Archive dans mai 2025

Immigration : comment Bruno Retailleau a retardé la publication de la liste des métiers en tension

Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, à l’Elysée, le 7 mai 2025.

Il aura fallu attendre plus d’un an pour connaître la nouvelle liste des métiers en tension. L’arrêté qui l’actualise a été publié, jeudi 22 mai, au Journal officiel. Cette liste, qui répertorie les professions en manque de main-d’œuvre par régions, servira désormais de base aux préfets pour examiner les demandes de régularisations des travailleurs sans papiers.

Fruit d’une concertation entre les partenaires sociaux en début d’année, elle avait été présentée fin février et sa publication devait initialement avoir lieu début mars, comme l’avait annoncé la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Mais elle a été retardée pour des raisons politiques.

L’actualisation des métiers en tension était prévue par la loi « immigration », promulguée en janvier 2024. L’objectif du ministre de l’intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, était de favoriser la régularisation des travailleurs sans papiers face aux pénuries de main-d’œuvre que connaissent certains secteurs de l’économie.

Mais la dissolution a totalement ralenti le processus. Notamment parce que le successeur de Gérald Darmanin place Beauveau, Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure, a fait de la baisse de l’immigration un de ses premiers objectifs. Le ministre ne voulait ainsi pas que le sujet parasite la campagne dans laquelle il était lancé pour prendre la présidence du parti Les Républicains (LR). D’autant plus que c’est lui, lorsqu’il était à la tête de groupe LR au Sénat, qui a mené la bataille contre le titre de séjour pour les métiers en tension lors de l’examen de loi.

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Julien Leclercq, entrepreneur : « Dans la restauration, il faut innover pour recruter et fidéliser les salariés »

Entrepreneur depuis quinze ans et auteur de Recherche (désespérément) salariés (Fayard, 240 pages, 20 euros), Julien Leclercq estime que le rapport des salariés au travail a évolué, avec une aspiration à une plus grande liberté qui s’incarne notamment, à ses yeux, dans « le refus de certains actifs à s’engager dans un CDI ».

Journaliste à la tête d’une agence de presse, vous avez décidé de reprendre en 2020 un café-restaurant à Lectoure, dans le Gers. Comment s’est déroulée cette expérience entrepreneuriale sur le plan de la gestion des ressources humaines ?

La question du recrutement des salariés a été centrale. J’ai découvert des problématiques que l’on rencontre dans des métiers en tension, mais que je ne connaissais pas jusqu’alors dans la presse. Une annonce pour recruter un journaliste peut entraîner en retour 200 candidatures en une semaine, quand bien même le poste se situe à Astaffort [Lot-et-Garonne].

Rien de tel dans la restauration : juste avant la réouverture après le Covid-19, je me suis retrouvé face à un mur. Je n’avais que quelques candidatures, et des profils qui ne correspondaient pas forcément à nos attentes. En pareilles circonstances, le rapport s’inverse : l’entrepreneur n’est plus en position de force pour choisir son équipe. De tels recrutements ne peuvent avoir qu’un impact négatif sur la qualité du travail réalisé, la motivation des équipes (avec notamment des arrêts en cours de saison), et l’expérience client s’en ressent.

Quels moyens avez-vous utilisés pour renforcer votre attractivité et fidéliser vos salariés ?

Nous avons essayé de lever des freins à la venue de nouveaux collaborateurs, à commencer par la difficulté à se loger. Nous avons ainsi loué plusieurs appartements à proximité immédiate de notre établissement – la difficulté à se déplacer étant un autre frein pour les salariés – et avons précisé, dans nos offres, que l’hébergement était fourni.

Nous avons également cherché à agir sur les rémunérations : nous avons proposé des « compléments » avec, en particulier, un dispositif d’intéressement indexé sur la progression du chiffre d’affaires et une prime de fidélité pour les employés restant jusqu’à la fin de la saison.

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De Trump à votre collègue de bureau, les ravages de la réalité professionnelle alternative

Depuis sa prise de fonctions, en janvier, Donald Trump a bien du mal à se hisser à hauteur de ses promesses de campagne, un peu comme un vendeur de voitures qui vous aurait fait miroiter une énorme ristourne qu’il ne pourra pas finalement vous obtenir. La paix en un jour entre la Russie et l’Ukraine ? On en est loin. La grandeur retrouvée de l’Amérique ? « Les signaux envoyés par les indicateurs économiques sont globalement mal orientés en début d’année aux Etats-Unis », soulignait une note de la direction générale du Trésor français, publiée le 11 mars. Le produit intérieur brut américain a ainsi baissé de 0,3 % au premier trimestre. Et l’on ne parle pas des ravages en matière de soft power induits par une politique étrangère aussi illisible que brutale.

Si l’on considère qu’être président des Etats-Unis est un job comme un autre, ou tout au moins un job soumis aux mêmes exigences d’efficacité qu’un autre, on peut en conclure que Trump est loin d’être le grand professionnel annoncé, l’incommensurable « roi du deal ». Signe d’une défiance croissante de l’opinion publique, les sondages en berne sont venus sanctionner ses piètres performances. D’après une étude IFOP pour le site d’informations touristiques NYC.eu publiée fin avril, 56 % des Américains ont honte du locataire de la Maison Blanche et 24 % regrettent d’avoir voté pour lui.

Que fit Trump face à ces données urticantes ? Il s’en est pris aux médias, « ennemis du peuple », insupportables thermomètres lui collant sous le nez ce bilan morose : « Ils sont malades, n’écrivent presque que des articles négatifs à mon sujet, peu importe à quel point je me débrouille bien », s’est-il emporté sur son réseau Truth Social, en avril.

Perception ultrasubjective

S’il ne l’a pas inventée, Trump a pour l’occasion mis en lumière une dynamique plus qu’émergente, à la Maison Blanche comme dans l’open space : la réalité professionnelle alternative. Au diable les faits, ce qui compte, c’est l’omnipotence de votre point de vue sur vous-même et vos capacités laborales. Lors du meeting, dans le Michigan, pour fêter les débuts de sa présidence pyrotechnique, le magnat de l’immobilier déclarait, le 29 avril : « Nous sommes ici ce soir au cœur de notre nation pour célébrer les 100 premiers jours les plus réussis de toute l’histoire de notre pays selon beaucoup, beaucoup de gens. »

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Le silence de la famille d’Hubert Chazarenc contre un chèque : la transaction que voulait conclure le groupe pétrolier Perenco

Photo de profil non datée d'Hubert Chazarenc sur Linkedin.

Hubert Chazarenc avait 34 ans. C’était un gaillard de 1,90 mètre, musclé, sportif, travailleur, passionné par le forage pétrolier, son métier depuis huit ans. Il habitait à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) avec sa compagne, Lola Guignabert, avec qui il venait de se pacser après quatre ans de vie commune. Le couple avait de nombreux projets. Même s’il aimait le forage, le jeune homme économisait pour s’installer à son compte comme charpentier zingueur au Pays basque.

Début novembre 2020, lorsqu’il rejoint sa plateforme au large du Cameroun, il promet à sa compagne que ce sera sa dernière mission. Cela fait un an qu’il travaille régulièrement sur ce site, embauché par un sous-traitant pour le compte de la société Petrofor (créée à Nassau, aux Bahamas) sur la plate-forme off-shore du groupe franco-britannique Perenco.

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Appel à témoignages : vous avez plus de 45 ans et tentez de retrouver un emploi salarié, racontez-nous

La Société éditrice du Monde souhaite présenter dans ses publications une sélection de témoignages, sous forme d’écrits, de photographies et de vidéos (ci-après désignés ensemble ou séparément « Contribution(s) ») qui lui sont soumis librement par les internautes.

Contenu de la Contribution

Votre Contribution doit respecter la législation en vigueur, notamment la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, les articles 9 et 9-1 du code civil sur le droit à la vie privée et au respect de la présomption d’innocence et les dispositions du code de la propriété intellectuelle. Aucune Contribution contraire à la loi ne pourra être publiée.

Une orthographe et une mise en forme soignées sont exigées (pas de textes en lettres capitales, pas d’abréviations ou d’écrits de type « SMS »).

Vous devez être l’auteur des textes, photographies et vidéos que vous proposez dans le cadre de votre Contribution, ou avoir l’autorisation de leur auteur pour leur publication dans les conditions ici définies. Le nom de l’auteur doit toujours être mentionné, de même que la date et le lieu où ont été pris vos documents photographiques ou vidéo et rédiger une légende descriptive.

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Règles applicables à la Contribution

En participant à cet appel à témoignages, vous autorisez la publication totale ou partielle de votre Contribution sur le site Le Monde.fr, dans le quotidien Le Monde, dans M le Magazine du Monde et/ou sur toute autre publication ou site où la Société éditrice du Monde publie du contenu éditorial (Facebook, Twitter, Digiteka, Instagram, etc., dans le monde entier, pour la durée d’exploitation de la publication concernée.

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Votre réponse à l’appel à témoignages, ainsi que votre autorisation pour l’exploitation éventuelle de votre Contribution, sont accordées à titre gracieux et ne peuvent donner lieu à une quelconque rétribution ou gratification ou versement de quelque nature que ce soit, à quelque titre que ce soit.

Les informations recueillies dans le questionnaire sont enregistrées dans un fichier informatisé par la Société éditrice du Monde, et communiquées aux seuls journalistes à l’origine de l’appel à témoignage et aux équipes techniques en charge de la gestion du traitement.

Elles ne seront utilisées que dans le cadre de cet appel à témoignages. Les données associées à une Contribution sont conservées pour une durée maximale de deux ans. Vous pouvez accéder aux données vous concernant, les rectifier, demander leur effacement ou exercer votre droit à la limitation du traitement de vos données, retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données.

Pour exercer ces droits ou pour toute question sur le traitement de vos données dans ce dispositif, vous pouvez contacter dpo@groupelemonde.fr

Consultez le site cnil.fr pour plus d’informations sur vos droits.

Au Medef, lancement des négociations sur un dispositif de reconversion professionnelle

Le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, et le président du Mede, Patrick Martin, au ministère du travail, à Paris, le 17 janvier 2025.

La négociation a été longue à se lancer, mais elle est enfin sur les rails. Mardi 20 mai, les partenaires sociaux ont débuté un cycle de discussions sur les transitions et reconversions professionnelles. Le patronat et les syndicats ont ainsi mis un mois et demi à répondre à la demande du gouvernement formulée dans un document de cadrage – qui fixe le périmètre des pourparlers – qui leur avait été envoyé le 10 avril.

Les organisations d’employeurs et de salariés se donnent jusqu’au 16 juin pour parvenir à un accord, la réunion de mardi ayant servi à fixer le calendrier des échanges. Un peu moins d’un mois seulement, c’est-à-dire un calendrier très contraint qui se justifie afin qu’un éventuel compromis soit repris dans le projet de loi transposant trois accords nationaux interprofessionnels conclus en novembre 2024 – emploi des seniors, dialogue social et assurance-chômage – dont l’examen doit commencer le 28 mai en commission au Sénat. Un article du texte habilite le gouvernement « à prendre par ordonnance » des mesures sur les transitions professionnelles. Mais le gouvernement pourrait revenir sur celui-ci pour y substituer, par amendements, les dispositions qui seraient issues de la négociation qui vient de démarrer.

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Emploi des seniors : la priorité des DRH reste le départ progressif

Selon l’Insee, 45 % des actifs ni en emploi ni en retraite âgés de 55 à 61 ans l’étaient pour raison de santé ou de handicap en 2021. Quelles politiques d’accompagnement les entreprises mettent-elles en place pour maintenir les seniors dans l’emploi ? C’était le sujet des rencontres RH, le rendez-vous mensuel de l’actualité du management, organisé par Le Monde en partenariat avec l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), qui a réuni des professionnels des ressources humaines mardi 13 mai à Paris.

Selon Catherine Delgoulet, titulaire de la chaire Ergonomie au Conservatoire national des arts et métiers, « il y a un effet de bascule à 59-60 ans, où on a une chute brutale de l’activité des seniors, et le taux de personnes entre 62 et 64 ans qui ne sont ni en emploi ni en retraite ne cesse d’augmenter ».

En introduction des échanges, Catherine Delgoulet, titulaire de la chaire Ergonomie au Conservatoire national des arts et métiers, a rappelé le retard de la France sur le taux d’emploi des seniors, par rapport à ses voisins européens : « Il y a un effet de bascule à 59-60 ans, où on a une chute brutale de l’activité des seniors, et le taux de personnes entre 62 et 64 ans qui ne sont ni en emploi ni en retraite ne cesse d’augmenter. »

« Ce ne sont absolument pas des questions nouvelles, et elles perdurent car on n’a pas trouvé comment les résoudre. Elles sont marquées par quatre grandes influences, constate la chercheuse : les tendances de fond démographiques (un tiers de la population active a plus de 50 ans en 2023), les dispositifs institutionnels qui vont permettre des départs précoces ou inciter au maintien en emploi, les actions des employeurs – accès à la formation tout au long de la vie, amélioration des conditions de travail, aménagement des fins de carrière –, et enfin les aspirations des salariés eux-mêmes. »

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Les salariés ne veulent plus devenir manageurs à n’importe quel prix

Illustration. A Nantes, en mars 2015.

Lorsqu’il a accepté une promotion au poste de manageur, Mickael (il a souhaité garder l’anonymat), commercial dans l’habillement, s’est « pris une grosse claque ». « En entretien annuel, l’un de mes collègues m’a dit que j’étais trop dirigiste, que je ne laissais aucune autonomie. Mais je n’étais pas armé à l’époque, et une formation m’a fait découvrir que je n’étais vraiment pas fait pour ça. »

S’il a, quelques années plus tard, retrouvé un poste en responsabilité dans lequel il se sent bien, Mickael a d’abord été un « manageur accidentel », selon l’expression du cabinet Robert Walters. Ces traumatisés d’une première expérience de chef où ils n’avaient pas les compétences requises sont rejoints par les salariés, en particulier en début de carrière, qui se projettent moins dans des fonctions d’encadrant.

C’est une petite musique qui monte chez les DRH : les postes de manageur de proximité ne sont plus si faciles à pourvoir. Seuls 56 % des cadres de moins de 35 ans envisageaient en 2023 de devenir manageur un jour, selon la dernière enquête de l’Association pour l’emploi des cadres sur le sujet, soit 7 points de moins qu’en 2022. « Ça reste une majorité, mais on perçoit une baisse de l’attractivité de la fonction, confirme Gaël Bouron, responsable adjoint du pôle études. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas, mais ils veulent être sûrs d’être prêts et sont plus conscients des contraintes que ça implique. »

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« La naturalisation accélère l’intégration économique des immigrés »

André Gide écrivait : « Choisir, c’était renoncer » [Les Nourritures terrestres]. Le ministre de l’intérieur semble avoir fait sienne cette maxime en annonçant, le vendredi 2 mai, un durcissement des conditions d’accès à la citoyenneté française.

Dans une nouvelle circulaire, et après avoir déjà révisé, en janvier, la circulaire Valls sur les conditions de régularisation des étrangers en situation irrégulière, Bruno Retailleau confirme sa volonté de durcir la politique migratoire de la France. En réaffirmant la citoyenneté comme l’aboutissement du processus d’intégration, le ministre de l’intérieur choisit de renoncer aux bénéfices économiques qu’une naturalisation plus précoce pourrait offrir dans le parcours d’insertion des immigrés.

Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la justice, Gérald Darmanin, le 14 mai 2025 à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Dans une circulaire de cinq pages adressée aux préfets, il définit les nouvelles directives dont ces derniers devront s’emparer. Niveau de langue orale rehaussé à partir de 2026, examen sur l’histoire et la culture civique françaises, exigence de ressources suffisantes hors aides sociales sont autant de mesures destinées à durcir les critères d’accès à la nationalité française pour les étrangers présents sur le sol national.

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Des Places du travail pour penser les transformations en impliquant davantage les actifs

Sur une ligne de production des pastilles Vichy, à Hauterive (Allier), le 13 mai 2025.

Lancées sous l’égide du gouvernement en 2022, les Assises du travail avaient pour objectif de réfléchir sur le sens du travail. Leurs travaux accouchaient, l’année suivante, d’un rapport assorti d’une série de recommandations. Malheureusement, celles-ci n’ont « pas suffisamment été suivies d’effet », regrette Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. D’où l’annonce, par cette dernière, jeudi 15 mai, d’une nouvelle initiative nommée « Places du travail » pour prendre le relais des Assises.

Concrètement, les Places du travail vont prendre la forme d’un laboratoire d’idées déployé en réseau accueillant des chercheurs, des représentants de la société civile et des acteurs du numérique, de l’environnement et du monde de l’entreprise. Ce cadre permettra à « ceux qui réfléchissent et agissent sur les transformations environnementales et sociétales » de dialoguer avec « ceux qui pensent le travail de demain », explique Marylise Léon, qui estime que « ces mondes se côtoient mais ne se parlent pas assez ».

Les Places du travail se veulent donc œcuméniques, dans l’esprit de ce qui les a précédées. Cosignataire du rapport précité des Assises du travail et présidente de la commission travail, emploi du Conseil économique, social et environnemental, Sophie Thiéry insiste d’ailleurs sur l’intérêt d’y accueillir « des gens qui ont un regard différent, des divergences parfois même de pensée ». Cette diversité permettra d’« animer le débat public sur les transformations du travail » et d’établir « des recommandations concrètes à destination des pouvoirs publics et des organisations patronales », poursuit Sophie Thiéry.

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