris 2024 : cherche agent de sécurité privée désespérément pour les Jeux olympiques

Paris 2024 : cherche agent de sécurité privée désespérément pour les Jeux olympiques

A quelques encablures de l’autoroute A4, dans l’une des zones d’activités de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), se nichent les bureaux de Nouvel R, une PME du secteur de la sécurité privée créée en 2004 et disposant depuis près de dix ans d’un centre de formation. L’ensemble a des airs de ruche dont on découvre les recoins en suivant Loïc Duval, qui en est le responsable développement et insertion depuis 2020. Il passe la majeure partie de son temps à recruter et à accueillir des apprentis agents : jeunes en quête d’insertion, chômeurs poussés par Pôle emploi à rejoindre ce secteur « en tension », vigiles souhaitant monter en grade en obtenant de nouveaux certificats…

« Je ne leur vends pas du rêve, je parle des avantages et inconvénients, des horaires à rallonge, du salaire bas. Mais ça reste un secteur où l’on peut entrer et évoluer quel que soit son âge, son diplôme, sa nationalité, son genre », raconte celui qui a commencé comme vigile dans un supermarché Lidl, il y a quinze ans. Ici, des hommes, en majorité, sont encadrés par un aréopage de formateurs venus du secteur privé, mais aussi des retraités de la police et de la gendarmerie qui dispensent leur savoir théorique et pratique en classe ou dans la concession automobile désaffectée dont dispose l’entreprise.

En cinq semaines minimum, les apprentis obtiennent – sous condition de validation après enquête administrative par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) – le titre professionnel d’agent de prévention et de sécurité (cent soixante-quinze heures de formation), les différents échelons du service de sécurité incendie et d’assistance à personnes ou la certification permettant d’encadrer une équipe.

A la mi-décembre, Nouvel R proposera en sus la formation express de cent six heures imaginée par le CNAPS en 2022 pour disposer d’agents dits « grands événements », dotés d’une carte professionnelle temporaire. Autrement dit, du renfort, en urgence, pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Mikaël, agent de sécurité à l’hôpital Georges-Pompidou, enseigne des notions liées au SSIAP (Service de sécurité incendie et d’assistance à personnes), à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le 26 octobre 2023.

Ces derniers mettent le secteur de la sécurité privée en ébullition. Depuis deux ans, l’Etat déploie des efforts importants pour que la filière ne souffre plus d’un déficit de main-d’œuvre chronique (quelque 20 000 agents manquent au quotidien, selon les représentants du secteur). Ce sont 46 millions d’euros qui ont ainsi été débloqués par l’Etat depuis 2022 dont 31 millions pour l’année 2021, notamment pour investir dans les formations, comme l’a rappelé le préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume, fin septembre. L’objectif étant que la sécurité privée puisse être au rendez-vous de Paris 2024. Celle-ci doit fournir la moitié des 17 000 agents qui devront être disponibles chaque jour en moyenne. L’autre moitié étant gérée en direct par les gestionnaires de site partenaires du comité (tel que le stade Roland-Garros, par exemple).

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LJD

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