Les grands groupes payent les études de leurs salariés
Plein emploi impose, pour se différencier de la concurrence, les sociétés américaines offrent à leurs salariés, souvent sans qualification, la possibilité de prendre le chemin de l’université.
Fiamma, 24 ans, la serveuse d’un Starbucks de Greensboro en Caroline du Nord, vient de fêter sa maîtrise de sciences politiques et de relations internationales à l’université d’Etat d’Arizona. Son mari avait même fait l’expédition pour la voir, en longue robe couleur framboise et mortier assorti, encaisser son diplôme. Un voyage tous frais payés, et les encensements de la direction du groupe Starbucks, ravie de voir sa barista réussir ses études supérieures.
La jeune étudiante est la première de sa famille à commercer les bancs virtuels de l’université. Et son employeur l’y a bien assisté. Quand elle a passé son entretien d’embauche chez Starbucks, on lui a de suite parlé des éventualités de formation interne. Ceux qui œuvrent au moins vingt heures par semaine peuvent s’inscrire aux 80 programmes en ligne offerts par l’université d’Arizona, s’étalant de la philosophie à l’ingénierie électrique. Starbucks s’engage à leur acquitter les quelques milliers de dollars de frais d’inscription.
« Mon manageur m’a bien soutenue, décalre Fiamma. Il m’a montré comment monter mon dossier et il s’est arrangé pour me faire travailler seulement deux jours par semaine. » Fiamma fait partie des 12 000 employés du groupe qui convoient les cours de l’Arizona State University et devraient admettre à l’entreprise d’atteindre son objectif de 25 000 diplômés en 2025.
Pour un dollar par jour
Starbucks, qui a commencé son programme en 2014, est à l’avant-garde d’un effort de formation dans lequel se sont embauchées de multiples compagnies. Les hypermarchés Walmart, les parcs d’attraction Disney, les restaurants Taco Bell et Chipotle, les cartes de crédit Discover, les grands magasins de bricolage Lowe’s… tous présentent à leurs troupes de retourner à l’école.
« Offrir des formations n’est pas nouveau, nuance Nicole Smith, économiste en chef du CEW (Center on Education and the Workforce) à l’université Georgetown (Washington DC). Depuis amplement, les grands groupes proposent à leurs cadres de se perfectionner. Mais ce qui est nouveau, c’est que tous les échelons de la hiérarchie sont actuellement concernés, du plus petit jusqu’au sommet. » Disney en Amérique a prévus de mettre 150 millions de dollars (135 millions d’euros) dans l’éducation de ses guides, artistes, caissières… Walmart, le numéro un mondial des hypermarchés, a ouvert en 2018 des cours en ligne de gestion, des formations sur la chaîne d’accumulation et des séances de leadership dans trois établissements, l’université de Floride, Brandman et Bellevue.