Quelle est la rémunération espérer quand on est jeune diplômé ?

Un marché adéquat et des jeunes diplômés confiants… c’est la conclusion de l’Étude de rémunération jeunes Diplômés 2018-2019 menée par le cabinet Walters People !

Le cabinet Walters People, spécialisé dans l’embauche intérimaire et permanent pour les fonctions supports et financières des entreprises, rélève son étude annuelle des salires 2018-2019 centrée sur les jeunes diplômés. Avec un marché de l’emploi retrouvant sa vitalité aussi bien dans les grands groupes que dans les PME, l’environnement s’avère bénéfique aux personnes qui entrent sur le marché du travail…

La fidélisation des jeunes diplômés devient dès lors une contribution importante pour les entreprises qui doivent désormais travailler leur attractivité pour répondre aux nouvelles attentes de cette génération. De leur côté, les jeunes diplômés se montrent confiants dans les opportunités offertes par le marché pour l’année à venir…

La recherche aux talents profite aux jeunes candidats

L’employabilité des jeunes diplômés est confortée aussi bien pour les candidats Bac+4/5 que pour les jeunes titulaires d’un Bac +2/3, dont les perspectives sont positives dans tous les secteurs d’activité.

Ces derniers augmenteront leurs chances en suivant des formations en alternance ou en apprentissage, très prisées des recruteurs car « professionnalisantes ».

Confirmation du prélèvement à la source en janvier : impact sur les métiers de la paie

La récente confirmation de la mise en place du prélèvement à la source prévue pour janvier va fortement impacter les métiers de la paie en 2019, qui sont déjà soumis à de fortes tensions et une pénurie de candidats. Les profils juniors vont donc pouvoir profiter de cette situation.

Après quelques mois de stage, les jeunes diplômés spécialisés en paie pourront ainsi rapidement trouver un emploi. Les profils de gestionnaire de paie pourront prétendre à des salaires compris entre 28 et 32K, bénéficiant d’une augmentation de 6% pour 2019…

Les compétences en conformité, clés pour le secteur bancaire

En banque et sans surprise, les métiers liés aux risques et à la conformité continuent d’être très recherchés par les recruteurs, en raison d’un contexte toujours très présent de sécurisation et de responsabilisation des entreprises. Le profil clé de Compliance Officer (augmentation sur 2019 prévue de 11%) est notamment très demandé au sein des banques de financement et d’investissement, pour répondre aux récentes réglementations anti-blanchiment et anti-terrorisme.

L’assistanat

L’assistanat est un secteur qui illustre parfaitement l’évolution des métiers accélérée par la digitalisation. Dans le contexte de reprise de l’activité, les entreprises recherchent des profils assurant la coordination entre les différents départements, mais aussi auprès des prestataires externes. Une hausse moyenne des salaires de 5% sur l’ensemble de ces métiers est ainsi attendue pour 2019.

Les postes d’Office Manager et d’assistant de direction tirent leur épingle du jeu et devraient connaitre une augmentation de salaires de l’ordre de 7% en 2019. Le marché se montre particulièrement ouvert aux jeunes diplômés ayant suivi des formations en alternance, déjà rompus à l’univers professionnel et démontrant des capacités d’adaptation plus rapides…

La digitalisation :

La digitalisation également est sous tension depuis plusieurs années dans le secteur de l’assurance accélère le besoin de renouvellement des effectifs au sein de tous les acteurs du marché, enclenchant une augmentation mécanique des salaires. Les profils bac +2/3 ou bac +5 sont donc activement recherchés, qu’ils soient issus de formations en assurance, banque ou droit des assurances. Dans ce secteur toujours plus orienté client, les entreprises s’ouvrent à des profils non-expérimentés qu’elles formeront post-recrutement ; un moyen de rendre les talents opérationnels plus rapidement et de les retenir.

Le métier de souscripteur apparaît ainsi comme un métier d’avenir pour les jeunes diplômés, offrant de belles opportunités d’évolution avec des salaires compris entre 33 et 44K pour 2019.

L’immobilier et de la construction :

Le secteur de la construction bénéficie d’un contexte exceptionnel avec des recrutements nombreux et efficace ainsi que des rémunérations en croissance sur la plupart des jobs. Les recruteurs voient parallèlement arriver les chercheurs d’emploi à fort potentiel, hautement qualifiés et hyper-spécialisés grâce à des formations de qualité et adaptées au marché. Les opportunités étant plus nombreuses que les candidats sur la plupart des fonctions, ces derniers peuvent pour certains choisir leur poste dès la sortie d’école.

Le métier star dans ce secteur reste celui d’ingénieur travaux (35-42K), ainsi que tous les postes d’encadrement de chantiers, avec par exemple une augmentation prévue de 7% pour le métier de chef de chantier. Les recruteurs doivent donc s’adapter et proposer des conditions de rémunération suffisamment attractives pour pouvoir capter ces jeunes fraîchement diplômés et fortement sollicités.

Dans l’immobilier, la situation est pareille avec un contexte particulièrement favorable aux profils juniors, qui devraient connaitre un boom en termes de salaires en 2019 (+4% en moyenne). L’immobilier d’entreprise et la promotion immobilière sont les deux domaines les plus accessibles pour les jeunes diplômés.

Ce contexte exceptionnel avec un volume d’offres d’emploi supérieur au nombre de candidats, permet de mettre en lumière certains métiers comme celui d’assistant (28-33K)ou de responsables de programmes (34-38K), très recherchés dans le cadre de l’expansion de grands projets tels que le Grand Paris. Cette situation de quasi plein emploi devrait perdurer encore plusieurs années.

L’IT, un secteur idéale pour les jeunes

La pénurie de candidats dans le secteur de l’IT et du digital continue de participer à la hausse des salaires amorcée depuis un an sur les profils juniors (+5% d’augmentation en moyenne).

Les métiers phares restent les profils ingénieurs étude et développement (avec des salaires compris entre 38 et 42K), chef de projet SI (38-40K) et technicien support (22-28K).

Enjeu d’attractivité pour les entreprises :

L’enquête menée par Walters People en France, auprès des demandeurs d’emploi montre que 55% des jeunes diplômés ont trouvé leur premier emploi avant l’obtention de leur diplôme ou dans les trois mois suivants. Signe de ce contexte porteur, une majorité des candidats (71%) se montrent confiants dans les opportunités de leur secteur.

Les entreprises font donc face aujourd’hui à des situations de volatilité des talents et celles-ci peinent souvent à retenir les candidats (88% des jeunes diplômés sont restés moins de trois ans dans leur premier poste). Pour répondre à ces enjeux, les entreprises doivent travailler sur leur agilité et repenser leur stratégie RH. Critères privilégiés par les jeunes générations : leur environnement de travail (64%) mais aussi les opportunités d’évolution (54%).

Alain Mlanao, directeur général de Walters People France, précise : « Les nouveaux modes de travail collaboratifs, le recours aux outils digitaux et la bienveillance des recruteurs vont se révéler de plus en plus déterminants pour l’attractivité des entreprises. Elles doivent s’adapter aux aspirations des meilleurs talents pour leur permettre de se projeter et de rester dans leur poste alors même qu’ils sont très courtisés sur le marché ».

« Soft skills »

Pour les candidats, les « soft skills » deviennent important… Une bonne capacité d’adaptation à l’environnement de travail fait de plus en plus la différence face à des compétences purement techniques.

L’importance de la formation professionnelle devient d’ailleurs un appui stratégique tant pour les entreprises (atout pour fidéliser et retenir les jeunes salariés) que pour les jeunes diplômés qui peuvent s’en servir comme tremplin pour évoluer au sein de leur entreprise…

« Ce sont les salariés qui ont le plus intérêt à la défense de leur entreprise sur le long terme »

Tribune. Le jeudi 18 octobre, le collectif « J’aime ma boîte », initié par Sophie de Menthon, a décidé que ce serait la fête des entreprises, avec un slogan prometteur pour l’édition 2018 : « Fais bouger ta boîte ! » Son objectif affiché : permettre aux salariés de « montrer un autre visage de leur entreprise ». Qui ne souscrirait à un tel programme ? Qui ne voudrait le bien de l’entreprise à laquelle il participe, sur le long terme ?

Or c’est un fait que, par souci de la pérennité de son entreprise, le salarié doit parfois défendre celle-ci contre elle-même, ou plutôt contre des comportements internes, de la part d’actionnaires ou de dirigeants qui, au nom d’une maximisation de la rentabilité financière à court terme, font jouer leurs intérêts contre ceux de l’entreprise, jusqu’à y sacrifier son avenir. Confondant démarche d’entrepreneur et démarche de prédateur, ils épuisent ce qu’ils exploitent au lieu de le cultiver. Les méthodes mises en œuvre par quelques-uns pour vampiriser l’entreprise commune doivent être portées à la connaissance de tous pour faire « bouger [la] boîte ». Cela servira de révélateur : les vampires détestent la lumière du jour !

Trop d’abus perdurent à cause du silence de ceux qui pourraient parler

C’est un fait aussi que nombre d’entreprises abritent des pratiques criminelles (comme le financement du terrorisme dont Lafarge est actuellement suspecté), délictueuses (comme l’évasion fiscale, la corruption, l’entente commerciale entre « concurrents ») ou socialement condamnables (comme le management toxique, les arnaques commerciales, l’obsolescence programmée, l’optimisation fiscale, la maltraitance animale…).

Or la mise en œuvre de toutes ces pratiques nécessite la collaboration de salariés, qui doivent le 18 octobre prendre la liberté de raconter publiquement ce qu’ils savent pour enfin marquer leur désaccord. Trop d’abus perdurent à cause du silence de ceux qui pourraient parler.

Fonction…

Le dilemme des aides publiques à la reprise d’entreprises

Dans l’usine de fabrication de boîtes de vitesses Ford de Blanquefort (Gironde), en mai 2013.

C’est l’une des inconnues de la reprise du site de Ford Blanquefort. L’Etat et les collectivités territoriales doivent-ils remettre au pot, au risque de tout perdre, pour soutenir la reprise du site par Punch Powerglide ? Lundi 15 octobre, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a indiqué l’intention de l’Etat de mobiliser 5 millions d’euros pour soutenir la réindustrialisation du site, tandis que les collectivités locales sont prêtes à investir 12,5 millions d’euros.

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Mais si tout s’arrête, que Ford met la clé sous la porte à Blanquefort, que se passera-t-il ? Le constructeur peut-il être obligé de rembourser les moyens alloués par les pouvoirs publics entre 2011 et 2013 pour maintenir, déjà, l’activité de l’usine ? A l’époque, Etat, région, département et communes de l’agglomération avaient mobilisé 15 millions d’euros pour participer à la modernisation du site et assurer, pendant cinq ans, le maintien d’un millier de postes. « Comme les engagements ont été tenus, à savoir le maintien des postes sur la période prévue, cet argent ne peut plus être réclamé », dit-on à Bercy.

A chaque annonce de fermeture d’usine, de départs, la réaction est pourtant la même chez les hommes politiques. Ils exigent le remboursement des aides publiques perçues.

Le sinistre épisode Daewoo

Tous gardent encore en mémoire l’épisode Daewoo, de sinistre mémoire. Après avoir reçu près d’une cinquantaine de millions d’euros d’aides publiques dans les années 1980 et 1990 pour revitaliser la Lorraine, le conglomérat avait décidé de fermer, en 2003, ses trois usines, supprimant au passage 1 200 emplois. Le tout sans jamais avoir remboursé un centime aux pouvoirs publics et en laissant une ardoise fiscale conséquente.

Beaucoup plus récemment, le député Olivier Falorni demandait, en 2015, le remboursement des crédits d’impôt recherche touchés par l’équipementier Delphi, qui fermait son site de Périgny, près de La Rochelle. Sans succès. De même, pendant la campagne présidentielle de 2017, le candidat socialiste Benoît Hamon avait demandé le remboursement par Whirlpool, qui annonçait alors la fermeture de son site d’Amiens, du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). Là aussi, sans succès, car les crédits d’impôt ne sont pas soumis à un engagement de conserver l’outil de travail en France.

Mais l’Etat n’est tout de même pas démuni. Depuis 2015, la loi Florange, votée à l’initiative d’Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, prévoit que toute entreprise amenée à fermer un établissement en France soit obligée non seulement de chercher un repreneur, mais également, si le préfet le demande, de rembourser « des aides pécuniaires en matière d’installation, de développement économique, de recherche ou d’emploi attribuées par une personne publique à l’entreprise ».

Fin 2017, l’Etat a ainsi demandé au groupe américain Caterpillar de rembourser quelque 125 000 euros d’aides publiques (prime d’aménagement du territoire, fonds de revitalisation) après l’annonce de la fermeture de son usine d’Arras, et la suppression de 67 postes… Un moindre mal.

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Les salariés à l’assaut des conseils d’administration

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, aux côtés de Nicole Notat et Jean-Dominique Senard, lors de la présentation de leur rapport sur « l’entreprise, objet d’intérêt collectif », en mars.

C’est une révolution douce, presque invisible. Le mouvement n’en est pas moins marquant : dans un capitalisme français où tout a longtemps paru se jouer entre amis, les salariés commencent à se frayer un chemin jusqu’au saint des saints : les conseils d’administration des grands groupes. Et à y faire entendre une autre voix. C’est ce que montrent les chiffres publiés mardi 16 octobre par l’Institut français des administrateurs (IFA).

Pas moins de 111 administrateurs représentant les salariés en tant que tels siègent désormais dans les conseils des 120 premiers groupes cotés en Bourse (SBF 120), selon les pointages de l’IFA. Leur nombre a bondi de 29 % en un an, et quasiment triplé depuis 2013.

Les salariés occupent ainsi 7,5 % des sièges aux conseils des grandes entreprises cotées, et même un peu plus de 9 % en incluant les salariés désignés en tant qu’actionnaires. Leur présence se révèle donc de moins en moins marginale. Un effet direct des lois Sapin de 2013 et Rebsamen de 2015, qui ont imposé la présence d’administrateurs salariés dans les grands groupes privés.

« Nous avons des convictions, nous les défendons »

« C’est important que la parole du personnel soit portée jusqu’au conseil, juge Stéphane Sauvage, un élu FO récemment nommé chez Getlink, l’ex-Eurotunnel. Cela aide à ce que les autres administrateurs gardent à l’esprit que, derrière les chiffres, l’entreprise est composée de femmes et d’hommes. » Eric Personne, qui siège chez Renault, confirme : « Avant, les administrateurs discutaient de salaire, de licenciement, dans une forme d’entre-soi. Notre seule présence modifie un peu la donne. »

Un troisième administrateur prend l’exemple d’un conseil récent. Les salariés ont voté contre un projet de la direction. « Bien sûr, nos voix n’ont pas suffi à tout bloquer. Mais nous avons des convictions, nous les défendons et, parfois, cela amène le conseil à réfléchir davantage avant une décision. »

Ce…

Réduction des emplois aidés : les associations s’adaptent difficilement

L’annonce, le 21 septembre 2017, par le gouvernement Philippe de la réduction du nombre de contrats aidés de 320 000 en 2017 à 200 000 à partir de 2018 avait soulevé un vent de panique dans le milieu associatif. En effet, 38 % de ces contrats d’un an renouvelables deux fois étaient signés par des associations. Le projet de loi de finances n’en prévoit que 100 000 pour 2019, mais, en 2018, seuls 60 000 emplois aidés ont été uti­lisés. Quelles alternatives ont été mises en place ? Comment se sont adaptées les associations ?

« Assez difficilement, réagit Philippe ­Jahshan, le président du groupement Mouvement associatif. 12 500 associations emplo­yeuses ont disparu contre 10 800 par an en moyenne les années précédentes. » En 2017, la France comptait 1,5 million d’associations en activité, dont 163 400 associations employeuses,selon le bilan annuel publié en septembre, dans la 16e édition de « La France associative en mouvement » réalisée par l’association Recherches et solidarités.

« En 2017, le club comptait 3 emplois aidés sur une équipe de 5 personnes. On a reventilé notre dispositif, réduit le nombre d’heures, et on a fait intervenir davantage de bénévoles », Alain Rey, président du Comité du Tarn de rugby

Ce sont donc plus de 7 % des associations employeuses qui auraient disparu, les plus petites et les plus en difficulté. Selon le baromètre annuel du moral des responsables d’association, 46 % sont insatisfaits et plus de 11 % jugent leur situation « très difficile », ce qui représente plus de 140 000 associations en souffrance en 2018.

Deux secteurs sont particulièrement concernés par la réduction des emplois aidés : la culture et le sport. En 2017, le sport comptait 25 000 emplois aidés sur 82 000 emplois salariés équivalent temps plein. « La fin des emplois aidés a été une perte de ressources nette, témoigne Alain Rey, le président de l’association Comité du Tarn de rugby. En 2017,…

Auvergne-Rhône-Alpes, une semaine pour l’emploi

Dans la semaine du 4 au 12 octobre, la 13 e édition de la campagne lancée par Pôle-Emploi Auvergne-Rhône-Alpes avec presque 1.000 collaborateurs avait pour objectif de guider et d’orienter les chercheurs d’emploi dans leurs démarches digitales. Mais aussi de répondre aux besoins des recruteurs de la région. Trouver la main d’œuvres compétentes nécessaires aux entreprises et les accompagner auprès de celles-ci pour répondre aux besoins de recrutement sont les deux paris de Pôle Emploi. Durant cette semaine, l’agence de Brioude a particulièrement mis en avant les services digitaux avec une après-midi dédiée au sujet par l’animation d’un salon « Geek emploi » délocalisé à Langeac. « Avec un territoire géographiquement étendu, il est important d’accompagner nos usagers dans l’utilisation des outils digitaux afin de faciliter leurs démarches, précisait Hervé Pichon, directeur de l’antenne Pôle-Emploi de Brioude. Nous avons contacté plus de 900 personnes par e-mailing pour les inviter à venir nous rencontrer lors de cette manifestation ». Une antenne représentée par deux personnes de la société Human-Booster offrait des suivis personnalisés aux personnes qui le souhaitaient.

« L’image de l’architecte, c’est celle d’un homme sur un chantier »

L’architecte du pont du Mont-Saint-Michel, l’Autrichien Dietmar Feichtinger,  en 2012.

Au début des années 1980, pour trouver une femme architecte, il fallait chercher à la loupe : elles ne dépassaient pas 7 % des inscrits à l’ordre des architectes. Aujourd’hui, elles sont majoritaires dans la plupart des écoles, tandis que 46 % des architectes de moins de 34 ans sont des femmes, selon la dernière étude Archigraphie.

Pourtant, l’heure de l’égalité n’a pas encore sonné. Les carrières des diplômés des écoles d’architecture ne sont pas les mêmes. Les femmes sont bien plus souvent fonctionnaires ou salariées et moins souvent installées à leur compte, un statut traditionnellement perçu comme plus prestigieux – environ 75 % des architectes libéraux ou associés sont des hommes. Une situation qui se traduit dans les rémunérations, avec des salaires pour les femmes inférieurs de 44 % à ceux des hommes, selon un rapport récent du Haut Conseil à l’égalité.

Comment expliquer cette situation ? Tout d’abord par l’effet des représentations, qui n’ont pas été bouleversées. Les « starchitectes » sont presque tous des hommes. Depuis son lancement, en 1975, par le ministère de la culture, le Grand Prix national de l’architecture n’a primé qu’une seule femme (Anne Lacaton en 2008, en tandem avec son associé Jean-Philippe Vassal).

Les lignes bougent

« L’image de l’architecte, c’est celle d’un homme sur un chantier, soupire Amina Sellali, directrice de l’école d’architecture de Marne-la-Vallée. Quand vous êtes une femme, dans ce milieu, il faut fournir deux fois plus d’efforts pour être crédible… » La profession « s’est féminisée tardivement et garde une culture très rude, masculine », observe Olivier Chadoin, sociologue, spécialiste des carrières des architectes et enseignant à l’école d’architecture de Bordeaux.

Le métier présente d’autres spécificités, souligne cet expert : « Juste avant la remise d’un projet, lors des charrettes, beaucoup de jeunes travaillent comme des fous pendant toute la…

Ferroviaire : les PME du fret se disent étranglées par la SNCF

Photo prise le 16 septembre 2009 au dépôt de la gare de triage du Bourget, de locomotives stationnées sur des voies de garage. AFP PHOTO/JACQUES DEMARTHON (Photo by JACQUES DEMARTHON / AFP)

Appelons-le Bruno. L’homme est un micro-patron, opérateur d’une toute petite entreprise de fret ferroviaire installée dans l’est de la France. Bruno est aux abois. Sa structure de moins de dix salariés et de moins de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires va devoir, affirme-t-il, déposer le bilan. « On nous coupe les pattes, se désespère l’entrepreneur. Sur l’ensemble de mes pertes imputables à la grève des cheminots contre la réforme ferroviaire, ce printemps, – soit plus d’un quart de mon chiffre d’affaires –, SNCF Réseau me rembourse à peine 10 %. »

Dans ce secteur du fret ferroviaire, Bruno n’est pas le seul à souffrir depuis le mouvement sans précédent contre le pacte ferroviaire. Si tous les opérateurs de fret privés ne sont pas, comme Bruno, acculés à la faillite, tous ont subi de cruelles pertes d’exploitation qui risquent de les fragiliser durablement. Et tous ont le regard rivé sur les ultimes négociations de leurs représentants avec la SNCF à propos du montant final des compensations que pourrait leur verser le groupe public ferroviaire, des sommes cruciales pour l’avenir des petits acteurs du fret.

Pour comprendre la situation, remontons au problème : le mouvement social contre la réforme ferroviaire, soit trente-six jours de grève étalés entre la fin mars et la fin juin. Les trains de fret ont subi des annulations de parcours par dizaines. Et le mode opérationnel du mouvement – deux jours tous les cinq jours – a perturbé les circulations, y compris les jours de non-grève. Fret SNCF et ses concurrents privés – le marché du transport ferroviaire de marchandises est ouvert en France depuis 2003 – ont particulièrement souffert.

Dans le fret privé, on distingue deux catégories d’acteurs

L’Association française du rail (AFRA), qui représente les opérateurs ferroviaires alternatifs à la SNCF, s’est alors rapidement tournée vers SNCF Réseau, l’entité de la SNCF qui gère les rails, attribue les droits de circulation…

« J’ai démissionné pour exercer un métier qui a du sens »

Voix d’orientation. Le Monde Campus etLa ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Florent, 30 ans, Paris.

Un jour, dans mon précédent – et premier – job d’ingénieur, mon chef m’a demandé de réaliser une mission d’expertise sur un cas de pollution environnementale. Deux conclusions étaient possibles après enquête : soit on arrêtait une activité quelques jours pour réparer une fuite de gaz à fort effet de serre, soit on continuait. Cette deuxième solution évitait à l’entreprise de perdre de l’argent, mais causait l’émission d’une grande quantité de gaz dans l’atmosphère. J’ai préconisé la première solution. Pas de chance ; pour ma direction, l’argent primait sur l’environnement. On m’a donc demandé de changer ma conclusion. J’ai refusé. Mon chef l’a modifiée lui-même. J’ai refusé de signer le rapport. La situation a dégénéré et je me suis retrouvé en entretien disciplinaire. Mon chef m’a alors lancé cette phrase : « Florent, il ne faut pas laisser tes valeurs personnelles interférer avec le travail. »

Ce jour-là, je me suis rendu compte que j’avais une conception du travail à l’opposé de celle de ma hiérarchie. Pour eux, un travail sert avant tout à générer un revenu. Un bon travailleur doit faire preuve de loyauté envers son entreprise, qui le paie pour effectuer un travail précis et défendre les intérêts de l’entreprise. A leurs yeux, je faisais preuve d’ingratitude et de déloyauté. A l’inverse, pour moi, qui ai besoin d’être convaincu que mon travail contribue à rendre le monde meilleur, mes chefs étaient des mercenaires dénués de valeurs morales.

Rendre le monde plus tolérant

Quelque temps auparavant, j’avais commencé à me poser la question du sens dans mon boulot. De son utilité. Est-ce que je suis utile à la société ? Est-ce que, si je pars, quelqu’un verra une différence ? Beaucoup de gens se posent ce genre de questions. Moi, elles ne voulaient plus sortir de ma tête. J’étais ingénieur dans une grande entreprise française, ce qui représente l’Everest du monde du travail pour mes grands-parents. Je vivais confortablement et, si j’avais voulu, j’aurais pu y faire mes quarante-deux ans de carrière avant une retraite tranquille, dans une maison à la campagne avec un labrador.

Mais voilà, ce n’était pas ce que je voulais. Le « sens » au travail, c’est pour moi la sensation de participer à un projet utile aux gens, qui contribue à rendre le monde plus tolérant, plus vert, plus engagé. Pour mes chefs, le sens au travail est sans doute complètement différent : la sensation d’avoir fait grandir une entreprise ? La satisfaction d’avoir accompli un devoir avec une parfaite loyauté ? Sans doute.

Loin de moi l’idée de porter un jugement définitif sur leur vision du travail ou la mienne, je ne sais pas si l’une est meilleure que l’autre. Elles sont simplement très différentes. Et ce jour-là, j’ai compris que ces deux visions n’étaient pour moi pas compatibles. Je suis devenu obsédé par ce besoin de trouver mon utilité, une vocation. Avec un collègue, on voulait réinventer le monde. Vaste projet ! On a alors commencé par se demander pourquoi les gens n’étaient plus engagés, et comment on devient un citoyen engagé.

Témoignage :   « Mon engagement associatif m’a aidée à me trouver moi-même »

L’utilité sociale, critère numéro un

On a découvert qu’il y avait pas mal d’étapes à franchir avant de s’engager : être informé des problématiques de société, se faire son opinion sur ces questions, avoir des outils pour faire le premier pas vers l’engagement. Cela nous semblait compliqué. Alors, on a créé un journal, Le Drenche, qui accompagne les gens sur ce chemin de l’engagement, et permet aux lecteurs de mieux comprendre les personnes pensant différemment.

Cela nous a pris deux ans. On a travaillé le soir après le boulot, puis je suis passé à temps partiel. Et les doutes : est-ce que je suis bien sûr de ce que je fais ? C’est pas trop risqué ? Et si j’étais en train de rêver, de me bercer d’illusions ? Je me revois encore tout tremblant le jour où j’ai apporté ma démission à mon chef. Et je ne regrette pas. Parce que l’utilité que je trouve aujourd’hui me donne plus d’énergie au quotidien qu’un bon salaire et des conditions confortables. Et que je sais que si je devais reprendre un emploi salarié dans une entreprise, l’utilité sociale de la structure serait pour moi le premier critère de choix. Si vous demandez aux gens ce qui les rendra heureux sur leur lit de mort, peu vous répondront : « Une belle carrière dans une grosse boîte. »

Témoignage :   « Rebelle à l’école, j’ai eu le déclic en arrivant en filière professionnelle »

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