Canicule : « Au travail, notre attention diminue, le risque de se blesser avec les machines augmente aussi »

Des ouvriers des travaux publics équipés de protège-nuque pour éviter les coups de soleil, sur le chantier de construction de la ligne 5 de tramway, à Montpellier, le 27 juin 2025.

La chaleur, ce sont peut-être les couvreurs qui en parlent le mieux. « Ces derniers jours, sur le toit, tout est chaud, tout vous brûle : le marteau que vous manipulez, les tuiles que tel un plat sorti du four vous essayez de garder le moins longtemps possible dans vos mains, l’échafaudage auquel vous vous agrippez, la toiture elle-même. Quand vous y posez le genou, c’est à peine si on n’entend pas le bruit du grill ! » s’amuse Barthélémy Bach, charpentier-couvreur à Bergerac, une commune de Dordogne en vigilance orange et jaune depuis le début de la semaine. Cogérant d’une entreprise de quatre personnes, ils ont décidé en équipe d’aménager leurs horaires de travail et commencer à l’aube : 6 heures-14 heures, avec une pause sandwich de quinze minutes à 10 heures. L’un de ses salariés a tout de même dû partir plus tôt lundi, car il se sentait mal.

Le Monde l’a contacté après qu’il a répondu à un appel à témoignages. Vendeurs du petit commerce, cuisinier, chauffeurs poids lourds, cadres dans l’administration, maraîcher, enseignant… En quelques heures, près d’une centaine de salariés et fonctionnaires ont, comme lui, voulu faire part de leurs conditions de travail par ces fortes chaleurs. Signe que ce sujet s’impose chaque été un peu plus comme une préoccupation majeure. Leurs témoignages révèlent les défis qui persistent en termes d’adaptation, d’anticipation, et le rôle-clé du dialogue social.

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« L’amélioration des conditions de travail pourrait contribuer à l’équilibre des caisses de retraite »

Alors que les partenaires sociaux ont échoué à trouver un accord sur la réforme des retraites, on peut s’interroger sur cette possibilité gâchée non seulement de dialogue social mais, plus profondément, de débat sociétal. Les sociologues et les économistes nous alertent : la France souffre au travail, les travailleurs veulent plus de sens et de reconnaissance.

Du dialogue sur les retraites aurait pu ressortir une vraie réflexion sur le travail et sa place dans la vie personnelle et sociale des Français. Au lieu de cela, le débat achoppe sur des discussions comptables et paramétriques : 66 ans et demi ou 67 ans pour l’abaissement de l’âge de départ sans décote ? Certificat médical ou pas pour reconnaître la souffrance au travail ?

Une réflexion plus profonde sur le travail permettrait de penser la façon dont l’amélioration des conditions de travail pourrait apporter plus de sens aux travailleurs et améliorer leur productivité, contribuant ainsi aux profits du patronat et à l’équilibre des caisses de retraite. C’est ce que met en évidence l’étude « Meaning at Work » (le sens au travail), publiée en mai, par quatre économistes, Nava Ashraf, Oriana Bandiera, Virginia Minni et Luigi Zingales, en partenariat avec une grande multinationale, dont ils taisent le nom.

Un degré de confiance

Cette étude évalue l’impact d’un programme invitant les employés à une réflexion sur le sens de leur vie et leur relation au travail. Ce programme, intitulé « Découvrez votre raison d’être », se fonde sur les principes de la logothérapie, une forme de psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie. Le programme invite les employés à réfléchir, au travers d’essais et d’ateliers, sur leurs expériences personnelles, leurs priorités, leur raison d’être et comment leur travail y contribue ou au contraire y fait obstacle.

Les chercheurs ont conduit une expérience randomisée consistant à offrir ce programme à un groupe dit « traité », puis à comparer leur carrière, leur productivité, leur salaire et leur satisfaction à un groupe de contrôle. Au total, les chercheurs ont eu accès aux données de 2 976 employés de la firme dans 14 pays différents pendant deux ans.

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« Ce que les entreprises font des aides publiques, on ne sait pas » : plongée dans six mois d’auditions de la commission d’enquête

Les quelque 70 auditions étalées sur six mois de la commission d’enquête sénatoriale sur l’utilité des aides publiques aux grandes entreprises ont mis au jour un certain nombre de débats récurrents et d’enjeux-clés. Florilège des débats menés par les sénateurs Olivier Rietmann (Les Républicains, Haute-Saône), en tant que président, et Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), comme rapporteur.

« Du crédit d’impôt recherche, les entreprises peuvent faire ce qu’elles veulent »

« Un rôle absolument majeur », pour le PDG de Thales. Une aide « déterminante », pour le directeur général d’Air liquide. Un « dispositif essentiel » pour le président d’ArcelorMittal. Les grands patrons, premiers défenseurs du crédit d’impôt recherche (CIR). Cette dépense annuelle de 8 milliards d’euros pour l’Etat vise à « soutenir l’effort en recherche et développement [R&D] des entreprises, en leur permettant de déduire de leurs impôts une partie de leurs dépenses en la matière [jusqu’à 30 millions d’euros pour 100 millions d’euros de dépenses] », explique Carole Maudet, sous-directrice de la direction générale des finances publiques, auditionnée début mars.

Cela a représenté 171 millions d’euros en 2023 pour Thales, 98 millions pour Airbus, 36,4 millions pour Air liquide, 20 millions pour Vinci… Mais qui contrôle l’utilité de cette dépense budgétaire ? « L’administration fiscale doit s’assurer que les projets déclarés par les entreprises relèvent bien de la R&D, et que les dépenses présentées sont conformes aux règles d’éligibilité », développe Mme Maudet, qui constate que « l’exercice du contrôle devient de plus en plus compliqué », ses services devant faire appel à « une expertise extérieure » aux « connaissances scientifiques ou techniques approfondies ».

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A Pau, l’expérimentation du « management en équipes autonomes » a changé le quotidien des aides à domicile

« Je me sens plus actrice de mon travail et autonome. Avant, je courais toute la journée. Je me gère en fonction de mes impératifs, et je gère en direct avec les familles », raconte Marina Vié, technicienne de l’intervention sociale et familiale (TISF), tout en gardant un œil sur Imrane, 2 ans, dont elle s’occupe dans la ludothèque de la grande maison qui fait office de siège d’AID64. Cette association, installée à Pau, a adopté un « management en équipes autonomes », qui vise à laisser davantage de marge de manœuvre à ses 56 TISF, qui soutiennent les parents dans l’éducation des jeunes enfants, et 65 auxiliaires de vie sociale (AVS), davantage chargées des personnes âgées.

Ce fonctionnement est le fruit d’une transition de quatre ans. A l’origine, en 2021, une conviction des dirigeants : « Ce qui ne me convenait pas, c’est qu’on infantilisait les personnes. On travaille avec des adultes, ils savent mieux que moi prendre des décisions. Le poste managérial de responsable de secteur était difficile, tout passait par elles », explique Laure Orozco, directrice générale.

Il s’agissait aussi de résoudre des difficultés de recrutement et de turn-over important, classique dans ce secteur aux conditions de travail dégradées et à la rémunération médiocre : selon le ministère du travail, la moitié des aides à domicile gagnaient moins de 1,15 smic en équivalent temps plein en 2021. Seules 28 % des auxiliaires de vie et 45 % des techniciennes sont à temps plein.

Le mode de management choisi par AID64 s’inspire de la méthode Buurtzorg, du nom d’une entreprise néerlandaise de soins à domicile, qui a organisé, à la fin des années 2000, l’autonomie de ses intervenantes et donné naissance à tout un courant dans le médico-social, décrit dans un article récent de l’économiste François-Xavier Devetter (« Gérer et comprendre », Annales des Mines, juin 2025) : « Selon les structures, l’accent va être mis soit sur les moyens de créer du collectif, soit sur la manière d’organiser l’autonomie. »

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La canicule peut coûter 0,3 point de PIB à la France

Quand le mercure grimpe, l’activité économique décroît. Ce phénomène, que tout un chacun peut observer empiriquement, n’a pas échappé aux économistes. Selon les calculs d’Allianz Trade, la vague de chaleur qui frappe actuellement l’Europe aura un impact non négligeable sur la croissance. Le produit intérieur brut (PIB) du continent pourrait abandonner 0,5 point en 2025 sur l’autel de la canicule, estime Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur, dans une note publiée mardi 1er juillet.

Le tribut diffère selon la situation géographique et le climat de chaque pays européen. L’Allemagne, moins exposée aux chaleurs que le sud de l’Europe, serait peu touchée (− 0,1 point de PIB). A l’inverse, l’Espagne, qui connaît, en ces premiers jours de juillet, des records historiques, verrait sa croissance amputée de 1,4 point. L’Italie, où la canicule sévit aussi, perdrait 1,2 point de croissance et la Grèce, plus adaptée aux températures élevées, 1,1 point seulement.

La France, malgré les 38 °C enregistrés mardi dans la capitale – et parfois plus de 40 °C dans la partie méridionale du pays – se situe dans une position intermédiaire : 0,3 point de PIB menace de s’évaporer dans la touffeur ambiante, soit un peu moins de la moitié de la croissance espérée par le gouvernement (+ 0,7 %).

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Manageur amoureux, prends garde à toi !

En entreprise, rupture amoureuse et rupture de contrat ont souvent partie liée : les rapports de pouvoir y sont au moins aussi importants que les rapports de genre. Mais les péripéties d’une vie sentimentale peuvent-elles justifier cette rupture ? Un arrêt du 4 juin de la chambre sociale (CS) de la Cour de cassation rappelle la règle : « Un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut justifier, en principe, un licenciement disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement à une obligation découlant de son contrat de travail. » Normal : le salarié n’a pas de comptes à rendre sur ce terrain à son employeur. Sauf s’il manque à une obligation inhérente à son statut. Deux exemples récents.

Le premier concerne l’obligation de loyauté du manageur (CS, 29 mai 2024). Un dirigeant RH, M. C., entretient une longue liaison avec sa très revendicative déléguée syndicale. Son employeur l’apprend : licenciement pour faute grave, approuvé par les juges. Non sur le fondement de cette relation relevant de l’intimité de leur vie privée, mais car « M. C. avait manqué à son obligation de loyauté en dissimulant cette relation intime, en rapport avec ses fonctions professionnelles et de nature à en affecter le bon exercice ». Il est vrai que négocier une fin de grève ou un rude plan de sauvegarde de l’emploi avec son amoureuse… Que pensaient de ce conflit d’intérêts les camarades de cette déléguée ?

Double vengeance

Le second exemple touche à l’obligation générale de sécurité (CS, 29 mars 2025). Grand classique : l’amoureux est furieux, car il a été éconduit. Ce dirigeant multipliait les demandes d’explications (SMS, courriels) à son ex-partenaire, qui finit par saisir la médecine du travail. Harcèlement ? C’est sur le fondement de l’obligation générale de sécurité, y compris à l’égard des collègues, que la Cour de cassation justifie la faute grave. Le comportement de ce manageur « dans une position hiérarchique élevée, dans le but d’obtenir une explication en raison d’un dépit amoureux », était incompatible « avec ses responsabilités et de nature à porter atteinte à la santé psychique de la salariée ».

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Ce qui change le 1ᵉʳ juillet pour votre budget : chômage, gaz, saisie sur salaire, rénovation énergétique, voitures électriques, crédits immobiliers, loyers, obsèques…

Plusieurs mesures affectant les finances personnelles des ménages entrent en vigueur ce mardi 1er juillet.

+ 0,5 % pour les allocations-chômage

Les allocations-chômage sont généralement augmentées chaque 1er juillet, sur décision du conseil d’administration de l’Unedic, constitué de représentants des partenaires sociaux. La hausse est faible, cette année : 0,5 %, contre 1,2 % en juillet 2024.

« Cette décision prend en compte à la fois la situation économique actuelle et la nécessité de préserver l’équilibre financier du régime », indique l’Unedic, précisant que la « revalorisation s’appliquera à environ 2,1 millions de demandeurs d’emploi ». Selon leur ancienneté vis-à-vis de l’allocation et le mode de calcul qui a été appliqué pour la déterminer, certains ne bénéficieront pas, ou pas entièrement, du 0,5 %.

Est par ailleurs généralisée la mensualisation de l’allocation-chômage, c’est-à-dire le calcul sur la base de trente jours, peu importe le nombre de jours dans le mois, appliqué partiellement depuis le 1er avril.

Quasi-stabilité du prix repère du gaz

En juillet, le coût d’approvisionnement du gaz est, comme les deux mois précédents, orienté à la baisse. Mais le tarif d’acheminement (« tarif péréqué d’utilisation des réseaux publics de distribution du gaz naturel de GRDF »), revu annuellement, est, quant à lui, en hausse de 6,1 %, avec un impact moyen sur la facture TTC des consommateurs résidentiels de 1,4 %, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Résultat de ces deux mouvements contraires : le prix repère moyen de vente de gaz naturel est presque stable ce mois-ci, à 95,47 euros hors taxes et 136,36 euros TTC par mégawattheure (respectivement – 0,3 % et – 0,2 % par rapport à juin).

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Appel à témoignages : salariés, fonctionnaires, comment vivez-vous les épisodes de fortes chaleurs sur votre lieu de travail ? Racontez-nous

La Société éditrice du Monde souhaite présenter dans ses publications une sélection de témoignages, sous forme d’écrits, de photographies et de vidéos (ci-après désignés ensemble ou séparément « Contribution(s) ») qui lui sont soumis librement par les internautes.

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En Allemagne, le gouvernement Merz augmente le salaire minimal

La ministre allemande du travail et des affaires sociales, Bärbel Bas, à Berlin, le 27 juin 2025.

Le montant choisi est le fruit d’un compromis de haute lutte sur un sujet ultrasensible politiquement : 14,60 euros, c’est le niveau qu’atteindra, en Allemagne, le salaire minimum en 2027, après une étape à 13,90 euros en 2026, contre 12,82 euros aujourd’hui. La décision a été annoncée, vendredi 27 juin, par la commission indépendante chargée de fixer le salaire minimum, après une longue négociation et un vote à l’unanimité.

Ce niveau avait fait l’objet d’un débat houleux entre les membres de la coalition ces dernières semaines. Les conservateurs de la CDU/CSU, la formation du chancelier Friedrich Merz, estimaient avec le patronat qu’une hausse trop forte du salaire minimum était susceptible de grever la compétitivité fragile des entreprises allemandes. Le Parti social-démocrate, lui, avait fait de la hausse du salaire minimum à 15 euros de l’heure une promesse phare de sa campagne pour les élections de février.

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Reconversions professionnelles : un accord sans avancée majeure, après une négociation chaotique

Le vice-président de la CPME, Eric Chevée, lors d’un point presse sur les négociations sur les retraites, à Paris, le 17 juin 2025.

Quelques jours à peine après l’échec des discussions sur les retraites, patronat et syndicats se réunissaient à nouveau, mercredi 25 juin, au siège du Medef, pour une ultime séance de négociations sur les transitions et reconversions professionnelles. Et cette fois-ci, les partenaires sociaux sont parvenus à un compromis en fin de journée. Il leur reste désormais à consulter leurs instances qui décideront de valider ou non le projet d’accord.

Les différentes organisations ont peu de temps pour faire connaître au gouvernement leur position, puisque les mesures que contient le texte doivent normalement être intégrées au projet de loi portant la transcription de trois accords nationaux interprofessionnels, qui doit être examiné dans l’Hémicyle à partir du 3 juillet. Alors qu’il vient d’être adopté en commission des affaires sociales de l’Assemblée, une nouvelle réunion en commission dédiée à la transposition des dispositions de ce nouvel accord pourrait avoir lieu mardi 1er juillet.

Le contexte délicat, avec, notamment, la conférence de presse du premier ministre, François Bayrou, prévue jeudi sur les retraites, pourrait influencer les décisions sur d’éventuelles signatures. Dans le patronat, il est acquis que le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) apposeront la leur. Côté syndical, la CFDT se montre « prudente malgré une tonalité positive », la CFTC a annoncé donner un avis favorable, FO n’a pas clairement donné sa position mais la tendance est du même ordre. Pour la délégation de la CFE-CGC, le texte est « signable », tandis que la CGT, dont la décision ne sera connue que début juillet, devrait refuser de parapher le compromis.

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