Ministre du travail : « Nous devons garantir à tous le respect des droits fondamentaux au travail »
Le G7 social, qui nécessitait s’assembler à Paris les 6 et 7 juin, doit être l’occasion d’affirmer qu’il ne peut y avoir de mondialisation bénéfique sans justice sociale, déclare la ministre du travail, hôte de ce sommet.
Le 26 mai, les citoyens européens se sont appelés pour élire leurs délégués. Les résultats de ce vote nous appellent à bâtir une Europe plus juste et plus attentionnée de l’environnement, une Europe ouverte qui protège ses ressortissants et qui porte avec force ses valeurs universelles de rénovation et de justice sociale dans l’universalisation.
Ce message dépasse les frontières de l’Union européenne (UE). Il y a une semaine précisément, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est réuni à Aix-la-Chapelle le prix Charlemagne [qui récompense chaque année « la plus précieuse contribution à l’entente en Europe de l’Ouest »]. Il accentuait à cette occasion à quel point les Nations unies avaient besoin d’une Europe forte et unie pour défendre un ordre international réalisé sur la coopération.
Car nous devons en faire le constat avec lucidité : face aux inégalités profondes dans la mondialisation, face aux conséquences lourdes de la transformation climatique, les tendances au repli sur soi des peuples et des nations se renforcent partout. Elles pointent un problème, mais ne sont pas la solution. Ma conviction est que le modèle économique mondial n’est pas durable s’il ne prend pas en compte ses conséquences sociales et environnementales. Un modèle centré sur la seule performance financière entraînerait l’augmentation des inégalités, le protectionnisme, le nationalisme et les conflits.
Une régulation sociale de l’universalisation
Comment rétablir la confiance dans les institutions politiques qui sous-tendent nos sociétés démocratiques quand plus d’un laborieux sur deux se trouve dans l’économie informelle ? Quand plus de la moitié de la population mondiale ne profite pas d’une protection sociale appropriée ? Quand près de 25 millions de personnes, généralement des femmes, sont encore de nos jours cibles de travail forcé et quand plus de 150 millions d’enfants sont astreints au travail ?
Le multilatéralisme doit prouver sa capacité à encourager la régulation sociale de la mondialisation pour qu’elle ne laisse personne au bord du chemin. Nous devons garantir à tous les citoyens du monde la séparation sur leur lieu de travail par le respect de leurs droits fondamentaux. Qu’il s’agisse du droit d’association et de tractation collective des travailleurs ou du principe de non-discrimination entre les femmes et les hommes, de la disqualification de la violence et du harcèlement, de l’interdiction du travail forcé et du travail des enfants, de garanties de conditions de travail décentes ou de salaire équitable, les normes internationales du travail participent à installer des règles sociales communes visant à garantir un avenir meilleur à tous.