Mobilité : les cadres sont à l’arrêt

Mobilité : les cadres sont à l’arrêt

« Les cadres sont pourtant très optimistes (75 %) sur leur situation professionnelle. Ils le sont nettement moins sur le contexte économique et social (21 %). »

Carnet de bureau. Le Covid a mis les cadres à l’arrêt. Toujours en veille sur le marché du travail, les cadres consultent régulièrement les offres d’emploi, qu’ils soient en poste ou au chômage. De ce point de vue, pas de changement : 70 % déclarent avoir consulté les annonces pendant et avant le confinement. 38 % se disent ouverts aux opportunités. C’est un tout petit peu plus que l’année dernière, lorsqu’ils étaient 36 %.

Mais la nouveauté est que la majorité de ces mêmes cadres ne souhaitent pas quitter leur entreprise : 52 % n’ont pas l’intention de changer d’employeur contre 35 % en 2019, indique le baromètre IFOP-Cadremploi, réalisé auprès de 1 000 cadres du secteur privé au début de l’été, et publié en cette rentrée de septembre.

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La faible mobilité est une des caractéristiques du marché du travail français. « Il y a peu de transferts au sein d’un même bassin d’emploi », confirme Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la CPME. Les freins sont connus et nombreux : difficile de transférer à la fois le logement, l’école et le travail du conjoint. Sur le sujet, jusqu’alors, les cadres se démarquaient du reste des salariés, au moins pour changer d’entreprise, si ce n’est de région. Ils passaient d’une société à l’autre d’autant plus librement qu’ils étaient quasiment au plein-emploi.

« Toutes les fonctions touchées »

Mais la crise liée au Covid-19 est passée par là. Le nombre d’offres a baissé et « toutes les fonctions cadres ont été touchées », indique l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). « Si les activités financières et d’assurances ont été le seul secteur à ne pas connaître de baisse d’activité, les activités scientifiques et techniques ont, elles, accusé une chute de 44 % au premier semestre », précise l’APEC, qui prévoyait une baisse importante de la mobilité externe des cadres.

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En quelques mois, le climat a radicalement changé. Début 2020, près de sept cadres sur dix envisageaient une démarche pour modifier leur environnement de travail dans les trois prochaines années. La mobilité externe était alors la forme la plus souvent plébiscitée. Mais « l’intensité du choc comme les incertitudes planant toujours sur l’évolution de la crise sanitaire en termes de durée et d’ampleur incitent à la prudence », commente l’APEC. Et plus les salariés sont âgés, moins ils ont l’intention de bouger. Selon l’enquête d’opinion IFOP-Cadremploi : 70 % des plus de 50 ans déclarent vouloir rester dans leur entreprise (+ 18 points par rapport à 2019).

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