Sommet Choose France : la crainte d’une réindustrialisation avortée malgré l’annonce de 30 milliards d’euros d’investissements

Rassemblement de salariés, à l’appel du syndicat SUD, sur la possible fermeture du site du constructeur automobile Stellantis à Poissy (Yvelines). Au marché du quartier Beauregard, à Poissy, le 16 octobre 2025.

Elles n’auront pas droit aux ors du château de Versailles, comme c’est le cas chaque année, depuis 2018, pour leurs homologues étrangères, mais seulement aux salons de la Maison de la chimie, un centre de conférences plus modeste à proximité de l’Assemblée nationale, dans le 7ᵉ arrondissement parisien. Quelque 150 entreprises françaises – grands groupes du CAC 40, PME, start-up – sont invitées, lundi 17 novembre, pour la première édition d’un sommet Choose France consacré aux seules entreprises tricolores. Une opération de promotion et de communication organisée par le gouvernement pour vanter « la France qui réussit », alors que les nuages s’amoncellent de nouveau dans le ciel industriel hexagonal.

A cette occasion, le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, prévoit d’annoncer 30,4 milliards d’euros d’investissements d’entreprises françaises en 2025 dans 151 projets sur le sol national, selon des chiffres communiqués dimanche par ses services. Sur ce montant, 9,2 milliards d’euros concernent des projets nouveaux qui seront détaillés lundi, parmi lesquels devraient figurer notamment des investissements dans des centres de données ou des sites de recyclage de déchets. Les 21,2 milliards d’euros restants sont des investissements déjà annoncés depuis le début de l’année, comme la levée de fonds, en septembre, de 1,7 milliard d’euros réalisée par la start-up d’intelligence artificielle Mistral, ou le choix du groupe aéronautique Safran, rendu public en juillet, d’ouvrir une usine de freins dans l’Ain pour 450 millions d’euros.

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Faillite de Northvolt : la chute du symbole de la « réindustrialisation verte » en Suède

Lea préfère que son nom ne soit pas mentionné. Cette femme de 30 ans, divorcée et mère de deux enfants, espère bientôt retrouver son emploi à la gigafactory de batteries électriques de Skelleftea, dans le nord de la Suède. Le groupe américain Lyten, qui en est devenu le nouveau propriétaire début août après la faillite du géant Northvolt, l’a contactée par e-mail pour lui demander si elle voulait revenir. Elle a accepté. Ancienne aide-soignante, Lea y a été recrutée en 2023 comme opératrice de production. Son travail était « stimulant », ses collègues venaient du monde entier, et elle touchait un bon salaire, suffisant pour lui permettre d’acheter un appartement.

Une ancienne employée de Northvolt, à Skelleftea (Suède), le 22 septembre 2025.

Et puis les mauvaises nouvelles ont commencé à s’accumuler. « Certains de nos membres nous disaient que beaucoup de batteries finissaient à la poubelle en raison de problèmes de qualité », explique Lena Lundgren, responsable du syndicat IF Metall dans le comté de Norra Västerbotten. Des clients se plaignaient des retards de livraison. Longtemps, la direction de l’entreprise, fondée en 2015 par deux anciens de Tesla ayant levé plus de 13 milliards d’euros, a fait bonne figure : « On nous disait que tout allait bien, mais les médias affirmaient le contraire, et en général ils avaient raison », raconte Lea.

Le couperet est tombé le 12 mars : après un premier plan de restructuration annoncé à l’automne 2024, Northvolt, vitrine de la réindustrialisation verte de la Suède, mettait la clé sous la porte. A Skelleftea, commune de 77 000 habitants, le choc a été considérable : « Nous étions la ville suédoise qui avait connu la croissance la plus rapide depuis des décennies, et nous devions désormais faire face à la plus grosse faillite de l’histoire du pays », résume Kristina Sundin Jonsson, la dynamique directrice des services communaux.

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Arrêts maladie : quel est l’impact du plafonnement des indemnités sur les salariés ?

Des bureaux de l’Assurance-maladie, à Arras, le 16 juin 2017.

Le 1er avril 2025, le plafond des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale (IJSS) en cas d’arrêt de travail est passé de 53,31 euros à 41,47 euros. Susceptible de générer une économie annuelle de « 0,6 à 0,8 milliard d’euros par les administrations », selon la Cour des comptes, la mesure repose sur une modification du plafond de revenus pour le calcul de l’indemnisation ne pouvant dépasser 1,4 smic (soit 2 522,52 euros brut mensuels), contre 1,8 smic (soit 3 243,24 euros brut) auparavant.

Evolution des plafonds des IJSS

Lors d’un arrêt maladie, un travailleur peut potentiellement bénéficier de trois sources de compensation salariale : les indemnités journalières de la Sécurité sociale, le maintien de salaire obligatoire de l’employeur au salarié ayant au minimum un an d’ancienneté et, de manière complémentaire, les régimes de prévoyance.

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Moins d’augmentations de salaire pour les cadres en 2025

Coup de froid sur les salaires. Le baromètre annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) confirme un durcissement des politiques de rémunération. L’heure est à la modération : « On constate un ralentissement de l’augmentation médiane », a déclaré Hélène Garner, la directrice des données et des études de l’APEC, lors de la présentation, mardi 18 novembre, à Paris, des résultats du Baromètre 2025 de la rémunération des cadres, réalisé à partir d’une enquête annuelle menée en juin auprès de 26 000 cadres en poste dans le secteur privé. Les résultats de cette étude ont été redressés sur la base des déclarations sociales nominatives des entreprises à l’Insee, précise l’APEC.

Huit cadres sur dix gagnent entre 38 000 et 95 000 euros bruts par an en 2025. A 55 000 euros bruts par an, la rémunération médiane (salaire plus primes et autres bonus) progresse tout de même de 1,8 % par rapport à 2024. Mais les cadres n’ont pas rattrapé la perte de pouvoir d’achat provoquée par les périodes de forte inflation en 2022 et 2023, et le nombre de bénéficiaires a baissé, quel que soit l’âge des salariés : 53 % des cadres ont été augmentés en 2025, contre 60 % en 2024. C’est encore moins pour les femmes : 51 % d’entre elles seulement ont bénéficié d’une hausse de rémunération en 2025, contre 59 % l’année précédente.

Hausse des inégalités femmes-hommes

La construction et les services sont davantage marqués par ce coup de froid sur les salaires que les autres secteurs d’activité. Parmi les fonctions : les plus fortes baisses du nombre de bénéficiaires de hausses de salaire sont dans la communication, l’ingénierie, la production industrielle, et le marketing, tandis que la finance, le transport et les ressources humaines sont relativement épargnés.

Mais le plus notable est le retournement de l’évolution par genre. Après un léger mieux ces dernières années, les inégalités femmes-hommes s’accroissent de nouveau. En 2025, la rémunération médiane des hommes cadres est de 16 % supérieure à celle des femmes, contre 12 % en 2024.

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Réindustrialiser la France nécessite davantage de cohérence

La réindustrialisation ne se décrète pas et ne peut pas se contenter de coups de communication. Aussi bien intentionnée soit-elle, l’initiative d’organiser un sommet Choose France, lundi 17 novembre à Paris, aura du mal à faire illusion sur la situation préoccupante de l’industrie tricolore. Censée galvaniser les investissements français en renvoyant l’image d’une « France qui réussit », l’opération ne fait que souligner l’écart grandissant entre un discours volontariste au sommet de l’Etat et la réalité économique du pays.

Réplique de l’édition internationale, qui a vocation depuis huit ans à promouvoir l’attractivité de l’Hexagone auprès des investisseurs étrangers, ce sommet Choose France s’adresse cette fois exclusivement aux entreprises françaises.

La méthode est la même : additionner les projets sur le point de se concrétiser, afin de parvenir à un chiffre flatteur capable de frapper les esprits. Le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, communique ainsi sur 30,4 milliards d’euros d’investissements d’entreprises françaises en 2025 dans 151 projets sur le sol national. Ce chiffre doit être relativisé dans la mesure où les deux tiers étaient déjà connus.

Au-delà des annonces sonnantes et trébuchantes, ce sommet sert surtout de prétexte à l’exécutif pour tenter de renouer le lien avec un milieu patronal sidéré par l’instabilité de la situation politique et ses conséquences désastreuses sur la marche économique du pays. Même si la croissance résiste, avec une progression de 0,5 % du PIB au troisième trimestre, beaucoup d’indicateurs sont en train de virer au rouge. Les ouvertures d’usines marquent le pas et ne parviennent plus à compenser les fermetures. La tenue de Choose France le jour de l’annonce de la liquidation de trois des quatre sites du sidérurgiste français NovAsco (ex-Ascometal), avec plusieurs centaines d’emplois supprimés, constitue une coïncidence fâcheuse.

Des employés de NovAsco, avant la décision de la chambre de commerce du tribunal de Strasbourg, au siège de NovAsco, à Hagondange (Moselle), le 17 novembre 2025.

Le sommet se déroule surtout en plein débat budgétaire, qui, à ce stade, fait la part belle aux hausses d’impôts sur les entreprises. Emmanuel Macron a beau déplorer le détricotage de sa politique de l’offre, qu’il a poursuivie pendant sept ans, cette surenchère fiscale au sein d’un Parlement sans majorité est en partie la résultante de son inconséquence budgétaire. Le rétablissement des comptes publics exige un effort partagé, dont les entreprises ne peuvent être dispensées.

Persévérance et clarté

Maintenant, tout est une question d’équilibre. Il est évident que le balancier fiscal est allé trop loin. La seconde partie du débat budgétaire doit être mise à profit pour rééquilibrer la contribution des entreprises au moment où elles doivent affronter un contexte très difficile. Entre l’agressivité de la machine exportatrice chinoise, les droits de douane américains et une conjoncture européenne peu porteuse, le tissu industriel français est particulièrement vulnérable. Par ailleurs, il est toujours en attente d’une programmation pluriannuelle de l’énergie, document stratégique de pilotage de la décarbonation de la production. Pendant ce temps, l’Allemagne décide de subventionner sa production électrique pour améliorer la compétitivité de son industrie.

Réindustrialiser nécessite de la persévérance et de la clarté dans les orientations politiques et un minimum de stabilité sur le plan fiscal et réglementaire. La plupart des partis politiques ont fait de la réindustrialisation une nécessité pour la souveraineté et la prospérité du pays. Il s’agit maintenant de faire réellement coïncider cet objectif avec les choix faits à l’Assemblée. Nous en sommes loin.

Le Monde

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Pour IKKS, plusieurs offres de reprise mais des centaines d’emplois menacés

Une boutique IKKS, à Paris, le 3 octobre 2025.

Un ancien dirigeant de Levi’s associé à l’un des cofondateurs de Veepee, le propriétaire de Café Coton, l’actionnaire unique de Pimkie, ainsi que le fonds d’investissement Verdoso… Plusieurs candidats sont sur les rangs pour reprendre IKKS. La marque de vêtements, créée en 1987 par l’entrepreneur Roger Zannier, fondateur de l’enseigne de mode enfantine Z, a été placée en redressement judiciaire le 2 octobre par le tribunal des affaires économiques de Paris.

En dépit de l’intérêt porté à cette marque premium pour hommes, femmes et enfants, la cession de l’entreprise à la barre du tribunal risque de se solder par la suppression de plusieurs centaines d’emplois. IKKS en comptait 1 287, dont 1 094 en France, au décompte arrêté au 31 août par les administrateurs judiciaires. La plupart sont employés dans les 473 points de vente exploités en propre, en affiliation et dans des corners situés dans des grands magasins (81). Situé à Saint-Macaire-en-Mauges (Maine-et-Loire), le siège social d’IKKS emploie environ 330 personnes.

Quatre offres de reprise globale ont été déposées. Et deux offres partielles émanent de l’enseigne Faguo et du groupe Beaumanoir pour reprendre respectivement treize et trois magasins. Ce dernier a proposé de racheter les marques de l’entreprise (IKKS, One Step et iCode) pour un montant de 1 million d’euros, d’après l’Agence France-Presse.

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A Zhengzhou, en Chine, les saisonniers précaires de l’« iPhone City »

En ce début octobre, la nuit tombe sur Zhengzhou, la capitale du Henan, au centre de la Chine. La passerelle qui enjambe la route pour rejoindre le secteur K du gigantesque complexe d’usines, jusque-là quasi déserte, s’emplit soudainement. Bientôt, le flux d’ouvriers quittant les chaînes d’assemblage de l’iPhone à la fin du shift de jour est tel que l’endroit ressemble aux couloirs bondés d’une gare à l’heure de pointe. Ils se dispersent ensuite entre les gargotes stratégiquement installées là, étalant nouilles sautées et pains farcis sous les néons. D’autres travailleurs font le chemin inverse, pour prendre le relais de la production de nuit.

Leurs heures terminées, Liu et Ma, tous deux 18 ans, se dirigent vers les barres d’immeubles dortoirs. Le Monde a choisi de n’utiliser que les noms de famille des personnes interviewées (elles ne peuvent ainsi pas être identifiées, ces noms étant très fréquents), car des agents du gouvernement local et des policiers en civil nous ont suivis à la trace, et ont intimidé certains de nos interlocuteurs.

Liu et Ma, donc, se sont rencontrés début septembre quand ils ont été affectés à la production de l’iPhone 17 Pro Max, sur une ligne où le processeur central et ses circuits sont fixés dans le smartphone. Là, ils serrent des pièces à la visseuse automatique. Lui a compté par curiosité : chaque jour, il répète les mêmes gestes environ 1 300 fois.

Devant une usine Foxconn, à Zhengzhou (Henan, Chine), le 8 octobre 2025.

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Le service international de RFI se met en grève

Au siège du groupe audiovisuel national français France Médias Monde, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 9 avril 2019.

De mémoire syndicale, jamais un service de la rédaction de Radio France Internationale (RFI) s’était mis en grève seul, sans associer les autres métiers de l’antenne dans sa protestation. La première fois se profile : mardi 18 novembre, les journalistes du service international de la radio de France Médias Monde (FMM) cesseront le travail pour une durée indéterminée.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A France Télévisions, l’information traverse une zone de turbulence

« Les salariés de ce service dénoncent depuis plusieurs mois une dégradation préoccupante de leurs conditions de travail, alors même que leurs missions demeurent essentielles dans la couverture de l’actualité mondiale », font valoir les organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, FO et SNJ) dans le préavis déposé le 7 novembre. « Depuis la guerre en Ukraine, déclenchée il y aura bientôt trois ans, ou la guerre à Gaza, depuis maintenant plus de deux ans, nous partons davantage en reportage, plus longtemps, et sur des zones compliquées, explique l’un des journalistes mobilisés. Or notre service perd des effectifs. »

Le service international serait passé, selon les salariés concernés, de 16 personnes à 12 ces derniers mois, avant de remonter à 15. Si un seizième journaliste vient d’être affecté à une chronique quotidienne, son poste ne permet pas de décharger ses collègues d’une partie des permanences et week-ends travaillés − en constante augmentation ces derniers temps. Motif d’irritation supplémentaire : les primes qui accompagnent ces astreintes ne sont pas versées quand les journalistes partent en reportage, moments où ils ne comptent pourtant pas leurs heures. « Cela signifie que leurs salaires sont moins élevés quand ils vont sur le terrain que lorsqu’ils restent au siège », résume Patricia Blettery, déléguée syndicale CGT.

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Nokia veut supprimer 427 postes en France

Lors du Mobile World Congress, le plus grand rassemblement annuel de l’industrie des télécommunications, à Barcelone (Espagne), le 26 février 2024.

Pour Nokia, tailler dans ses effectifs français est désormais une habitude. Selon nos informations, le géant finlandais des équipements télécoms, qui vend des antennes relais aux opérateurs de téléphonie mobile, compte une énième fois supprimer des postes dans l’Hexagone. La direction détaillera ce plan de réduction des coûts aux syndicats, mercredi 19 novembre, au matin, lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique central, précise une lettre de la direction des ressources humaines aux représentants du personnel datée du 12 novembre, à laquelle Le Monde a eu accès.

Nokia France souhaite, selon nos informations, supprimer 427 postes en utilisant la procédure de rupture conventionnelle collective. D’après une source syndicale, cela représente près d’un cinquième des effectifs de Nokia dans l’Hexagone, qui compte environ 2 300 employés sur ses sites de Massy (Essonne) et de Lannion (Côtes-d’Armor).

Pour ces derniers, c’est un nouveau coup de massue : ce sera la septième fois que Nokia sabre dans ses troupes depuis qu’il a racheté Alcatel-Lucent en 2016. « On va passer sous la barre symbolique des 2 000 employés en France », déplore la même source syndicale. Celle-ci se « réjouit » malgré tout qu’il s’agisse d’une rupture conventionnelle collective plutôt que de coupes sèches : cette procédure, doit, de fait, « être négociée avec les organisations syndicales », et est basée sur le volontariat. « C’est aux salariés de choisir » s’ils veulent partir, insiste la source. Celle-ci fustige toutefois l’ampleur du plan : « Jusqu’où Nokia veut réduire la France ? », se demande-t-elle. Interrogé, Nokia n’a pas répondu à nos sollicitations.

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Les Etats-Unis ne connaîtront « probablement » jamais les chiffres de l’inflation et de l’emploi en octobre

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, s’adresse à la presse, le 12 novembre 2025.

Les chiffres officiels concernant l’évolution des prix et du marché du travail en octobre aux Etats-Unis ne seront probablement jamais publiés, en raison de la paralysie budgétaire qui a entraîné la suspension de la collecte des données, a déploré la Maison Blanche, mercredi 12 novembre.

« Les démocrates ont peut-être causé des dommages irréversibles au système statistique fédéral, les rapports sur les prix à la consommation (CPI) et l’emploi du mois d’octobre ne devant probablement jamais être publiés », a déclaré la porte-parole de l’exécutif, Karoline Leavitt, en conférence de presse. Initialement, les chiffres de l’emploi devaient être publiés le 7 novembre et le CPI, ce jeudi.

« Toutes ces données économiques seront définitivement endommagées, laissant nos décideurs monétaires de la Fed [Réserve fédérale, banque centrale des Etats-Unis] dans le flou à un moment charnière », a ajouté la porte-parole, sans préciser le sort d’un autre indice d’inflation, le PCE, attendu le 26 novembre.

Le plus long shutdown de l’histoire des Etats-Unis, qui a commencé le 1er octobre et semble en passe d’arriver à son terme, a contraint de nombreux fonctionnaires fédéraux, notamment ceux chargés des indicateurs économiques phares, à des congés forcés.

Des experts s’attendaient à un trou dans les statistiques, et tenter de collecter ces éléments a posteriori induirait une importante marge d’erreur. Cela rend le décryptage de la première économie mondiale plus difficile, alors qu’elle a été secouée par l’offensive protectionniste tous azimuts du président Donald Trump.

Les dernières données officielles sur le marché du travail montraient que les créations d’emploi étaient quasiment au point mort, tandis que les droits de douane n’avaient pas entraîné une hausse des prix aussi importante qu’on pouvait le redouter.

Le Monde avec AFP

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