Expatriation : la France n’est pas une destination de « travail »

Singapour est la destination favorite des expatriés dans le monde (Photo: Singapour la nuit vue de l’Hôtel Marina Bay Sands).

Les Français s’expatrient d’abord pour le travail. C’est ce que révèle l’étude annuelle HSBC « Expat Explorer » réalisée auprès de quelque 22 300 expatriés de 31 pays et publiée ce jeudi 11 octobre.

A la question « Pourquoi vous êtes vous expatriés ? », 48 % des expatriés français disent partir pour « faire progresser leur carrière », 36 % pour « se challenger » et 21 % parce qu’ils sont envoyés par leur employeur. Et seuls 12 % envisagent l’expatriation pour améliorer leur qualité de vie. L’Europe (69 %), l’Amérique du Nord (14 %) et l’Extrême-Orient (8 %) sont les trois zones privilégiées par les Français qui s’expatrient.

Pour près des deux tiers des expatriés dans le monde, « l’expatriation reste le catalyseur de progressions salariales significatives », précise HSBC. Mais ce n’est pas la motivation première de tous les expatriés, dont les destinations favorites sont dans l’ordre : Singapour, la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne.

Singapour est choisie pour sa stabilité économique locale, la qualité de vie et l’éducation des enfants ; la Nouvelle-Zélande pour la facilité d’intégration dans la société et le bon équilibre assuré entre la vie privée et la vie professionnelle ; l’Allemagne pour ses opportunités professionnelles.

La France, tous critères confondus, a progressé de cinq places dans le classement HSBC des destinations préférées des expatriés. Elle est perçue comme un eldorado pour la qualité de vie, à qui elle doit sa onzième place (derrière les Emirats arabes unis mais devant l’Inde). 73 % des expatriés en France considèrent que la qualité de vie est supérieure à ce qu’ils connaissaient dans leur pays d’origine. « Pour les expatriés retraités, la France est une destination quasiment imbattable », commente HSBC.

Mais la France n’est pas une destination de « travail ». « Seuls 29 % des expatriés sur place considèrent que la France est une destination…

Chômage et pénuries d’emploi ne sont pas des fatalités

« Améliorer les appariements sur le marché du travail », d’Alexandra Roulet (Presses de Sciences Po, collection « Sécuriser l’emploi », 100 pages, 9 euros).

Livre. Des chômeurs sans issue, des entreprises confrontées aux pénuries de compétences, 300 000 offres déposées à Pôle emploi en 2017 n’ont pas été pourvues, et pour 150 000 d’entre elles, « les employeurs ont abandonné le projet de recrutement faute de candidats adéquats », rappelle Alexandra Roulet en ouverture de son essai Améliorer les appariements sur le marché du travail. Ce constat ne surprend plus personne : de la flexibilité à la mobilité en passant par la formation, le chantier de rééquilibrage entre l’offre et la demande d’emploi a été abordé sous différents angles par les gouvernements successifs depuis les années 1980.

Dans cet essai, l’économiste établit un diagnostic du déséquilibre entre l’offre et la demande d’emplois. En une centaine de pages, elle analyse les origines des problèmes d’appariement et l’efficacité des remèdes prescrits : de la mobilité géographique aux nouvelles technologies en passant par l’assurance-chômage.

Son bilan ? Inciter à la mobilité géographique est jugé peu approprié, dans la mesure où plusieurs freins à la mobilité ne sont pas « des éléments facilement manipulables, tels que l’attachement à son logement ou la situation familiale ». D’ailleurs, en un an, seuls 2 % des demandeurs d’emploi ont eu recours aux aides à la mobilité proposées par Pôle emploi, note l’auteure.

« Une indemnisation plus longue retarde le retour à l’emploi »

En revanche, sur la base des rares études déjà réalisées, Alexandra Roulet assure que le recours aux algorithmes dans les pratiques de recrutement permet une amélioration de l’appariement entre l’offre et la demande d’emploi sur certaines tâches qualifiées.

De même, lier l’indemnisation chômage à la conjoncture économique est avancé comme une piste à étudier. L’indemnisation chômage évite les mauvais appariements en laissant le temps aux demandeurs d’emploi de chercher un poste correspondant à leur qualification et…

Football : une partie de l’argent de la Coupe du monde financera les clubs féminins français

Le sacre mondial de l’équipe de France masculine de football, en juillet, et une part des revenus qu’il a générés serviront à financer les clubs féminins français. La Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé, mercredi 10 octobre, qu’elle avait décidé de reverser « aux 12 clubs de D1 féminine » sa part des bénéfices générés par le parcours des Bleus, laquelle lui a été versée par la Fédération française de football (FFF).

Expliquant qu’il s’agit de « participer au développement du football féminin de haut niveau », l’instance « a décidé à l’unanimité d’attribuer aux 12 clubs de D1 féminine la partie du bénéfice de la Coupe du monde 2018 que la FFF reverse à la LFP à l’issue de cette édition marquée par le succès des Bleus ».

Cela devrait représenter environ 100 000 euros par club, selon les informations de l’AFP. Le budget de la majorité des clubs oscille entre 500 000 euros et 1 million d’euros.

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Cette décision intervient alors que la France accueillera en juin 2019 le Mondial féminin. La présidente de l’instance, Nathalie Boy de la Tour, a évoqué « un trait d’union symbolique entre deux Coupes du monde. Pour la première fois, la LFP va directement aider les 12 clubs de D1 féminine ».

« Après le formidable succès de nos Bleus en Russie, les clubs professionnels et la Ligue seront les premiers supporteurs des Bleues » lors de cette compétition organisée dans neuf villes (Paris, Lyon, Nice, Montpellier, Rennes, Le Havre, Valenciennes, Reims, Grenoble).

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500 000 comptes Google+ exposés après une faille informatique

Le réseau social de Google, Google+, a été affecté par une faille informatique ayant exposé des données personnelles d’un demi-million de comptes, rattrapé à son tour par les critiques sur l’utilisation des informations des internautes.

En mars, durant un audit de sécurité interne de Google+, auquel sont automatiquement inscrites les personnes possédant une adresse gmail, le groupe de Mountain View a découvert une faille qu’il a rapidement colmatée.

Le nom des propriétaires de de 500 000 comptes, leur adresse électronique, leur profession, leur sexe et leur âge sont les plus important données auxquelles des parties tierces ont pu avoir accès, assure Google dans un post de blog.

Des données que les utilisateurs ont posté, comme des messages, des informations sur le compte Google ou des numéros de téléphone, n’ont pu être vues ni consultées, ajoute Google, en avançant qu’il ne pouvait identifier avec certitude les utilisateurs affectés par la faille, ni leur localisation. Jusqu’à 438 applications auraient pu profiter de cette faille informatique, qui a existé de 2015 à début mars 2018.

Google ne dit pas si cette faille de sécurité est due à un piratage informatique et ne donne pas non plus les raisons pour lesquelles il a resté plusieurs mois pour rendre publique cette information. D’après le Wall Street Journal, les dirigeants du groupe ont peur d’attirer l’attention des régulateurs et redoutaient un traitement identique à celui réservé à Facebook à la suite de l’affaire Cambridge Analytica.

 

Bureau lumineux, cabine climatisée : quand l’espace de travail est modulable en fonction de l’usage des salariés

« Les Transformations digitales de l’immobilier d’entreprise », Gilles Cordon et Inigo Echeveste (Eyrolles, 208 pages, 39 euros).

Livre. Il sait où vous habitez, connaît la voiture que vous conduisez, le nombre de sucres que vous prenez dans votre café. Il saura même, après la prochaine mise à jour logicielle, qui vous devez rencontrer. Officiellement inauguré à Amsterdam en mai 2015, The Edge est probablement l’espace de bureaux le plus intelligent jamais construit. Le bâtiment est équipé de 28 000 capteurs qui mesurent la température, la lumière, les mouvements et l’humidité. Environ 2 500 travailleurs de Deloitte s’y partagent 1 000 bureaux.

Les espaces de travail sont basés sur votre horaire et vos préférences : bureau assis, bureau debout, cabine de travail, salle de réunion ou salle de concentration. Où que vous alliez, l’application connaît vos préférences en matière de lumière et de température. Elle modifie l’environnement en conséquence.

Deloitte collecte des gigaoctets de données sur la façon dont The Edge et ses employés interagissent. Les jours où les absents sont nombreux, une section entière peut même être fermée, réduisant ainsi les coûts de chauffage, de refroidissement, d’éclairage et de nettoyage. « A l’avenir, tous les bâtiments seront connectés, tant en interne qu’à d’autres bâtiments », explique Erik Ubels. Le directeur de la technologie d’OVG, le promoteur immobilier commercial néerlandais qui a conçu The Edge, est cité dans Les Transformations digitales de l’immobilier d’entreprise, de Gilles Cordon et Inigo Echeveste.

L’apparition de l’iPhone et des premières applications en 2007 ont concrétisé l’entrée de l’« Internet of Everything » dans notre quotidien : les connexions entre les personnes, les processus, les données et les objets se sont multipliés. Cette nouvelle mobilité révolutionne la société, les habitudes de consommation, de communication et les modes de travail.

Un standard d’usage

La nouvelle génération d’actifs, qui vit dans l’immédiateté du numérique, attend de trouver sur son lieu de…

Licenciements : la déjudiciarisation va se poursuivre

« La baisse des contentieux avait commencé il y a dix ans avec la création de la rupture conventionnelle à l’exceptionnel succès. »

Question de droit social. Le barème des dommages-intérêts prévus en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse (plus de 80 % du contentieux prud’homal) était l’une des mesures emblématiques des ordonnances du 22 septembre 2017 refondant le droit du travail.

Un plafond a été créé en fonction de l’ancienneté du salarié, d’un mois au maximum de salaire brut pour moins d’un an d’ancienneté, à vingt mois au maximum au-delà de trente ans. Mais aussi un plancher : trois mois au minimum au-delà de deux ans, sauf pour les entreprises de moins de onze salariés à la trésorerie fragile. Ces niveaux n’incitent donc guère les jeunes salariés peu rémunérés à se lancer dans un contentieux.

Point n’est besoin de revenir sur l’irréconciliable conflit de logiques sous-tendu par ce barème.

Côté salarié, plafonner la réparation d’un licenciement jugé fautif après des mois voire des années de contentieux passe mal. Surtout lorsqu’il voit les parachutes dorés perçus par quelques dirigeants poussés au départ pour incompétence.

Une session de rattrapage offerte à l’employeur

Côté employeur – et en particulier les TPE-PME, principales assignées aux prud’hommes –, il était incompréhensible qu’une faute vénielle dans la lettre de licenciement ou un obscur mécanisme probatoire (par exemple la déclaration de caméra à la Commission nationale de l’informatique et des libertés) aboutisse à une condamnation jugée très inéquitable, et parfois au dépôt de bilan.

Le contentieux prud’homal 2017 est nettement à la baisse (– 15 % par rapport à 2016, avec 160 000 affaires terminées) : mais ce n’est guère dû à cette réforme, entrée en vigueur fin septembre de la même année. La baisse des contentieux avait commencé il y a dix ans avec la création de la rupture conventionnelle à l’exceptionnel succès (420 900 homologations en 2017). Puis elle s’est accélérée avec la loi du 6 août 2015 formalisant l’assignation, afin de réduire la durée de la…

A l’ère numérique, comment ne pas devenir un « dinosaure »

« Le responsable d’un service financier de sept personnes dans une entreprise de biens de consommation, demande régulièrement conseil à ses jeunes recrues. »

Lou Hoffman, 61 ans, a vécu de l’intérieur l’évolution de la Silicon Valley. Le créateur de l’agence consultante du même nom, expert en marketing digital, a vu défiler les innovations, du PC d’IBM au début des années 1980 aux messages d’aujourd’hui en 280 signes. Il sait au fond que les jeunes, ces natifs du numérique, sont plus doués que lui sur Twitter, Instagram ou encore Facebook.

Mais pas question de raccrocher. Il a bien trop peur de se réveiller un matin et de voir « un dinosaure » dans son miroir. Alors le sexagénaire s’oblige à apprendre. M. Hoffman fréquente les conférences du métier, il tweete chaque jour, écrit son blog… et tente de repérer les futures tendances.

Stagiaires étrangers

Un exemple ? L’optimisation du référencement par les moteurs de recherches. Il y a presque dix ans, « j’ai senti que cela devenait important », se souvient-il. Et il a voulu s’y essayer. M. Hoffman s’est intéressé au rappel massif de voitures Toyota. Il a demandé à un programmeur de l’aider. Le duo a créé un site Internet traitant à chaud la crise des relations publiques chez le constructeur. Le but du jeu était d’expérimenter, de faire remonter leur site en première page sur les moteurs de recherche. Sur le coup, il n’a rien gagné financièrement. Il s’est juste positionné en tant qu’expert sur le créneau et a pu ajouter ce service à son offre client. « Je ne suis pas supertechnique, avoue-t-il, mais j’en sais assez pour gérer les jeunes de l’équipe. »

Une façon de faire que ne renierait pas Thomas Madden. Le vieux briscard de 79 ans, patron du groupe de relations publiques Transmedia, situé en Floride, adore s’entourer d’étudiants. Il apprécie ses stagiaires étrangers d’Arabie saoudite, d’Israël, de France et de Russie… « Nous apprenons beaucoup avec eux, dit-il. Ils ne connaissent pas Marlène Dietrich, Maurice Chevalier ou Louis Jourdan, mais ce sont les meilleurs sur les réseaux sociaux. »

Intérim : les conditions de travail passées au crible

Les intérimaires sont à 80 % des ouvriers.

Quel est le sort des ouvriers travaillant en intérim, comparé à celui des autres ouvriers ? La réponse n’est pas univoque : ils sont moins soumis au stress, mais plus exposés à certaines contraintes physiques, selon une étude diffusée, mardi 9 octobre, par la Dares, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, dépendant du ministère du travail.

Les intérimaires étant à 80 % des ouvriers, l’enquête concerne uniquement cette catégorie de travailleurs affectés à des missions temporaires. L’activité qu’ils exercent se trouve, bien souvent, dans des secteurs où les « risques professionnels » sont « élevés » : construction, industrie, logistique… Deux facteurs de pénibilité sont plus prégnants pour eux que pour l’ensemble des ouvriers : le travail répétitif plus de dix heures par semaine et les vibrations des membres supérieurs. D’autres situations éprouvantes touchent davantage les ouvriers intérimaires que leurs collègues (par exemple, le fait de travailler debout au moins vingt heures par semaine), mais les écarts ne sont pas jugés significatifs, dès lors que l’« on prend en compte le sexe, l’âge, le secteur (…) et la taille de l’établissement ».

Moins de charge mentale

S’agissant des risques psychosociaux, la situation des ouvriers intérimaires se révèle un petit peu plus favorable. La charge mentale au travail (délais à tenir, contrôle, etc.) s’avère un peu moins lourde pour eux que pour les autres ouvriers. Les intérimaires déclarent également « moins souffrir d’un manque de reconnaissance ». En revanche, ils sont plus nombreux à faire état d’une « faible latitude décisionnelle » et à se plaindre de l’insécurité de l’emploi, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de leur statut.

Autre constat, qui semble plutôt à leur avantage : les ouvriers intérimaires sont moins exposés que leurs collègues à un produit chimique ou à un agent cancérogène. Une différence…

Un bon choix de la formation, pour bien renforcer son profil d’entrepreneur

En formation initiale ou continue, les cursus sont multiples en entrepreneuriat à l’université, en écoles ou dans des organismes privés. Une analyse de ses besoins s’impose avant de choisir.

Chez les jeunes, l’envie d’entreprendre ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur deux veut créer son entreprise, selon plusieurs études. Et ils passent à l’action. La moyenne d’âge des créateurs d’entreprise, en 2017, était de 36 ans pour les entreprises individuelles, contre 38 ans deux ans auparavant, selon l’Insee. Le mouvement emporte aussi les moins jeunes. En juin 2017, le nombre de création d’entreprises a atteint un record historique en France. Sur les douze derniers mois, plus de 647.000 créations… du jamais vu !

La fermentation atteint également l’université, les écoles d’ingénieurs et de commerce, les centres de formation. Le catalogue des formations à l’entrepreneuriat s’étoffe. « C’est une tendance. Nous proposons aujourd’hui des cursus dédiés à l’entrepreneuriat, mais aussi des cours et modules au sein d’autres diplômes. Une partie de nos étudiants sont également sensibilisés via des événements et rencontres », explique Evelyne Marchetti, vice-présidente en charge de l’insertion et de l’entrepreneuriat étudiant à Aix-Marseille Université, où 200 étudiants sont maintenant suivis dans leur projet de création.

La formation doit combler des manques de compétences

L’offre de formations à l’entrepreneuriat, en France, est devenue solide et protéiforme. Il n’est pas aisé de s’y retrouver. Pour trouver celle qui correspond à son profil, une réflexion sur ses propres besoins s’impose. « Il faut analyser ce qui manque au futur créateur. S’il souhaite prendre du recul et se rassurer, un cursus court suffit. S’il a besoin de compétences clefs et d’un corpus plus important, mieux vaut un parcours plus long et développé », suggère Franck Giuliani, président de la Conférence des directeurs des services universitaires de formation continue.

Quand le projet est prêt, un coup de pouce suffit pour bien le placer à l’étrier. C’est le choix de Laurence Sonney en 2016. En reconversion, avant de créer sa boutique, La Déco by Lena à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), elle suit le stage  « Cinq jours pour entreprendre » offert par les CCI partout en France. « J’avais déjà les informations nécessaires pour ouvrir mon commerce, mais je voulais échanger avec des personnes dans la même situation. Nous avons passé cinq jours intéressants, avec de bons intervenants, ce qui m’a permis de réfléchir avant de me lancer », estime-t-elle. Ces stages sont ouverts à tous, précise Laurent Mabire, chargé de coordination entrepreneuriat à la CCI de Paris Ile-de-France : « Il n’y a aucun prérequis pédagogique, simplement une envie d’entreprendre et de structurer un projet. »

 

« Bien accueilli, le nouveau patron d’Air France-KLM, va rapidement se heurter au mur de la rentabilité »

Benjamin Smith, à Dublin (Irlande), en juin 2016.

Pertes & Profits. On peut refaire sa vie à 85 ans. Air France est une vieille dame encore alerte. Elle a fêté son anniversaire, dimanche 7 octobre, en promettant dorénavant à ses gentils clients champagne, buffet gratuit et esquimaux. Pour preuve de sa fraîcheur, elle entame une nouvelle idylle avec un petit jeune de 47 ans, Benjamin Smith, après avoir épuisé ses deux précédents cavaliers. Et comme toutes les histoires d’amour, celle-ci commence par une lune de miel. M. Smith a réservé l’une de ses premières entrevues avec le patron du puissant syndicat des pilotes de ligne (SNPL), Philippe Evain, qui en est ressorti visiblement conquis. Ils ont parlé d’avions et d’avenir. En évitant soigneusement de rentrer dans les détails qui fâchent.

Puis, ce lundi 8 octobre, le nouveau patron a franchi une étape supplémentaire en lâchant, devant les syndicats, un premier chiffre. Il propose une augmentation des salaires de 2 % en 2018, avec effet rétroactif, puis de 2 % au 1er janvier 2019. Avant même tout début de négociation, les syndicats ont apprécié le geste. « Le volume pourrait convenir », a estimé le SNPL.

Et, de fait, Benjamin Smith est pressé d’aboutir rapidement. D’abord parce que c’est sa mission première et qu’il doit sa nomination à l’échec des négociations d’avril dernier, qui s’était soldé par le départ de Jean-Marc Janaillac. Ensuite, parce qu’il a impérativement besoin de renouer la confiance avec le personnel dans un contexte aussi changeant et troublé que celui du transport aérien. Enfin, s’agissant des pilotes, parce que ceux-ci sont en position de force compte tenu de la pénurie qui touche leur métier dans le monde entier.

Un psychodrame à 335 millions d’euros

D’ailleurs, toutes les compagnies déroulent le tapis rouge devant les commandants de bord : plus 30 % d’augmentation pour ceux de Delta, 8,5 % pour Lufthansa, 20 % pour Ryanair, sans oublier la société sœur d’Air France, KLM,…