Un programme économique clé en mains pour la gauche

« Une autre voie est possible », d’Eric Heyer, Pascal Lokiec et Dominique Méda, Flammarion, 360 pages, 21 euros.

Livres. La gauche française, éclatée façon puzzle, cherche donc de nouvelles idées pour rebondir. Pierre Rosanvallon, avec Notre histoire intellectuelle et politique, 1968-2018 (Seuil), s’efforçait de lui proposer une nouvelle méthode de mobilisation politique. Voici deux livres qui, parus quasiment le même jour, visent à lui offrir un programme économique « clé en main », avec deux titres significativement proches.

Et un premier constat similaire. Ce qu’une poignée d’économistes s’évertuait à clamer dans le désert du consensus néolibéral de la fin du siècle dernier – les inégalités s’accentuent ; l’instabilité financière et le marché tout puissant menacent la croissance, l’environnement et la démocratie ; l’Etat et les institutions économiques doivent jouer un rôle de régulateur, de garant et d’investisseur – est en train de devenir le consensus des économistes, jusque dans les bastions considérés comme les ordonnateurs de la politique économique menée jusqu’à la grande crise de 2008 : le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Commission de Bruxelles et même la Banque centrale européenne (BCE).

Depuis quatre à cinq ans, ces institutions multiplient les rapports préconisant la hausse des salaires et des investissements publics, la réduction des inégalités, la mise au pas de la finance de l’ombre et des paradis fiscaux, une fiscalité plus progressive et redistributive, l’abondance de la liquidité sans craindre l’inflation, le rééquilibrage du commerce entre pays excédentaires et déficitaires…

Mais les politiques, et d’ailleurs la plupart des experts médiatiques, n’ont toujours pas tiré les conclusions pratiques de ce revirement intellectuel spectaculaire, notent les auteurs. Ils continuent à analyser la situation économique avec les concepts d’avant-crise et à prescrire les solutions… qui y ont mené.

Dans les bras de l’extrême droite

Les…

Philippe Martinez : « Ce n’est pas l’immigration qui crée du dumping social, mais l’absence de droits ! »

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à l’Hôtel Matignon, le 29 septembre.

Tribune. Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, est asséné un certain nombre de contre-vérités sur l’immigration visant à opposer de manière caricaturale « main-d’œuvre étrangère » et « main-d’œuvre nationale ». Ces raccourcis dangereux sont utilisés sous prétexte de « protéger » la « main-d’œuvre locale » avec une évidente méconnaissance des réalités du monde du travail.

La CGT, présente au cœur des entreprises et des services, forte de son expérience en faveur des travailleurs migrants, tient à rétablir un certain nombre de vérités.

Rappelons d’abord que le discours nationaliste visant à opposer travailleurs français et travailleurs immigrés est une vieille recette d’extrême droite. Les réactions identitaires et la désignation des travailleurs immigrés comme boucs émissaires ont accompagné les périodes de crises économiques et la montée des fascismes en Europe. Il est irresponsable dans la période que nous vivons de semer la confusion et d’attiser de tels sentiments d’opposition entre salariés pouvant mener à la haine.

Le fait migratoire est un phénomène incontournable, stable et continu dans l’histoire de l’humanité. Prétendre que l’on peut stopper ou maîtriser les mouvements migratoires est un leurre politicien et une posture idéologique. Les plus hauts murs n’empêcheront jamais des personnes de fuir, au péril de leur vie, la guerre, la misère économique ou les persécutions.

Les vagues migratoires aussi font partie intégrante de notre histoire. Elles ont construit, façonné la richesse de notre réalité culturelle et contribué au développement économique de notre pays depuis des siècles.

Nous ne faisons pas face à une invasion de migrants et notre pays doit accueillir humainement et dignement ceux qui fuient leurs pays. Cela se nomme la fraternité.

Ces salariés font partie intégrante de la classe ouvrière !

Ce n’est pas l’immigration qui crée du dumping social mais l’absence de droits !…

« Les métiers de la restauration sont passionnants lorsqu’on choisit de les pratiquer sous l’angle de la qualité »

« Les exemples de plongeurs devenus directeurs de restaurant ou encore de laveurs de vitres devenus commis foisonnent  » (Laval, épreuve de cuisine lors des Olympiades des métiers).

Tribune. Beaucoup de restaurateurs se plaignent du manque de motivation et de fidélité des candidats pour un métier qui semble rebuter les chercheurs d’emploi par ses contraintes horaires et matérielles et son manque de valorisation sociale. Le débat sur la « petite phrase » d’Emmanuel Macron sur la facilité à trouver un emploi dans le secteur « en traversant la rue » a attiré à nouveau l’attention sur ce problème.

Il est vrai que trop de jeunes aujourd’hui choisissent nos métiers plus par défaut que par passion. Mais n’est-ce pas à la profession de donner envie à ses futures recrues ? Les métiers de la restauration sont intrinsèquement passionnants, lorsqu’on choisit de les pratiquer sous l’angle de la qualité à tous les niveaux.

Des trésors de créativité

Le réseau des « Restaurants et producteurs artisans de qualité », créé par le Collège culinaire de France en 2013, a développé une approche particulière pour s’attaquer aux problèmes de recrutement et de fidélisation de ses 2 200 membres sur l’ensemble du territoire.

En amont, auprès des écoles de la restauration et de l’hôtellerie, le Collège culinaire propose la signature d’une « charte de saisonnalité » qui sensibilise les futurs professionnels pour qu’ils s’ouvrent aux pratiques artisanales et à une reconnexion avec la terre. Il s’agit de les inciter à aborder leur métier par la connaissance des produits et des producteurs, source de motivation et d’engagement.

L’accent mis par le Collège culinaire de France sur l’importance vitale d’une relation humaine entre producteurs et restaurateurs fait émerger des trésors de créativité et d’échanges passionnés sur la découverte et la compréhension de métiers différents. Ainsi, un restaurateur qui aura compris sur le terrain, au côté de son producteur, l’importance du moment de maturation optimum d’un légume ou d’un fruit pour le goût, pourra partager la découverte avec ses équipes et les passionner.

Développer…

Le champ de la formation professionnelle étendu et simplifié

À partir du 1er janvier 2019, ces réformes de la formation professionnelle peuvent être utilisés afin de réaliser une action de formation, un bilan de compétences, une validation des acquis de l’expérience ou une action d’apprentissage. 

Le livre III de la sixième partie du Code du travail est nommé « Formation professionnelle », et non plus « Formation professionnelle continue ». Cette petite modification apportée par la loi 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de son avenir professionnel, publiée au Journal Officiel le 6 septembre 2018, peut sembler anodine, mais marque la volonté du législateur d’élargir le champ d’application de la formation professionnelle en y incluant les actions d’apprentissage. Dans un souci de simplification, la loi donne une nouvelle définition de l’action de formation et rationalise son périmètre. Ces mesures entrent en vigueur le 1er janvier 2019.

Le législateur a décidé à la fois d’étendre mais aussi de simplifier le champ d’application de la formation professionnelle. Simplifier, car il supprime l’actuelle longue liste des catégories d’actions de formation des article L6313-1 et suivants du Code du travail. Étendre, car il y intègre les actions d’apprentissage, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. En définitive, entrent dans le champ de la formation les 4 actions de développement des compétences présentées ci-après.

Une nouvelle définition de la formation

La loi définit l’action de formation comme une étape pédagogique pour atteindre un objectif professionnel. Elle peut être en tout ou partie à distance ou bien encore en situation de travail, dans des conditions prévues par décret, à paraître (C. trav. art. L 6313-2 modifié).

Il est assigné à l’action de formation 4 objectifs (C. trav. art. L 6313-3 modifié) :

– Accorder à toute personne sans qualification professionnelle ou sans contrat de travail d’accéder dans les meilleures conditions à un emploi ;

– Promouvoir l’adaptation des travailleurs à leur poste de travail et à l’évolution des emplois, assurer leur maintien dans l’emploi, participer au développement de leurs compétences et permettre l’acquisition d’une qualification plus élevée ;

-Abaisser, pour les travailleurs dont l’emploi est menacé, les risques d’une qualification inadaptée à l’évolution des techniques et des structures des entreprises, en les préparant à une mutation d’activité dans leur entreprise ou en dehors, et permettre à des salariés dont le contrat de travail est rompu d’accéder à des emplois exigeant une qualification différente ou à des non-salariés d’accéder à de nouvelles activités professionnelles ;

– favoriser la mobilité professionnelle.

Le bilan de compétences et la VAE :

Avec l’action de formation stricto sensu, figurent toujours dans le champ de la formation professionnelle le bilan de compétence et la validation des acquis de l’expérience (VAE). La définition du bilan de compétences est récemment  modifiée et recodifiée à l’article L6313-4 du mêm Code. Une nouveauté toutefois : le bénéficiaire du bilan n’est plus le seul destinataire du document de synthèse, celui-ci pouvant être désormais transmis au conseil en évolution professionnelle.

L’action de VAE, dont les modalités pratiques prévues par le Code de l’éducation sont inchangées, est définie comme celle ayant pour objet l’acquisition d’une certification professionnelle enregistrée au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) (C. trav. art. L 6313-5 modifié).

L’apprentissage entre dans le champ de la formation

La nouveauté essentielle, l’action d’apprentissage forme la quatrième action de développement des compétences et ne constitue donc plus une catégorie à part exclue du champ d’application de la formation professionnelle. Le législateur en profite pour créer un dispositif de préparation à l’apprentissage.

En pratique, l’objet principal de l’apprentissage figure toujours dans le livre II de la sixième partie du Code du travail consacré au contrat d’apprentissage. Il est de donner à des travailleurs, ayant satisfait à l’obligation scolaire, une formation générale, théorique et pratique, en vue de l’obtention d’une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (Loi art. 11, II ; C. trav. art. L 6211-1 modifié).

Mais il est complété par 4 nouveaux objectifs réalisables dans le cadre des dispositifs de formation professionnelle (C. trav. art. L 6313-6 modifié) :

– faciliter aux apprentis d’obtenir une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré au RNCP ;

– Accorder aux titulaires d’un contrat d’apprentissage ainsi qu’aux apprentis originaires de l’Union européenne en mobilité en France une formation générale allié à une formation technologique et pratique, qui complète la formation reçue en entreprise et s’articule avec elle ;

– contribuer au développement des connaissances, des compétences et de la culture nécessaires à l’exercice de la citoyenneté ;

– contribuer au développement de l’aptitude des apprentis à poursuivre des études par la voie de l’apprentissage ou par toute autre voie.

Pour faciliter l’atteinte de ces objectifs, la loi implante un nouveau mécanisme de préparation à l’apprentissage inséré à l’article L6313-6 du Code du travail. Celui-ci a pour objet d’accompagner les personnes souhaitant s’orienter ou se réorienter par la voie de l’apprentissage. Il doit leur permettre de développer leurs connaissances et leurs compétences et de faciliter leur intégration dans l’emploi, en cohérence avec leur projet professionnel. Accessible en amont d’un contrat d’apprentissage et mise en œuvre par l’État, cette action de préparation est organisée par les centres de formation d’apprentis ou par des organismes et établissements déterminés par arrêté interministériel (à paraître). Les bénéficiaires sont obligatoirement affiliés à un régime de sécurité sociale et peuvent bénéficier d’une rémunération prise en charge par l’État en application de l’article L6341-1 du Code du travail.

Représentation, parité, obligation d’emploi: les amendements de la loi Pacte qui concernent les salariés

Pas moins de 383 amendements au projet de loi Pacte, qui vise à simplifier la vie des entreprises et à les rendre plus compétitives, ont été adoptés après l’examen en commission spéciale qui s’est achevé le 15 septembre. Alors que le texte est débattu en scéance publique à l’Assemblée nationale dès ce mardi 25 septembre, voici le point sur les principales modifications qui concernent les ressources humaines.

Rémunération des dirigeants

En proposant de rendre obligatoire la publication des écarts de salaire dans les entreprises de plus de 5 000 salariés dans le monde (ou 1 000 salariés en France), un amendement déposé par les députés de l’aile gauche de la majorité avait fait grand bruit.

C’est finalement un autre amendement, déposé par Bercy, qui a été adopté. Il propose que figure « l’évolution des rémunérations des dirigeants par rapport à la moyenne des rémunérations de l’entreprise » dans le « rapport de gouvernement d’entreprise » que doivent publier les grandes sociétés chaque année.

Afin d’encourager l’indexation de la rémunération des dirigeants sur la politique de Responsabilité sociale des entreprises (RSE), un autre amendement adopté suggère que le même rapport d’entreprise fasse aussi «état des éléments de rémunération qui découleraient de l’application de critères de performance en matière de RSE » .

Intérêt social et représentation des salariés

Alors que la loi Pacte entend consacrer « l’intérêt social » d’une entreprise, des modifications viennent préciser les concepts, très vagues, d’« intérêt social » et de « raison d’être ». Avec une limite importante : pour « circonscrire l’effet de la reconnaissance de l’intérêt social dans la loi sur la vie de la société », un amendement vient préciser que le juge n’a pas à apprécier la conformité à l’intérêt social d’un acte ou une délibération sociale.

Une autre « modification » introduit également la possibilité pour les…

Allemagne : Siemens va supprimer 2 900 emplois

Siemens a annoncé lundi 24 septembre la suppression d’environ 2 900 emplois en Allemagne dans le cadre d’un plan de restructuration visant à économiser 500 millions d’euros.

Le conglomérat industriel allemand dit dans un communiqué vouloir par ces mesures renforcer la compétitivité de ses divisions « Power and Gas » et « Process Industries and Drives ». Les 500 millions d’euros d’économies seront réalisées au sein de la division « Power and Gas », dont environ 270 millions en Allemagne.

L’action Siemens a clôturé sur un gain de 0,73 %, à comparer à un repli de 0,64 % de l’indice DAX de la Bourse de Francfort. « Le marché de la production d’énergie fossile s’est considérablement contracté. Dans le contexte de ce changement structurel, l’accord que nous avons conclu est essentiel pour améliorer notre compétitivité », a déclaré Lisa Davis, membre du directoire de Siemens, citée dans le communiqué.

Les sites de Görlitz et de Berlin conservés

Finalement, 2 900 emplois seront supprimés en Allemagne au lieu de 3 400 annoncés en novembre 2017, et les sites de Görlitz et de Berlin seront conservés, a précisé Siemens. Le directeur des ressources humaines de Siemens a déclaré que l’objectif était d’avoir réalisé d’ici à deux ans la majeure partie de ce plan de restructuration.

En août, Siemens a présenté un plan stratégique baptisé « Vision 2020 + » visant à regrouper ses cinq divisions industrielles en trois entités opérationnelles. Le plan prévoit aussi d’augmenter le taux de croissance et la marge bénéficiaire de 2 % à un horizon de trois à cinq ans.

Un forum interactive pour l’emploi :

La Maison de l’emploi, de la Communauté des communes du Pays d’Iroise (CCPI), sitée à Lanrivoaré et le Plan local d’insertion et d’emploi du Pays de Brest (Plie) ont organisé, jeudi, au bâtiment Tech Iroise de Saint-Renan, un café-rencontre entre les habitants et des entreprises de la région. Le meeting a été assurée par Sandrine Perquis et Christine Lamour (référente de parcours Plie) de la Maison de l’emploi et Stéphane Montreer du Plie, qui précise « Le format de ces rencontres a été initié à Brest. C’est la troisième fois que nous l’organisons dans le Pays d’Iroise et c’est la première fois ici au Tech Iroise ».

Les entreprises participantes: 

Les entreprises qui ont assuré cette démarche participative, en proposant des métiers variés sont : Filets d’Iroise (fabrication de filets de pêches), Intermarché Plougonvelin (grande distribution), Le Télégramme (métier de la distribution), Paysages d’Iroise (création et aménagements paysagers), Randstad Intérim (agence d’intérim), SARL Roger Vincent (couverture), Sous mon toit (aide à la personne).

L’objectif :

Pour les chercheurs d’emploi, elle permet de rencontrer des recruteurs et des dirigeants d’entreprise locales (sans intermédiaires), d’échanger avec eux sur de nouveaux métiers ou approfondir leurs connaissances sur un secteur d’activité mais également de saisir l’opportunité de laisser leur candidature en main propre. Pour les dirigeants de communiquer sur leur entreprise, de repérer des personnes intéressées par les postes et métiers afin d’anticiper de futurs recrutements et d’avoir des candidats de proximité.

« En première partie, les entreprises ont présenté, tour à tour, leurs activités, les métiers et les perspectives d’emploi puis les dirigeants ont reçu chaque candidat en entretien individuel » a indiqué Cendrine Perquis.

Des aides financières au titre des déplacements

A la fin du forum,  l’association En route pour l’emploi, de Brest, a informé les habitants sur les solutions en matière de mobilité et ses différentes aides à la mobilité.

Horaires: 

Maison de l’emploi, Pays d’Iroise communauté, ZI de Kerdrioual, Lanrivoaré. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h (16 h 30 le vendredi). Tél. 02 98 32 47 80 ; courriel, maison.emploi@ccpi.bzh