Qu’est-ce que la Business Intelligence? Transformer les données en informations commerciales

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La Business Intelligence (BI) utilise des logiciels et des services pour transformer les données en informations exploitables qui éclairent les décisions commerciales d’une entreprise.

Définition de la Business Intelligence

La Business Intelligence (BI) utilise des logiciels et des services pour transformer les données en informations exploitables qui éclairent les décisions commerciales stratégiques et tactiques d’une organisation. Les outils de BI accèdent et analysent les ensembles de données et présentent les résultats analytiques dans des rapports, des résumés, des tableaux de bord, des graphiques, des graphiques et des cartes pour fournir aux utilisateurs des informations détaillées sur l’état de l’entreprise.

Le terme intelligence d’affaires fait également souvent référence à une gamme d’outils qui fournissent un accès rapide et facile à digérer aux informations sur l’état actuel d’une organisation, en fonction des données disponibles.

Exemples d’intelligence d’affaires

Le reporting est un aspect central de la Business Intelligence et le tableau de bord est peut-être l’outil de BI archétypique. Les tableaux de bord sont des applications logicielles hébergées qui rassemblent automatiquement les données disponibles dans des tableaux et des graphiques qui donnent une idée de l’état immédiat de l’entreprise.

Bien que la Business Intelligence ne dise pas aux utilisateurs métier quoi faire ou ce qui se passera s’ils suivent un certain cours, la BI ne concerne pas uniquement la génération de rapports. Au contraire, la BI offre aux utilisateurs un moyen d’examiner les données pour comprendre les tendances et obtenir des informations en rationalisant les efforts nécessaires pour rechercher, fusionner et interroger les données nécessaires pour prendre de bonnes décisions commerciales.

Par exemple, une entreprise qui souhaite mieux gérer sa chaîne d’approvisionnement a besoin de capacités BI pour déterminer où se produisent les retards et où existent des variabilités dans le processus d’expédition, explique Chris Hagans, vice-président des opérations de WCI Consulting, un cabinet de conseil axé sur la BI. Cette entreprise pourrait également utiliser ses capacités de BI pour découvrir quels produits sont le plus souvent retardés ou quels modes de transport sont le plus souvent impliqués dans les retards.

Selon Cindi Howson, vice-présidente de la recherche chez Gartner, une société de recherche et de conseil en informatique, les cas d’utilisation potentiels pour la BI vont au-delà des mesures de performance commerciale typiques, à savoir une amélioration des ventes et des coûts réduits. Elle souligne le système scolaire de Columbus, Ohio, et son succès en utilisant des outils de BI pour examiner de nombreux points de données – des taux de fréquentation aux performances des élèves – pour améliorer l’apprentissage des élèves et les taux de diplômés du secondaire.

Les fournisseurs de BI Tableau et G2 offrent également des exemples concrets de la façon dont les organisations peuvent utiliser les outils de Business Intelligence:

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Une organisation coopérative pourrait utiliser la BI pour garder une trace de l’acquisition et de la rétention des membres.

Les outils de BI peuvent générer automatiquement des rapports de vente et de livraison à partir des données CRM.

Une équipe commerciale pourrait utiliser la BI pour créer un tableau de bord indiquant où se trouvent les prospects de chaque représentant dans le pipeline des ventes.

Stratégie d’intelligence d’affaires

Dans le passé, les professionnels de l’informatique étaient les principaux utilisateurs des applications BI. Cependant, les outils de BI ont évolué pour devenir plus intuitifs et conviviaux, permettant à un grand nombre d’utilisateurs dans une variété de domaines organisationnels de puiser dans les outils.

Howson de Gartner différencie deux types de BI. Le premier est la BI traditionnelle ou classique, où les professionnels de l’informatique utilisent des données transactionnelles internes pour générer des rapports. La seconde est la BI moderne, où les utilisateurs professionnels interagissent avec des systèmes intuitifs et agiles pour analyser les données plus rapidement.

Howson explique que les organisations optent généralement pour la BI classique pour certains types de rapports, tels que les rapports réglementaires ou financiers, où la précision est primordiale et les questions et ensembles de données utilisés sont standard et prévisibles. Les organisations utilisent généralement des outils de BI modernes lorsque les utilisateurs métier ont besoin de comprendre des dynamiques en évolution rapide, telles que les événements marketing, dans lesquels la rapidité est plus importante que l’obtention de données 100% correctes.

Mais alors qu’une solide intelligence économique est essentielle pour prendre des décisions commerciales stratégiques, de nombreuses organisations peinent à mettre en œuvre des stratégies de BI efficaces, en raison de mauvaises pratiques en matière de données, d’erreurs tactiques et plus encore.

Logiciels et systèmes de Business Intelligence

Différents types d’outils entrent dans le cadre de la Business Intelligence. Le service de sélection de logiciels SelectHub décompose certaines des catégories et fonctionnalités les plus importantes:

Tableaux de bord

Visualisations

Rapports

Exploration de données

ETL (extraction-transfert-chargement – outils qui importent des données d’un magasin de données dans un autre)

OLAP (traitement analytique en ligne)

Parmi ces outils, SelectHub indique que les tableaux de bord et la visualisation sont de loin les plus populaires; ils offrent des résumés de données rapides et faciles à digérer qui sont au cœur de la proposition de valeur de BI.

Il y a des tonnes de fournisseurs et d’offres dans l’espace BI, et les parcourir peut devenir écrasant. Certains des principaux acteurs comprennent:

Tableau, une plateforme d’analyse en libre-service fournit une visualisation des données et peut s’intégrer à une gamme de sources de données, y compris Microsoft Azure SQL Data Warehouse et Excel

Splunk, une «plate-forme d’analyse guidée» capable de fournir une intelligence d’affaires et une analyse de données de niveau entreprise

Alteryx, qui mélange des analyses à partir d’une gamme de sources pour simplifier les flux de travail et fournir une multitude d’informations BI

Qlik, qui est basé sur la visualisation de données, la BI et l’analyse, fournissant une plateforme de BI étendue et évolutive

Domo, une plateforme basée sur le cloud qui propose des outils de business intelligence adaptés à diverses industries (telles que les services financiers, les soins de santé, la fabrication et l’éducation) et à des rôles (y compris les PDG, les ventes, les professionnels de la BI et les informaticiens)

Dundas BI, qui est principalement utilisé pour créer des tableaux de bord et des tableaux de bord, mais peut également effectuer des rapports standard et ad hoc

Google Data Studio, une version suralimentée de l’offre familière de Google Analytics

Einstein Analytics, la tentative de Salesforce.com d’améliorer la BI avec l’IA

Birst, un service basé sur le cloud dans lequel plusieurs instances du logiciel BI partagent un backend de données commun.

JavaScript contre Ruby contre Python. Qui gagne?

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Pendant des années, JavaScript a été relégué au développement frontal, mis en cage dans nos navigateurs clients. Avec l’introduction de Node, JavaScript et toute sa gloire asynchrone ont pu se déplacer librement dans le monde du développement back-end, faisant du langage une véritable menace double.

Si vous envisagez de créer votre startup entièrement en JavaScript, vous devez tenir compte de ces avantages et inconvénients.

Avantages:

Grâce au moteur V8 hautement optimisé de Google et à la conception asynchrone intrinsèquement non bloquante de JavaScript, certaines tâches gérées par Node sont, dans certains cas, 20 fois plus rapides que les tâches gérées par Rails. Il suffit de demander à LinkedIn, qui a supprimé Rails et l’a remplacé par Node pour de meilleures performances selon leur étude de cas.

Les développeurs JavaScript sont une équipe de destruction d’une femme / homme. Pourquoi paralyser votre startup en plein essor avec des frais généraux lorsque vous pouvez embaucher un développeur JavaScript qui peut écrire à la fois votre application Web principale et frontale en JavaScript. Une fois que vous êtes prêt à créer votre application mobile, le développeur JavaScript peut utiliser React Native pour créer une application pleinement fonctionnelle. Aucun Swift ou Java requis.

Node est l’avenir. Vous voulez être en mesure de vendre le VC de l’évolutivité de votre entreprise et la popularité croissante de Node fournit un modèle de croissance stable.

Les inconvénients:

JavaScript peut se transformer en monstre spaghetti s’il n’est pas utilisé correctement. Juste Google « enfer de rappel » et vous verrez à quel point JavaScript peut devenir illisible lorsque les programmeurs ne programment pas de manière fonctionnelle. Cela peut entraîner une base de code difficile à maintenir.

Le nœud vient de sortir de la presse. De nombreux développeurs sont encore en train de passer de l’idée que JavaScript fait que les choses s’amusent sur le Web à l’idée que JavaScript est suffisamment robuste pour être implémenté en back-end. Ensuite, vous devez prendre en considération que Node, contrairement à Rails et Django, est simplement une plate-forme qui permet à JavaScript de s’exécuter en dehors du client. Les dépendances comme Express, MongoDB et Mongoo se doivent également être apprises. Cela signifie une pénurie de développeurs Node-savvy qualifiés.

Ruby sur les stéroïdes

Avec la montée en puissance de la super équipe Node / Express / React, le framework Ruby on Rails semble avoir diminué aux yeux des développeurs. Cela n’aide pas que Ruby lui-même soit récemment tombé au 8e rang du classement linguistique de RedMonk, le plus bas jamais atteint. Ensuite, vous avez l’essor du Machine Learning, du Big Data et de l’A.I., seuls quelques-uns des nombreux mots clés futuristes ont été répétés ad nauseam lors des événements clés de Google. Python a monopolisé ce domaine de recherche axé sur les données, ce qui a à son tour nui à la popularité de Ruby.

Cela étant dit, examinons les avantages et les inconvénients de Ruby.

Avantages:

Ruby possède l’une des communautés de développeurs les plus actives, ce qui signifie une excellente documentation et des dépendances open source incroyables, ou «gemmes». Vous voulez utiliser une bibliothèque React dans votre application Rails? Il y a un petit bijou pour ça!

Le code Ruby est simple, mais expansif. La philosophie rubyiste «il y a plus d’une façon de résoudre un problème» peut être un peu écrasante au début, mais une fois que vous maîtriserez quelques méthodes, vous serez impressionné par les outils apparemment innombrables à votre disposition. Dites adieu aux polyfills.

Je le jure, Harry Potter a inventé Rails. Avec une seule commande d’échafaudage de rails g, Rails générera votre modèle, les migrations pour ce modèle, le contrôleur et une vue. Pas besoin de créer manuellement des fichiers. Le routeur de Rails est excellent en raison de son niveau d’abstraction. Par exemple, vous pouvez imbriquer des itinéraires à l’aide d’un pseudo-langage hautement sémantique sans avoir à taper une longue chaîne époustouflante. Une fois que vous aurez appris toutes les nuances de Rail, vous dimensionnerez rapidement les projets.

Les inconvénients:

Ruby a une kryptonite majeure: les performances lentes.

L’écran rouge de la mort de Rails peut vous faire arracher les cheveux. Souvent, le débogage d’une application Rails peut provoquer des cauchemars en raison de sa nature abstraite. Une fois que la magie s’est dissipée, il vous reste de longs appels de pile et des dossiers imbriqués à parcourir.

Tango de Python avec Django Unchained

Jeff Knupp, un programmeur Python, a publié un excellent article qui explique habilement pourquoi Python gagne en popularité. Bref, le langage est un outil pour les statisticiens et a donné lieu à la description de poste de «data scientist». Les développements récents de l’apprentissage en profondeur, une technique qui modèle l’apprentissage automatique des réseaux neuronaux du cerveau, a ouvert le domaine de l’IA. Si votre startup va présenter toute forme d’intelligence, avoir une base de code Python peut être la voie à suivre.

Voici quelques avantages et inconvénients de Python:

Avantages:

Comme Ruby, Python est lisible. Il est également typé dynamiquement afin que les exceptions soient déclenchées, ce qui conduit à des processus de débogage plus indolores.

Python est idéal pour les tâches de calcul en raison de son protocole tampon, qui permet de construire des extensions C à partir de Python, qui peuvent ensuite être utilisées pour créer de puissantes bibliothèques de calcul.

Le framework Django est similaire à Rails dans la mesure où un développeur obtient tout ce dont il a besoin pour mettre à l’échelle une application web prête à l’emploi. L’avantage, cependant, est que le principe de Python selon lequel «explicite vaut mieux qu’implicite» signifie qu’il y a moins d’abstractions dans Django que Rails.

Les inconvénients:

En raison de sa concentration sur le calcul, Python n’est pas un démon de la vitesse. En fait, c’est une fraction plus lente que Ruby… de 0,7%

Python est restrictif. La frappe dynamique est à double tranchant en ce qu’elle provoque plus d’erreurs, dont la plupart n’apparaissent qu’au moment de l’exécution. Cela signifie un processus de développement plus long. Le compilateur applique également son propre style aux programmeurs, les forçant à indenter et à espacer correctement de peur qu’ils ne soient frappés par des messages d’erreur forts.

Coronavirus : au ministère du travail, la CGT menacée de poursuites pénales

Le torchon brûle entre la haute hiérarchie du ministère du travail et les représentants de la CGT implantés dans cette administration. Dans un courrier en date du jeudi 19 mars, dont Le Monde a eu connaissance, Yves Struillou, le responsable de la direction générale du travail (DGT), écrit à l’organisation syndicale pour lui indiquer qu’il saisira le parquet si elle ne retire pas des documents en relation avec « la gestion de la crise » sanitaire. Diffusés à l’attention des inspecteurs du travail, ces « modèles » posent un double problème, aux yeux de M. Struillou : ils véhiculent une « analyse gravement erronée » des règles relatives au droit de retrait et « sont assortis de l’en-tête officielle du ministère du travail », ce qui expose leurs utilisateurs à des poursuites pénales pour « contrefaçon (…) d’imprimés officiels ».

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Tout commence par un courriel envoyé mercredi par la CGT aux agents de l’inspection du travail. Il contient un tract intitulé « Protégeons les salarié-es avant les entreprises », ainsi que deux autres pièces – l’une qualifiée de « lettre type » tandis que l’autre porte la mention « constat d’exercice du droit de retrait coronavirus/Covid-19 ». En haut de chaque page, le logo de Marianne, sur fond tricolore. Pour la CGT, le but est de mettre à disposition des documents de référence qui pourront être employés afin d’« attester de l’insuffisance de mesures de protection mises en œuvre » par les employeurs. Il y a également un « modèle de courrier d’observations visant à solliciter » les entreprises sur « les mesures de protection » du personnel.

« Appel irresponsable »

Ces écrits sont de nature à induire en erreur les inspecteurs du travail, d’après M. Struillou. « L’appel que vous avez formulé à destination des agents “pour accompagner” les salariés est irresponsable », tonne-t-il. « Laisser croire à tout salarié que le document qui leur serait remis par un agent de contrôle sécuriserait juridiquement (…) l’exercice de leur droit de retrait n’est pas admissible au regard des conséquences », un usage abusif de ce droit pouvant se solder, notamment, par une « retenue » sur la fiche de paye. En outre, « la responsabilité personnelle » des fonctionnaires recourant à ces documents « pourrait être mise en cause », car ils sont susceptibles de se voir reprocher un « délit » – la « contrefaçon », donc. Les auteurs du tract « s’exposent également à des poursuites pénales », précise le patron de la DGT. C’est pourquoi celui-ci exhorte la CGT de « rapporter officiellement (…) les modèles » mis en circulation, faute de quoi le procureur de la République sera saisi.

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Les « accusations » lancées par M. Struillou sont « un peu ridicules », réagit Simon Picou, responsable du syndicat CGT au ministère du travail. Elles montrent, selon lui, que « les priorités de la DGT ne sont pas les nôtres » et débouchent sur des « menaces de sanctions disciplinaires et pénales ». Cet épisode illustre aussi « la stratégie jusqu’au-boutiste » du gouvernement, qui vise à « maintenir coûte que coûte les salariés au travail », en empêchant, au passage, les inspecteurs du travail « d’aider les salariés à faire valoir leur droit de retrait », dans un contexte de crise sanitaire sans précédent. Pour autant, la CGT ne souhaite pas engager de « bras de fer » : elle invite les agents à « ne pas reprendre tels quels » les documents incriminés, sachant que rien ne les empêche de s’en inspirer dans l’exercice de leurs missions.

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Coronavirus : « Le droit de retrait peut-il être un bouclier pour les travailleurs ? »

Le Louvre est resté fermé dimanche 1er mars en raison d’un droit de retrait du personnel, inquiet de l’épidémie causée par le coronavirus.
Le Louvre est resté fermé dimanche 1er mars en raison d’un droit de retrait du personnel, inquiet de l’épidémie causée par le coronavirus. Francois Mori / AP

Tribune. Hier, les personnels du Musée du Louvre et des chauffeurs de bus ; aujourd’hui, les facteurs mais aussi des CRS et des salariés de diverses entreprises… Tous veulent faire valoir leur droit de retrait en invoquant le non-respect des règles sanitaires dans le cadre de leur travail. Le droit de retrait peut-il effectivement jouer ce rôle de bouclier que les travailleurs espèrent mobiliser en période d’épidémie sanitaire ?

Pour rappel, ce droit procède de la loi du 23 décembre 1982 codifiée à l’article L.4131-1 du code du travail. Tout travailleur est en droit d’alerter son employeur « d’une situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection ».

Il peut alors exercer son droit de retrait sans qu’aucune sanction, ni retenue sur salaire ne puisse lui être appliquée si les motifs qui fondent le retrait sont avérés. Initialement créé pour les salariés du secteur privé, le droit de retrait a été progressivement étendu aux agents de la fonction publique dans des conditions similaires.

La particularité de ce droit est de confronter les intérêts du travailleur à ceux de son employeur, de sorte qu’en cas d’échec de consensus entre les parties, l’issue finale ne peut reposer que sur la décision souveraine du juge.

Quatre conditions cumulatives sont nécessaires à sa mise en œuvre.

Menace d’un accident

« L’alerte » doit d’abord avoir été préalablement donnée à l’employeur pour que celui-ci ait la possibilité de remédier à la situation décrite. Ce n’est que si l’alerte a été actionnée que le retrait peut être effectué au risque de ne pas être reconnu, dans le cas contraire, et ultérieurement, par les tribunaux.

Il convient de noter que la deuxième condition est subjective, puisque le salarié ou l’agent doit avoir un « motif raisonnable de penser » le danger. Cette formule souple est à l’avantage du travailleur, elle signifie que le danger n’a pas besoin d’être caractérisé ou de s’être révélé, mais seulement d’être ressenti comme tel par celui qui l’invoque.

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Le danger doit enfin être « grave et imminent » : ces deux dernières conditions supposent d’abord que la survenance du danger soit très proche, puis que le degré de gravité du danger puisse être distingué du risque habituel mais aussi des conditions normales d’activité, et ce même si l’exercice du travail est pénible ou dangereux.

« Comment allons-nous payer les charges reportées ? » : des petits patrons rassurés par les mesures mais angoissés par l’avenir

Dans le quartier d’Oberkampf à Paris, un bar ferme ses portes dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars.
Dans le quartier d’Oberkampf à Paris, un bar ferme ses portes dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars. Benjamin Girette pour Le Monde / Benjamin Girette pour Le Monde

Empêcher le bateau de couler tout en cherchant le mode d’emploi des canots de sauvetage. Pour les patrons de toutes petites entreprises, de PME, les indépendants ou les commerçants, le quotidien ressemble depuis quelques jours à un remake du Titanic. Si les nombreuses mesures instaurées dans des délais record par le gouvernement ont plutôt rassuré dans un premier temps, leur mise en œuvre sur le terrain se heurte à des questions auxquelles les chefs d’entreprise ont parfois du mal à trouver des réponses.

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Preuve des multiples interrogations qui les assaillent, une webconférence, organisée le 12 mars, par la chambre de commerce des Hauts-de-France a réuni 80 000 participants. « A ce jour, sur les 3 millions d’entreprises présentes sur le territoire, plusieurs dizaines de milliers d’entre elles ont pris contact avec nous », confirme Pierre Goguet, président de CCI France, dont le réseau des chambres de commerce a été désigné par l’exécutif pour être l’interlocuteur de premier plan des entreprises sur le terrain. « D’ailleurs, aujourd’hui, dans les chambres de commerce, nous ne faisons plus que cela. »

Bugs informatiques

Les demandes de chômage partiel ont elles aussi flambé en quelques jours : les services du ministère du travail avaient été sollicités, mardi 17 mars, en fin de journée, par 21 000 entreprises pour un total de 400 000 salariés concernés. Mal dimensionné pour une crise de cette ampleur, le dispositif a d’ailleurs connu quelques bugs informatiques qui ont ralenti le traitement des dossiers et donné des sueurs froides aux chefs d’entreprise.

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« Nous n’avons pas reçu les codes nécessaires pour nous inscrire sur le site, relate ainsi Karine Gallet, propriétaire de deux hôtels à La Rochelle et à la tête d’une équipe de sept personnes. Je m’inquiète, car si cela prend du retard, il faudra que je fasse l’avance des salaires en fin de mois… alors que mes deux hôtels sont fermés et que je n’ai aucune recette. »

« Les problèmes informatiques ont été circonscrits et la difficulté est en train de se débloquer », a assuré Pierre Goguet, à l’issue de la réunion de la task force économique, jeudi 19 mars, réunie autour du président de la République et du premier ministre. Mme Gallet n’est pas seule dans sa situation. « La première inquiétude porte sur les trésoreries », rapporte Pierre Minodier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), au lendemain d’une réunion de ses adhérents, « très angoissés », selon lui. De l’avis général, sur le terrain, les banques « jouent le jeu » de la renégociation des crédits, alors que les services fiscaux et sociaux enregistrent sans ciller les demandes de report des échéances.

Arc s’adapte pour ne pas avoir à couler ses fours verriers

Dans une usine du fabricant de verres Arc à Arques (Pas-de-Calais), en novembre 2016.
Dans une usine du fabricant de verres Arc à Arques (Pas-de-Calais), en novembre 2016. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les salariés d’Arc ne seront que 700 à embaucher, lundi 23 mars. Le recours au chômage partiel a été décidé. La décision a été approuvée à l’unanimité, par les élus du personnel, mardi 18 mars. Afin de diminuer la densité de personnel dans ses hangars et se conformer aux mesures de distanciation sociale adoptées en France pour lutter contre la pandémie due au coronavirus, le fabricant réduit sa production de verre de 70 % dans son usine d’Arques (Pas-de-Calais).

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« La sécurité de nos hommes, c’est la priorité », assure au Monde Tristan Borne, directeur général d’Arc en Europe. Le personnel administratif est désormais employé en télétravail. Le sort des équipes qui opèrent sur les chaînes de production a été plus délicat à gérer. Car la production de verres ne peut être arrêtée.

Ce site, où une goutte de verre devient un pot, une assiette ou un gobelet, comprend dix fours verriers. Ils tournent jour et nuit, sept jours sur sept. Le verre doit y rester en fusion à une température de 1 400 °C. « Un four verrier se démarre pour dix ans », rappelle M. Borne. Dès lors, l’option de « couler les fours », c’est-à-dire de les éteindre à l’aide de lances à eau, a été écartée. Elle aurait trop fragilisé l’entreprise qui, en 2013, a frôlé le dépôt de bilan. Parce qu’« un four coulé se contracte et ne peut remonter en température, il nous fallait aménager la production », explique le dirigeant.

Production réduite par phase

Le groupe suit la méthode adoptée avec succès sur le site de Nanjing, en Chine, en janvier, à la suite de la quarantaine imposée dans le pays. Elle sera mise en œuvre aussi dans l’usine américaine d’Arc à Millville (New Jersey). Pour l’heure, faute de mesures en vigueur en Russie, Arc n’a pas modifié sa production dans son site de Gus-Khrustalny. Son usine de Ras Al-Khaïma (Emirats arabes unis) tourne aussi comme à l’accoutumée.

En France, la production va être réduite par phase, d’ici à lundi 23 mars, de 70 %, « pour trois semaines au moins », selon le directeur général. Le site produira environ 800 000 pièces par jour, contre 2,5 millions habituellement. Cinq fours vont être mis en veille, « en circuit fermé », explique Tanguy Tartar, élu syndical UNSA. Le verre en fusion sera coulé pour être recyclé immédiatement. Du jamais-vu. « Même pour les plus anciens » des salariés, rapporte M. Tartar.

Les cinq autres fours d’Arc restent en activité. Objectif : honorer les commandes de pots de moutarde ou de pâte à tartiner des industriels confrontés à la frénésie d’achat actuelle des Français. « Notre avenir en dépend », juge M. Tartar.

Coronavirus : Amazon sous pression du gouvernement et de salariés

Des salariés d’Amazon manifestent devant le site du géant américain de la vente en ligne à Lauwin-Planque (Nord), jeudi 19 mars.
Des salariés d’Amazon manifestent devant le site du géant américain de la vente en ligne à Lauwin-Planque (Nord), jeudi 19 mars. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Depuis plusieurs jours, des employés des entrepôts d’Amazon se mobilisent contre des conditions de sécurité jugées insuffisantes. Jeudi 19 mars, ils ont trouvé en Bruno Le Maire un soutien. Le leader mondial de la vente en ligne exerce des « pressions inacceptables » en refusant de payer les salariés désireux de faire valoir leur droit de retrait à cause du coronavirus, a estimé le ministre de l’économie et des finances, sur France Inter. « Nous le ferons savoir à Amazon », a-t-il ajouté.

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Certains employés du groupe américain estiment que le risque de contagion au Covid-19 leur fait courir un « danger grave et imminent » sur leur lieu de travail. Ils demandent, à ce titre, à exercer leur droit de retrait.

Le groupe reste ferme

Mais Amazon s’y oppose, comme le confirme un email envoyé par les ressources humaines à un salarié de l’entrepôt proche de Lille et consulté par Le Monde :

« Les conditions d’hygiène sur le site [de Lauwin-Planque, dans le Nord] sont conformes aux règlements par rapport au coronavirus. La situation de travail ne présente aucun danger grave et imminent et conformément à la position du gouvernement, un droit de retrait n’est pas justifié. Et toute absence du poste ne serait pas rémunérée. »

« Amazon qualifie les demandes de droit de retrait comme des absences non autorisées, explique Tatiana Campagne, élue SUD-Solidaires à Lauwin-Planque. Or, dans l’entreprise, au bout de trois absences de ce type, on peut être convoqué pour un entretien préalable de licenciement. » Selon la syndicaliste, 370 employés du site ont demandé à faire valoir leur droit de retrait en début de semaine. Mais l’attitude de la direction en a poussé certains à depuis plutôt poser des congés ou des congés sans solde.

« Amazon outrepasse ses droits, selon Mme Campagne. Si un employeur conteste la légitimité d’un droit de retrait, il doit le faire auprès du tribunal des prud’hommes. » La question fait toutefois débat, juridiquement.

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Contacté après les déclarations de Bruno Le Maire, Amazon reste ferme sur ses positions :

« La santé et la sécurité de nos salariés restent nos priorités absolues. Nous respectons tous les droits de nos salaries, dont le droit de retrait. Nous avons pris des mesures fortes pour assurer la sécurité sur nos sites et continuons à ajuster nos processus en appliquant strictement les recommandations du gouvernement et des autorités sanitaires locales, accompagnant l’adoption immédiate de toute nouvelle consigne par nos salariés. »

L’entreprise fait valoir qu’elle a poussé les meubles des salles de repos et de repas pour permettre le respect des distances de sécurité. Les nettoyages ont été renforcés et les employés sont tenus de désinfecter leur poste, assure aussi Amazon. Les pauses auraient aussi été échelonnées pour réduire les points de contacts.

Des consignes trop peu respectées

De leur côté, les syndicalistes estiment les consignes trop peu respectées. Le gel hydroalcoolique manque, les distances de sécurité ne sont pas suffisantes, notamment lors des pointages de début et de fin de travail, les contacts sont nombreux sur les rampes de sécurité…

Le ministre de l’économie va-t-il appeler la direction pour la forcer à infléchir ses positions ? Il n’était pas prévu, jeudi, que M. Le Maire contacte le groupe, fait-on savoir au cabinet du ministre. Face la crise due au coronavirus, ce dernier est à la fois soucieux du respect des conditions sanitaires pour les employés, ainsi que de la continuation d’une certaine activité économique, utile pour la population. De son côté, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a fait éditer des consignes pour la livraison de repas et prépare une mise à jour incluant l’e-commerce et les entrepôts, comme ceux d’Amazon.

Si le gouvernement ne fait pas plier l’entreprise de Jeff Bezos, les employés poursuivent, eux, leur mobilisation. Mardi et mercredi, des actions ont eu lieu sur les sites de Saran (Loiret), à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), à Montélimar (Drôme) et à Lauwin-Planque. Jeudi matin, cet entrepôt était bloqué de fait, raconte Mme Campagne : suite à l’arrêt de travail d’employés du poste d’accueil des camions, une file de poids lourds s’allongeait… Par ailleurs, un syndicaliste local a lancé une pétition en ligne demandant la fermeture des sites d’Amazon. Jeudi soir, il a recueilli 4 800 signatures.

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La déclaration de cas de Covid-19 parmi des employés du géant américain pourrait accentuer la tension. Gaël Begot, élu CGT de Lauwin-Planque, raconte être confiné chez lui depuis ce jeudi, jusqu’au 8 avril, pour « suspicion » de coronavirus, suite à une visite chez son médecin traitant. Amazon a annoncé le renforcement de la prise en charge des personnes, avec maintien du salaire, en cas de quarantaine. Mais les six cas de SARS-CoV-2 reconnus dans des entrepôts d’Espagne, d’Italie et des Etats-Unis ont suscité des inquiétudes chez certains salariés, y compris en France.

Une bataille d’image

Sur Twitter, le témoignage d’un « livreur » pour Amazon a, ces derniers jours, suscité une certaine émotion. « Je n’ai pas le droit d’aller voir ma famille, mes amis. Par contre, je dois livrer 87 clients dans la journée, toucher 87 interphones, portes, lumières… », se plaignait cet employé d’un prestataire, dans un message partagé près de 10 000 fois.

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La bataille d’image dans l’opinion publique a son importance. Amazon a anticipé, en se présentant comme un service essentiel en temps de crise sanitaire. Jusqu’au 5 avril, les vendeurs tiers de sa plate-forme ne pourront faire livrer dans ses entrepôts que des « produits essentiels » (domestiques, médicaux, alimentaires, pour enfants…), a annoncé l’entreprise. Toutefois, cette dernière n’a pas encore produit de chiffres sur la typologie des ventes qu’elle réalise actuellement sur son site. Et qui sont en forte hausse.

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les lasers dans la course aux débits de transmission

En 2010, selon le cabinet d’analystes IDC, le monde s’échangeait que deux zettaoctets de données numériques, soit l’équivalent de deux milliards de téraoctets ou environ 500 milliards de DVD ! En 2015, ce chiffre avait été multiplié par six.

Et une pause ne semble pas envisagée ! Selon le même cabinet, le volume mondial de données sera multiplié par 3,7 entre 2020 et 2025, puis par 3,5 tous les cinq ans jusqu’en 2035, soit plus de 2 100 zettaoctets.

Principale raison à cette exploitation de la data : le big data et l’ambition des entreprises d’analyser quasi en temps réel d’énormes volumes de données pour mieux appréhender les comportements de leurs clients et prospects.

Autre facteur : le succès du streaming vidéo (et bientôt, du jeu vidéo en streaming) avec les plateformes de VOD. Autre phénomène majeur : le succès de l’OTT (« Over The Top »). L’OTT permet de transporter des flux vidéo, audio ou des données sur Internet sans l’intervention nécessaire d’un opérateur.

Ondes acoustiques et lumineuses

Avant, il y avait celui qui avait les tuyaux (typiquement les opérateurs) et ceux qui avaient le contenu (en ayant décroché une exclusivité). C’est le business model de Canal+ (avec ses matchs de foots, la F1…) qui passait par différents « tuyaux » (câble, satellite…).

Ce business model a vécu. Maintenant, un opérateur peut lui-même commercialiser une exclusivité, par exemple la diffusion d’un championnat de foot. Un autre peut décrocher la diffusion sur internet d’un concert ou d’un tournoi de eSport…

Afin de répondre à cette forte croissance, des recherches sont menées depuis des années pour trouver une solution ultra rapide. Dans cette course à la vitesse, les systèmes de communication optique ont depuis longtemps la cote.

Elles permettent une transmission de données très rapide en envoyant des impulsions de lumière à travers une fibre optique au lieu d’utiliser un courant électrique pour transférer des informations.

C’est cette piste qui a été étudiée et améliorée (publication dans Nature Communications le 11 février) par une équipe de recherche de l’université de Leeds et de l’université de Nottingham. Leur principe est original : il combine la puissance des ondes acoustiques et lumineuses. Pour schématiser, des ondes acoustiques font vibrer les puits quantiques à l’intérieur du laser à cascade quantique.

En s’appuyant sur des lasers Térahertz (ondes électromagnétiques dont la fréquence s’étend entre 0,1 et 10 THz) à cascade quantique, le débit atteindrait 100 gigabits par seconde, soit environ mille fois plus vite qu’un câble Ethernet de qualité.

Courtes distances

Ces types de lasers n’ont cessé, ces dernières années, de voir leurs performances s’améliorer grâce à une meilleure maîtrise des procédés de fabrication des semi-conducteurs à l’échelle nanométrique. Mais, ils présentent néanmoins un point faible : ils ne fonctionnent qu’à des températures cryogéniques…

D’où l’idée d’exploiter d’autres types de laser. L’année dernière, des ingénieurs de l’université de Bochum se sont appuyés sur les changements de polarisation de la lumière. Ces spin lasers transmettent au moins cinq fois plus de données que les meilleurs systèmes conventionnels et ne consomment qu’une fraction de l’énergie.

Publiée en avril 2019 dans la revue Nature, leur étude avait démontré que cette technologie fonctionnait potentiellement à température ambiante et ne nécessitait aucun champ magnétique externe.

Facebook face au coronavirus

Facebook fait face aujourd’hui à la pandémie du nouveau coronavirus sur plusieurs niveaux et assure, de facto, des missions de service public “traditionnel” à l’échelle mondiale en s’adaptant à l’évolution rapide et ininterrompue de la crise.

La mastodonte des réseaux sociaux est devenue il y a quelques semaines un espace d’information et d’échange indispensable et, en même temps, un passe-temps bienséant pour des dizaines de millions de personnes confinées chez elles pour contrer et limiter la propagation du Covid-19.

Une situation inédite mais néanmoins complexe pour Facebook qui se retrouve devant l’impératif de séparer le bon grain de l’ivraie en matière d’information et éviter “l’effondrement” de ses serveurs face à l’utilisation massive de son “mur“.

Le niveau d’appels passés via WhatsApp et Messenger a doublé par rapport à d’habitude“, a constaté mercredi Mark Zuckerberg, le patron du réseau social lors d’une conférence de presse, ajoutant qu”on est au-delà du pic annuel, qui se produit habituellement lors du nouvel an“.

Prédisant la progression de la pandémie, le géant des technologies a donc doublé la capacité de ses serveurs et s’attend à un flux de communication plus important que jamais.

A ce stade, la majorité des pays ne connaissent pas encore d’épidémies massives, mais si jamais on en arrive là, nos infrastructures doivent être prêtes pour que ce ne soit pas la débâcle. Nous avons un rôle à jouer pour soulager la solitude“, a-t-il précisé.

Assumant de plein pied l’adaptabilité exigée dans les lois du service public, Facebook priorise alors les mesures visant à lutter contre la désinformation et les contenus mensongers ou nocifs, fait prévaloir les informations sourcées et soutient les services et professionnels de santé avec un approvisionnement financier et informatique.

Etant donné leur histoire récente, la réaction de Facebook est suivie de près“, note de son côté Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies, soulignant que s”ils sont intelligents, ils vont utiliser cette opportunité pour restaurer leur image de marque“, ajoute-t-elle, faisant allusion au scandale de manipulation des données personnelles qui avaient discrédité la valeur de Facebook auprès de plusieurs utilisateurs.

Mercredi, Zuckerberg a annoncé que les contenus “qui font autorité“, apparaîtraient désormais en priorité sur les fils des utilisateurs (d’abord européens et américains), sous la forme d’un “centre d’information sur le coronavirus“.

Les messages et vidéos viendront de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais aussi d’experts et de personnes célèbres, pour encourager les personnes à appliquer la distanciation sociale, primordiale dans la lutte contre la contagion.

Quant au télétravail, Zuckerberg a indiqué qu’il travaillait de chez lui, comme la plupart de ses salariés et les milliers de modérateurs de contenus, principalement employés par des sous-traitants.

Nous sommes en train de réorganiser la modération des contenus les plus sensibles: nos employés à plein temps vont s’en occuper pour l’instant“, a indiqué Mark Zuckerberg, précisant que les sous-traitants seraient payés, même à ne rien faire.

Les équipes chargées de la prévention des comportements auto-destructeurs ou suicidaires seront épaulées et continueront de travailler à plusieurs, “comme les urgentistes ou la police“, a-t-il expliqué, craignant que “l’isolation n’entraîne plus de dépressions“.

Ce mode de travail provisoire aura un impact sur l’effectif des modérateurs de contenus moins dangereux, mais le système d’intelligence artificielle (IA) dont dispose Facebook est capable de tamiser au préalable les publications suspectes.

On peut s’attendre à une efficacité un peu moindre dans les domaines moins urgents“, a toutefois reconnu Mark Zuckerberg.

Coronavirus et système d’information

L’information de qualité est un enjeu majeur dans toute crise. Le gouvernement du Québec l’a très bien compris. La qualité de l’information et la cohérence des messages sont au rendez-vous. Nous comprenons mieux les messages et la pertinence des mesures qui sont prises. Nous acceptons plus facilement de modifier nos comportements pour des intérêts plus grands que les nôtres. Le leadership de notre premier ministre, de la ministre de la Santé et des Services sociaux et du directeur national de la santé publique et la cohésion et la compétence de notre communauté scientifique et médicale font honneur à notre société et ferment la porte aux fausses nouvelles que favorise la gestion par le vide.

Les mesures urgentes pour diminuer la progression de la maladie, pour mettre en place un système d’évaluation et pour adapter les services de santé ont été prises. D’autres viendront sans doute dans les prochains jours et les prochaines semaines. Les efforts pour s’assurer de leur mise en place et de leur maintien sont gigantesques et demeurent une priorité du gouvernement et de toute notre société.

Il faudra cependant rapidement mettre en place un système d’information et un tableau de bord permettant à la population, aux médias et au système de santé de suivre en même temps et avec les mêmes informations l’évolution de la maladie et l’évolution des performances du système d’évaluation.

Ces informations nous seront nécessaires pour maintenir notre solidarité tout au long d’une crise qui sera longue, pour éviter la panique, pour mieux comprendre les nouvelles décisions de nos gouvernements et pour nous assurer de la performance de notre système d’évaluation et de notre système de santé.

Certains résultats du système d’évaluation sont disponibles. Dans les médias, c’est le nombre de cas de personnes atteintes et la progression journalière qui retient actuellement l’attention. À mesure que le système d’évaluation deviendra plus performant et que la maladie progressera, le nombre de cas subira une progression très rapide, ce qui risque d’augmenter la peur et l’angoisse. La comparaison de l’augmentation du nombre de cas avec l’augmentation du nombre de personnes testées demeure essentielle pour une information de qualité. Pour mieux connaître la gravité de la maladie et son impact sur la population et le système de santé, des informations sur le nombre de cas d’hospitalisation, de mortalité et de guérison seront nécessaires.

Des informations sur les principales étapes du processus d’évaluation devraient également être rendues disponibles pour mesurer la fluidité du processus et la progression de la maladie. Par exemple, avec le nombre d’appels reçus, le nombre de personnes à tester, le nombre de personnes testées et le nombre d’analyses produites, nous pourrions anticiper la progression de la maladie, mesurer les efforts pour répondre aux besoins de la population et certains goulots d’étranglement du processus.

À mesure que la maladie progressera, des questions de plus en plus nombreuses se poseront sur l’efficacité du système d’évaluation et sur sa capacité de rendre compte des progressions de la maladie. Des questions se posent déjà sur les attentes au téléphone, les difficultés de joindre le système, les délais pour pouvoir passer les tests et les délais pour obtenir des résultats. Il ne sera possible d’apporter des réponses crédibles à ces questions que si des indicateurs précis de performance sont établis et que la cueillette d’informations sur une base continue permet de mesurer et de rendre compte de l’écart avec ces critères.

L’efficacité du système d’évaluation joue un rôle essentiel pour le contrôle de la transmission de la maladie et pour mesurer l’évolution de la maladie en temps réel sur une base quotidienne

Pour une région comme la nôtre, des questions de plus en plus nombreuses se poseront rapidement sur la capacité des informations au niveau québécois de rendre compte de la situation dans la région. La mise en place d’un système régional d’information s’impose et devient une priorité à la fois pour mesurer la performance de notre système d’évaluation régional et la progression de la maladie dans la région. Une attention particulière pourrait être donnée à la transmission communautaire interrégionale de la maladie.