« Par le biais d’un dialogue social et technologique, il est possible de définir une éthique collective de l’utilisation de l’IA »

« Par le biais d’un dialogue social et technologique, il est possible de définir une éthique collective de l’utilisation de l’IA »

Imaginez un monde du travail où le salarié apporterait lui-même son outil de travail : l’ouvrier installerait sa propre machine dans l’atelier, l’employé brancherait son propre PC et fournirait son papier et ses stylos. Mieux encore, imaginez maintenant que ces mêmes salariés fassent venir sur leur lieu de travail de nouveaux collègues, travaillant pour eux ou avec eux sans même que ceux-ci aient signé un contrat de travail et que l’employeur soit vraiment au courant.

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Dystopie ? C’est pourtant ce qui se passe aujourd’hui avec l’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans nos vies professionnelles. Loin des fantasmes ou du vertige que provoquent les débats sur les perspectives d’utilisation massive des IA, de plus en plus de salariés utilisent chaque jour, concrètement, une IA générative pour les assister dans leur travail. Ici pour peaufiner une présentation, là pour créer une tâche à accomplir dans un tableur Excel, là encore pour rédiger une réponse à un client mécontent, ou trouver des informations sur un thème encore mal maîtrisé.

Nous imaginions jusque-là souvent nous faire imposer les IA, tel Elon Musk prenant le contrôle de nos vies ; la réalité est différente : les salariés maîtrisent bien plus la machine que nous le pensions. Certains y verront les travailleurs façonner eux-mêmes les chaînes qui les asserviront à la machine, j’y vois plutôt l’occasion pour eux d’améliorer leur environnement de travail. Les directions ont souvent – et pour une fois – un train de retard sur l’IA : beaucoup d’entreprises l’ont placée au cœur de leurs priorités pour 2025, sans savoir encore précisément quels sont les besoins et les cas d’usage. Elles misent sur « l’innovation spontanée », et attendent que leurs salariés remontent leurs besoins et les applications possibles de l’IA.

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Au-delà des premiers usages basiques décrits plus haut, la tendance aujourd’hui est de permettre aux IA d’exercer davantage de tâches expertes en exploitant les données des entreprises et sans les faire fuiter. En somme, que le collègue utile mais un peu trop généraliste qu’est l’IA générative aujourd’hui devienne un assistant expert de l’activité d’une entreprise ou d’un métier. En ce sens, l’IA n’est donc pas juste un sujet technique, mais bien davantage une problématique du travail.

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LJD

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