Réuni en assemblée générale à Paris, le personnel du quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France a voté, lundi 8 octobre, une grève de vingt-quatre heures, la première depuis le rachat du quotidien par LVMH en 2015.
69 % des 286 participants à la réunion ont voté une grève non reconductible après une rencontre entre les organisations syndicales (SNEP-FO, SGJ-FO, SNJ, SNJ-CGT, SGLCE-CGT) et la direction, selon une source syndicale.
Les salariés réclament notamment de connaître la feuille de route pour l’ensemble du groupe Les Echos-Le Parisien, le pourvoi des postes non remplacés ou pourvus par des CDD, tout comme celui des arrêts maladie de moins d’une semaine.
Nouvelle AG lundi
Une nouvelle rencontre avec la direction est prévue jeudi soir et les syndicats appellent à une nouvelle assemblée générale lundi prochain.
Le groupe Amaury avait cédé le quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France au groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault, déjà propriétaire des Echos, en 2015.
Pour ces organisations, « cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement, relève d’une logique d’individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale », « fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis ».
Il ne devrait pas y avoir de perturbations dans les transports en commun, la direction de la SNCF tablant sur un impact « quasi nul », quand la RATP prévoit un trafic « normal ».
Prudence sur l’ampleur du mouvement
Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, et Pascal Pavageau, son homologue de FO, vont marcher côte à côte à Paris. Mais, les syndicats restent prudents quant à l’ampleur du mouvement.
M. Martinez prévient d’ores et déjà que le « succès » de la manifestation « ne se résumera pas au nombre de manifestants ». Même prudence à FO, Pascal Pavageau n’attendant « rien du tout en termes de nombre », mais « un mouvement significatif ».
Toutefois, les centrales espèrent d’autres mobilisations, afin de peser sur les négociations ou réformes sociales en préparation, comme celles des retraites ou de l’assurance-chômage.
Les jeunes défileront aussi pour protester contre le fait que des lycéens « soient laissés sur le banc de touche à cause de la sélection Parcoursup », se retrouvant ainsi « sans solution d’inscription ».
Cette date du 9 octobre avait préalablement été choisie par des organisations de retraités pour dénoncerla revalorisation de leurs pensions, jugée trop faible, une mesure qui touchera des personnes déjà mises à contribution l’année dernière avec l’augmentation de la CSG.
Des syndicats divisés
Près d’une centaine de manifestations sont prévues en France, dès mardi matin, à Lyon, Nice, Marseille, Tours, Rennes ou à Bayonne. A Paris, le cortège partira à 14 heures de Montparnasse, direction porte d’Italie.
Mais les syndicats montrent leur division, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC n’appellent pas à manifester.
« Le côté “on se réunit fin août et on fait une mobilisation [en] octobre contre la politique du gouvernement”, ce n’est pas notre conception de l’utilité du syndicalisme et de son efficacité », a taclé début septembre Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
La division s’explique aussi par les élections professionnelles de la fin de l’année dans la fonction publique, où la CFDT espère ravir la première place à la CGT, un exploit déjà atteint dans le privé en 2017.
Pour la huitième fois de suite, c’est le master Strategy and International Management de l’école suisse de Saint-Gall qui occupe la première position, suivi par HEC, qui occupe depuis 2014 la deuxième place de ce palmarès, très scruté. Le master en management de la London School of Business complète le podium.
Lors de l’édition 2017 de ce classement, plusieurs grandes écoles françaises avaient reculé : l’Essec passait de la 3e à la 5e place ; l’ESCP de la 4e à la 6e ; l’Edhec de la 15e à la 16e ; l’EM Lyon de la 26e à la 27e ; et Audencia Business School de la 24e à la 29e place.
Plusieurs établissements ont redressé la barre par rapport à 2017, quand une transformation de méthodologie avait permis aux établissements britanniques d’améliorer leurs résultats (avaient été ajoutées des informations sur l’évolution de salaire, trois ans après la sortie de l’école, ainsi que sur l’amélioration de carrière). Ainsi, l’Essec et l’ESCP ont chacune progressé d’une place et figurent, comme en 2016, dans le top 5. « Nous nous réjouissons de ce bon résultat : il reflète notre engagement à inspirer et à former les leaders internationaux de demain », se réjouit, dans un communiqué, Frank Bournois, directeur général d’ESCP Europe.
L’Edhec glisse d’une place pour la deuxième année d’affilée et se classe 17e. Une descente bien plus brutale est enregistrée par le master d’Audencia Business School : régressé de cinq places l’an dernier, il recule de dix rangs dans cette dernière édition et se situe à la 39e place. L’EM Lyon également régresse fortement, passant de la 27e à la 40e place, tandis que Grenoble école de management baisse du 33e au 43e rang. En revanche, Skema Business School gagne dix places, passant de la 35e à la 25e.
Globalement, les universités françaises sont stables ou décrochent légèrement. Ceux qui progressent sensiblement sont la Burgundy School of Business, qui se classe à la 77eplace (+ 4) et l’EM Strasbourg à la 72e place (+ 8).
Le Financial Times établit sa classification sur différents critères parmi lesquels, le salaire des diplômés, l’internationalisation de l’école, la réalisation des objectifs, le retour sur investissement.
Ma vie en boîte. Entre ces deux qualités que sont l’intelligence et la persévérance, laquelle est la plus importante pour réussir dans la vie ? Certes, les esprits taquins diront que cumuler les deux est la meilleure des solutions. Mais en dehors de cette situation rêvée, lorsqu’il faut choisir entre deux candidats par exemple, est-il préférable de sélectionner le super-doué, doté d’un coefficient intellectuel très élevé mais que l’échec démotive, ou au contraire le bon, qui, sans être une flèche, est tenace, capable de s’accrocher sur la durée ?
Depuis quelques années, et en particulier la publication, en 2007, de l’article « Persévérance et passion pour des buts à long terme » par la chercheuse en psychologie américaine Angela Duckworth, la persévérance est une qualité unanimement louée. Les travaux de cette psychologue menés sur un échantillon de 1 545 adultes de niveaux d’études variés, plus un panel de 138 étudiants de prestigieuses universités américaines, deux groupes de 1 200 élèves officiers, entre autres, ont prouvé que la persévérance était le principal facteur de succès, plus déterminant que le coefficient intellectuel. Les incitations à travailler pour réussir dans la vie, prodiguées par tout parent soucieux de la réussite de ses enfants, s’en trouvent largement confortées. A en croire Mme Duckworth et ses collègues, il suffit donc (presque) de vouloir pour pouvoir. De quoi tracer une voie claire et donner de l’espoir à chacun.
Périodes fastes
Mais patatras. Il est des revers à cette médaille. André Spicer, professeur en comportement des organisations à la Cass Business School de Londres, sonne l’alerte dans un article de la Harvard Business Review, du 28 septembre, « La persévérance peut être fortement contre-productive ». Certes, c’est un truisme de dire que persévérer dans l’erreur conduit à la catastrophe. Mais il n’est souvent pas évident de réaliser que s’obstiner ne sera pas payant. « Rester…
Ils sont arrivés par grappes au petit matin sur le parking de Mégacité, salle pour les grands événements qui jouxte le Zénith d’Amiens (Somme). Mains dans les poches de jean, bras croisés sur la polaire, le visage fermé, mais s’égayant dès qu’ils reconnaissaient un vieux copain. La première question est toujours la même : « T’en es où, t’as du boulot ? » Voilà quatre ans que ces hommes et ces femmes-là, anciens salariés du site Goodyear d’Amiens-Nord, ne se croisent plus à l’usine. « Ça manque des fois, glisse l’un d’eux. Sans boulot, on n’a plus de vie sociale vous savez. » C’est pour contester leur licenciement économique qu’ils estiment sans cause réelle ni sérieuse, qu’ils se sont retrouvés jeudi 4 octobre devant le tribunal des prud’hommes.
Des 1 143 salariés licenciés par Goodyear en 2014, 832 se sont lancés dans cette procédure d’une ampleur inédite, nécessitant de délocaliser l’audience hors des murs du tribunal. En 2011, le procès aux prud’hommes de 500 ex-salariés du fabricant de pneus Continental de Clairoix (Oise) s’était déjà tenu dans une ancienne patinoire, celui des 560 salariés du fabricant de meubles Capdevielle dans un local municipal de Mont-de-Marsan (Landes).
Près de 500 salariés ont ainsi pris place dans la salle des congrès transformée en salle d’audience, les quatre conseillers prud’homaux faisant face, sur scène, aux avocats des salariés et de l’entreprise. « On attend que la vérité éclate !, résume Jonathan Semedo, 39 ans. Qu’on reconnaisse qu’une boîte qui faisait des bénéfices nous a virés comme des malpropres ! »
Chaque camp va plaider quatre heures : un débat technique où chacun s’appliquera à démontrer que c’est l’autre qui « brouille les cartes », « travestit la réalité ». Au centre, une question : la situation économique du groupe Goodyear en 2014 justifiait-elle de licencier 1 143…
Une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron est-elle sur le point d’être abandonnée ? Plusieurs responsables syndicaux s’interrogent, alors que doit s’ouvrir une négociation visant à revoir les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Pour résorber la précarité sur le marché du travail, il était initialement envisagé d’instaurer un bonus-malus, qui aurait pour effet de pénaliser les entreprises abusant des contrats courts. Or, cette mesure, contestée par le patronat, n’apparaît pas explicitement dans le document que le premier ministre a transmis, le 25 septembre, aux partenaires sociaux afin de cadrer leurs discussions sur la refonte des règles de l’assurance-chômage. La note de cinq pages parle de « responsabilisation » des employeurs.
Un terme bien vague, aux yeux de Michel Beaugas (Force ouvrière) : « Pour moi, cela signifie qu’ils enterrent le dispositif. » Denis Gravouil (CGT) défend le même point de vue : « Le Medef a bien réussi son lobbying, dit-il. Les conseillers du gouvernement proches de cette organisation ont obtenu d’enterrer le projet, sous prétexte de ne pas nuire aux employeurs. Nous verrons, une fois à l’œuvre. »
Des charges modulées
Un pessimisme qui n’est pas partagé de tous. « Le sujet reste sur la table », estime Marylise Léon (CFDT). « Le gouvernement a pris toutes les précautions sémantiques pour ne pas chiffonner le patronat en s’abstenant de mentionner le mot qui fâche dans la lettre de cadrage », renchérit Eric Courpotin (CFTC). Autrement dit, les intentions de départ demeureraient.
Les organisations d’employeurs sont, d’ailleurs, elles, toujours inquiètes. Pour François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), il faut rester sur ses gardes. Selon lui, le gouvernement n’a pas renoncé à cette idée.
Plusieurs sources syndicales et patronales évoquent même un scénario précis : il consisterait à moduler…
Tribune. Un vieux proverbe français s’applique bien au concept de « capital humain », définissable comme le produit des investissements d’un pays dans la santé et l’éducation de ses citoyens : « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. »
Fondamentalement, un gouvernement ne peut s’attendre à être fort économiquement s’il n’investit pas dans le développement de sa force de travail. Tout travail ne se vaut pas, et le degré de productivité des travailleurs peut être amélioré en s’assurant que les individus ne se contentent pas d’aller à l’école, mais y apprennent réellement quelque chose, comme le démontrent plusieurs études. Les dirigeants doivent aussi veiller à permettre à ces actifs bien formés de vivre plus longtemps et en meilleure santé.
Jusqu’à présent, il n’existait aucun outil quantitatif pour mesurer la qualité de la force de travail d’un pays. Une étude, publiée le 24 septembre dans la revue médicale internationale The Lancet, vient pallier ce manque. Elle permet au législateur de comparer l’évolution du capital humain pays par pays entre 1990 et 2016. Elle résulte de l’analyse systématique de données issues de plus de 100 000 sources provenant, entre autres, des administrations gouvernementales, des établissements d’enseignement et des systèmes de santé.
Force de travail
Aujourd’hui, la France n’a pas à rougir de son capital humain, mais d’autres pays progressent plus vite. Le pays se classe 9e sur 195 pays et territoires à l’échelle mondiale en 2016, avec 25 ans de « capital humain espéré », c’est-à-dire le nombre moyen d’années que les Français peuvent espérer travailler au maximum de leur productivité, tout en se maintenant en bonne santé et à un haut niveau de compétences.
La Finlande, l’Islande et le Danemark occupaient, dans cet ordre, les trois premières places en 1990. Ils récidivent en 2016. Et chacun de ces pays a augmenté son nombre d’années…
S’il est un pays où le culte du client est respecté à la lettre, c’est bien le Japon. La qualité de service y est sans égal. Mais cette bonne volonté se heurte parfois à des comportements douteux de certains acheteurs, qui prennent prétexte d’une réclamation pour abuser de cette culture de l’accueil. Le roi devient alors un bourreau, pour le vendeur. « J’ai été obligée de m’excuser à genoux sur le parking du magasin », raconte une personne travaillant dans le commerce. « Tous les jours, on me dit : “Crève !” », ajoute une autre. « Des hommes d’âge mûr me crient souvent dessus », signale une troisième.
Ces témoignages apparaissent dans une étude menée l’année dernière par la puissante organisation syndicale UA Zensen, qui compte 1,6 million d’adhérents des secteurs du commerce, des services ou encore du textile, et dont les résultats ont été dévoilés le 18 septembre. L’organisation a choisi de travailler sur ce qu’elle a baptisé Mazushitsu kureimu (« harcèlement par réclamation »), également appelé Kasutoma harasumento (« harcèlement de la part des clients »). Ce problème ne concerne pas uniquement les personnels des magasins mais aussi ceux des services publics ou encore des hôpitaux.
Menaces, intimidations ou agressions
Sur les près de 50 000 personnes consultées par UA Zensen, 70,1 % disent avoir été confrontées à des comportements déplacés de clients. Sur ce total, 66,5 % affirment avoir essuyé des insultes. Plus d’un tiers (35,2 %) ont fait l’objet de menaces ou d’intimidations. Enfin, 13,4 % (majoritairement des femmes) ont été la cible de comportements déplacés voire d’agressions sexuelles.
Et ces attitudes génèrent des tensions. Un peu plus de la moitié (54,2 %) des victimes affirment subir un stress élevé. L’affaire est d’autant plus sérieuse que les employés apparaissent démunis face aux comportements agressifs. Dans de telles situations, 48 % affirment continuer à s’excuser malgré…
Tribune. Si le dopage dans le monde du sport professionnel fait régulièrement la « une » des médias, il faut reconnaître qu’aujourd’hui ce type de pratique se généralise dans tous les métiers et secteurs d’activité. Or, cette banalisation du recours à des produits psychotropes, de plus en plus diversifiés, ne relève pas – uniquement – de la recherche de performance. Elle n’est pas non plus soluble dans cette image de l’alcoolique chronique qui hante nombre de services. Nous avons pris le parti de mettre en perspective les évolutions contemporaines des usages de produits avec celles du travail. C’est la condition non seulement pour repenser les liens complexes qu’entretiennent travail et produits, mais aussi questionner les politiques et les actions de prévention.
Le stéréotype du « salarié alcoolique » permet de continuer à croire que les usages professionnels de produits relèvent d’un problème localisé et privé, importé dans les espaces de travail par des personnes vulnérables. Il favorise l’économie d’une réflexion sur nos propres consommations comme sur les rapports ambigus qu’entretiennent les entreprises avec les usages, les mobiles et effets de ces produits. Mais nous ne sommes plus au temps où le docteur Villermé dénonçait « l’ivrognerie, le plus grand fléau des classes laborieuses » (1840) : le monde du travail a changé, les produits, les usages, leurs fonctions sont pluriels. La question qui constitue le fil rouge de notre ouvrage est donc : à quoi sert la consommation de ces produits, quels sens les salariés donnent-ils à ces recours ?
L’intensification des exigences productives, le défaut de coopération, l’exacerbation de la compétition, la crainte de perdre son emploi sont des éléments déterminants pour comprendre ces usages
Ce livre propose de se déprendre des approches les plus courantes qui, centrées sur les produits, légaux (médicaments, alcool, nicotine) ou illégaux (cannabis, amphétamines, cocaïne,…
Après que Lila Lamrani, une chercheuse, s’est vu retirer son poste à la Sorbonne Abou Dhabi, un collectif de 137 intellectuels demande, dans une tribune au « Monde », à ce que la Sorbonne et son antenne émiratie ne couvrent plus de leur silence cette affaire.